Un couvent historique du Kesrouan restauré grâce à un don de la Hongrie

Grâce à un don hongrois de 2 millions d’euros, un couvent abandonné du Kesrouan livré depuis une cinquantaine d’années aux intempéries a été restauré et rendu à la vie. Il servira de centre à l’institut Philocalia, qui va y animer des ateliers d’apprentissage artisanaux et culturels.

Le monastère des sœurs de la Visitation, un ordre religieux de droit patriarcal, à Aïntoura a été solennellement inauguré le 18 juin, après restauration, par le patriarche maronite Béchara Raï. La cérémonie d’inauguration s’est tenue en présence d’une foule d’édiles et de notables civils et militaires, de religieux et de religieuses, ainsi que d’une délégation hongroise de haut rang conduite par Tristan Azbej, administrateur du programme d’assistance aux chrétiens persécutés, comprenant aussi Mgr Ferenc Cserháti, évêque auxiliaire de Budapest, représentant le primat, le cardinal Peter Erdö, et l’ambassadeur de Hongrie au Liban, Géza Mihályi.

Dans le mot qu’il a prononcé pour la circonstance, le patriarche a affirmé que la restauration du couvent en question est un vieux rêve qu’il caressait depuis qu’il était jeune moine de l’ordre maronite mariamite, à la vue de ce monastère fondé sur un bien waqf de la grande famille des Khazen, abandonné sans portes ni fenêtres et livré aux intempéries.

Dans ces heures de gloire, a-t-il précisé, ce couvent abritait une école animée par les religieuses de la Visitation, un ordre de droit patriarcal, dont l’une des plus célèbres élèves avait été la femme de lettres May Ziadé (1886-1941). « La Providence a voulu que ce rêve se réalise grâce à un don de 2 millions d’euros du gouvernement hongrois », a-t-il précisé. « On m’a écrit de la part du Premier ministre hongrois Victor Orbán, m’annonçant que le gouvernement allouait un million d’euros au patriarcat maronite pour un projet social, a ajouté le patriarche. Sur-le-champ, j’ai songé à la restauration du couvent de la Visitation, dont je souhaitais faire un centre de développement social qui fixerait les habitants d’une région densément peuplée, et servirait de centre d’apprentissage qui dispenserait ses élèves de dépendre des colis alimentaires. » Dirigé par une religieuse maronite, Sr Marana Saad, le couvent restauré abrite désormais l’institut Philocalia, qui accorde des attestations dans quatre domaines distincts : la musique et ses instruments, l’artisanat d’aiguille, la cuisine et une section culture et religion.

Le patriarche Raï : « Un vieux rêve qui se réalise. » Photo Bkerké

Un second million d’euros

Et le patriarche de préciser qu’en cours de route, et compte tenu de la superficie du bâtiment, 2 250 m2, il est apparu à l’ingénieur en charge du projet, Ramy Rizk, qui présentait ses comptes à l’ambassadeur de Hongrie Tristant Azbej, qu’un million d’euros supplémentaire était nécessaire pour achever les travaux, ce que le gouvernement hongrois a accordé de très bonne grâce.

Pour finir, le patriarche a remercié l’ingénieur en charge des travaux et président de la municipalité de Aïntoura, Labib Akiki, l’Institution patriarcale pour le développement global pour l’aide qu’elle a apportée à l’achat de l’ameublement, ainsi que le député Farid Haykal el-Khazen, qui a couvert les frais d’asphaltage de la cour extérieure et du parking.

En avril dernier, le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjártó, de passage à Beyrouth, avait indiqué que son pays avait contribué à la restauration de trente-trois églises maronites au Liban et était prêt à fournir son aide à une trentaine d’autres églises.