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Nos Lecteurs ont la Parole

Résilience ou apathie ?

La politique est une chose sale dont il ne faut pas se mêler. C’était le discours qu’on nous tenait lorsque nous étions encore enfants. Nos parents votaient fidèlement pour les mêmes figures à chaque échéance, puis retournaient à leur petite vie tranquille. Dans les écoles, point de discussions politiques sous peine d’être renvoyé. Indifférence, abstention, toujours est-il qu’il me semble que nous avons longtemps pratiqué la politique de l’autruche. Hélas, le prix à payer aujourd’hui est exhorbitant. On ne peut tout simplement pas dire : « Moi je ne fais pas de politique ou je ne m’occupe pas de politique. Il y a les députés pour lesquels j’ai voté qui s’en occupent. Ils ont carte blanche. Et même si parfois leurs décisions sont discutables sinon incompréhensibles, ils ont certainement une raison que nous ignorons, nous les simples mortels. » Une fois les élections organisées, nous avions donc l’habitude de célébrer bien sûr notre victoire sur les listes concurrentes, puis de reprendre notre train-train quotidien. Durant tout leur mandat, « ils » allaient décider pour nous, « ils » allaient organiser notre vie sans le moindre questionnement de notre part.

Cependant, la politique dans un pays, c’est la vie ! C’est comment s’organiser ensemble pour vivre dans le respect des lois civiques et de la Constitution. Aussi, affirmer qu’on ne veut pas se mêler de politique, c’est comme décider de vivre en apnée. Nos opinions et nos choix sont notre entité, et on ne peut pas les déléguer aveuglément sans autre forme de procès. On ne peut pas continuellement diaboliser les politiciens (même s’ils le méritent largement) et nous poser en martyrs impuissants face à ce qui nous arrive. La place est au concret. Il faut dorénavant exiger un programme électoral et demander des comptes aux élus.

On a beaucoup parlé de la résilience du peuple libanais. Mais si cette résilience était bien présente durant les années de guerre, elle s’est transformée en apathie. On s’en sert comme d’une échappatoire pour couvrir notre passivité inacceptable.

Aucun problème ne se résout par l’inaction ou par des mesures ponctuelles. Il faut nous décider à prendre en main notre destin. Il faut arrêter de les laisser faire et de les voir pavoiser devant les micros. L’heure n’est plus aux paroles mais aux actes. Il nous faut une participation massive dans les bureaux de vote, un raz-de-marée qui va les noyer tous et nous rendre notre dignité et notre liberté. Mao Tsé-toung disait : « Lorsque nous demandons où est la liberté, on nous montre dans nos mains nos billets de vote. » À bon entendeur salut !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

La politique est une chose sale dont il ne faut pas se mêler. C’était le discours qu’on nous tenait lorsque nous étions encore enfants. Nos parents votaient fidèlement pour les mêmes figures à chaque échéance, puis retournaient à leur petite vie tranquille. Dans les écoles, point de discussions politiques sous peine d’être renvoyé. Indifférence, abstention, toujours est-il...

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