Diab appelle à imposer les "sanctions les plus sévères" contre la contrebande et les monopoles de denrées

Le Premier ministre libanais sortant, Hassane Diab, a appelé mercredi à sévir contre le stockage, la contrebande et les monopoles de produits dont les importations sont subventionnées par la Banque du Liban (BDL), alors que les Libanais subissent depuis des mois des pénuries de ces denrées comme les médicaments et le carburant, dans un contexte de grave crise socio-économique et financière.

Lors d'une réunion consacrée à la lutte contre les "monopoles", le stockage et la contrebande de denrées subventionnées, le Premier ministre sortant a affirmé que ces pratiques font "se décomposer" l'Etat et le poussent vers le "chaos". "Nous devons en finir avec les groupes infernaux d'opportunistes qui exploitent" la crise actuelle afin de réaliser des "profits surréalistes", a-t-il déclaré, appelant à "la plus grande mobilisation possible" et à ce que les "sanctions les plus sévères" soient prises contre les trafiquants et les commerçants monopolisant les produits.

Hassane Diab a par ailleurs estimé que les "solutions" à trouver pour mettre fin à la crise socioéconomique sont "très difficiles et a fortiori en l'absence d'un gouvernement en exercice", dans un contexte selon lui de "blocus imposé au pays" et de "décision internationale de ne pas aider le Liban". La communauté internationale refuse de fournir des aides financières tant qu'un gouvernement n'a pas été formé et des réformes entreprises. 

Pour compenser la dépréciation de la livre libanaise sur le marché parallèle, qui tourne autour des 15.000 L.L. pour un dollar, la Banque du Liban (BDL) fournit depuis octobre 2019 aux importateurs de biens de première nécessité (blé, carburant, médicaments et matériel médical) des devises au taux officiel de 1.507,5 livres pour un dollar, dans le but annoncé de préserver le pouvoir d’achat des personnes habitant au Liban et encaissant la majorité de leurs revenus en livres. Ce mécanisme a toutefois été critiqué, de nombreux produits étant envoyés illégalement dans d'autres pays ou étant stockés par les commerçants afin de les revendre une fois les subventions levées, à un prix plus élevé.