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Politique - Crise gouvernementale au Liban

Hariri : Berry est le seul à s'être tenu à mes côtés dès le début

"Toutes les options sont sur la table", affirme le Premier ministre désigné à Acharq al-Awsat, en allusion à une possible récusation de la formation du cabinet attendu depuis plus de dix mois.

Hariri : Berry est le seul à s'être tenu à mes côtés dès le début

Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri (g), en compagnie du président du Parlement, Nabih Berry, à Beyrouth. Photo d'archives AFP

Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, qui est empêtré dans un conflit politico-personnel avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le gendre de celui-ci Gebran Bassil, a fait l'éloge du président du Parlement, Nabih Berry, qui le soutient dans ce bras de fer, alors que le pays attend un nouveau gouvernement depuis plus de dix mois déjà. A ce sujet, M. Hariri a affirmé, dans un entretien au quotidien panarabe Acharq al-Awsat, que "toutes les options sont sur la table", en allusion à une possible récusation du processus, alors que les informations sur un renoncement du Premier ministre désigné à former le gouvernement se font de plus en plus pressantes.

Selon les propos rapportés par le quotidien dans son édition de dimanche, Saad Hariri a affirmé que "toutes les options sont sur la table, mais qu'il ne prendra aucune décision seul, sans consulter le président du Parlement et le Conseil islamique chérié et les ex-Premiers ministres". Il s'est également dit "attaché" à la feuille de route du président français, Emmanuel Macron, pour une sortie de crise au Liban. 

Commentant sa relation avec le chef du Législatif, le Premier ministre désigné a affirmé : "Saad Hariri est synonyme de Nabih Berry et vice-versa. C'est le seul à s'être tenu à mes côtés depuis le début du processus gouvernemental. Il ne m'a jamais laissé, et je n'ai jamais entendu des propos de sa part selon lesquels il me délaisserait", a souligné le chef du Courant du Futur.

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Le nouveau cabinet est attendu depuis dix mois. Le gouvernement de Hassane Diab avait démissionné le 10 août dernier, suite à la double explosion au port de Beyrouth. Après un premier essai infructueux de formation d'un cabinet "d'experts indépendants" par l'ambassadeur du Liban en Allemagne, Moustapha Adib, et la récusation de ce dernier, Saad Hariri avait été désigné en octobre pour reprendre le flambeau. L'impasse des tractations semble toutefois totale malgré les efforts menés ces dernières semaines par le président de la Chambre Nabih Berry, qui avait proposé une initiative basée sur un cabinet de 24 ministres (huit pour chaque grand pôle politique du pays) dans lequel aucune partie ne pourrait obtenir le tiers de blocage. Ce tiers de blocage et la nomination de deux ministres chrétiens flottants sont au cœur des tensions entre les protagonistes.

La formation d'un nouveau cabinet est pourtant cruciale pour mener des réformes qui permettraient de débloquer des aides internationales, le pays s'enfonçant dans une crise socio-économique et financière aiguë, décrite par la Banque mondiale comme l'une des trois pires crises mondiales depuis la moitié du 19e siècle. La France, qui avait proposé le 1er septembre 2020 depuis Beyrouth une feuille de route pour une sortie de crise, qui se traduit notamment par la formation d'un gouvernement "de mission", semble avoir désespéré de la classe politique libanaise et favoriserait désormais, selon certains observateurs, un gouvernement qui aura uniquement comme tâche l'organisation des prochaines élections législatives de 2022 et qui pourrait permettre un renouvellement de la classe au pouvoir.

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Pour Saad Hariri, "le problème se situe au niveau de ceux qui dressent des obstacles retardant la formation du gouvernement", en allusion au camp du chef de l'Etat, Michel Aoun. "Le président Berry et moi avons pourtant tenté de contourner ces obstacles afin d'obtenir des avancées", a assuré M. Hariri. Il a également fait savoir qu'il allait "prochainement" s'entretenir avec le président du Parlement.

Récusation dans les deux prochains jours ?

Samedi soir, le coordinateur de presse au sein du Courant du Futur, Abdel Salam Moussa, avait affirmé dans une intervention télévisée sur la chaîne al-Hadath que "l'option de la récusation est désormais à l'ordre du jour de Saad Hariri. La question est liée aux consultations internes qu'il a lancées, en discutant avec le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, le Conseil islamique chérié et le président du Parlement Nabih Berry". Le  Conseil islamique chérié avait apporté samedi son soutien à M. Hariri, refusant "toute atteinte à ses prérogatives" et se disant contre sa récusation.

"La question de la récusation sera tranchée dans les deux prochains jours", a affirmé le cadre du Futur. "Saad Hariri estime qu'il faut briser le cercle vicieux", a-t-il expliqué . Pour lui, le Hezbollah, allié du Courant patriotique libre de Gebran Bassil, est "de mèche" avec ce dernier et avec le président Aoun. "S'il (le parti chiite) voulait vraiment un gouvernement, Aoun et Bassil auraient mis un terme au blocage, mais il semble que le vide est requis par le Hezbollah", a affirmé le responsable au sein de la formation haririenne, alors que le Premier ministre désigné et son camp s'abstenaient dernièrement de s'en prendre au parti chiite, se contentant de lancer leurs piques contre le chef de l'État et son camp. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'était pour sa part opposé lors de son dernier discours à des élections législatives anticipées, une option envisagée par son allié chrétien.

Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, qui est empêtré dans un conflit politico-personnel avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le gendre de celui-ci Gebran Bassil, a fait l'éloge du président du Parlement, Nabih Berry, qui le soutient dans ce bras de fer, alors que le pays attend un nouveau gouvernement depuis plus de dix mois déjà. A ce sujet, M. Hariri a affirmé, dans un...

commentaires (4)

Il serait souhaitable que l'Orient-Le-Jour publie les Accords de Chiyah conclus le 6 février 2006, d'une part, entre Michel Aoun et son gendre Gebran Bassil et, d'autre part, le chef du Hezbollah, afin que le peuple libanais connaisse clairement toutes les clauses des dits Accords. Il n'est pas acceptable que des accords de cette importance soient laissés secrets dans le contexte actuel. On peut en effet se poser la question du rapport entre leur contenu et la situation catastrophique actuelle.

Un Libanais

21 h 08, le 13 juin 2021

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Commentaires (4)

  • Il serait souhaitable que l'Orient-Le-Jour publie les Accords de Chiyah conclus le 6 février 2006, d'une part, entre Michel Aoun et son gendre Gebran Bassil et, d'autre part, le chef du Hezbollah, afin que le peuple libanais connaisse clairement toutes les clauses des dits Accords. Il n'est pas acceptable que des accords de cette importance soient laissés secrets dans le contexte actuel. On peut en effet se poser la question du rapport entre leur contenu et la situation catastrophique actuelle.

    Un Libanais

    21 h 08, le 13 juin 2021

  • IL Y A DES AGENTS VENDUS ET DES VENDUS AUX AGENTS VENDUS ET TOUS CES TRAITRES NE VEULENT NI FORMATION DE GOUVERNEMENT NI ELECTIONS ANTICIPEES OU PAS. ILS VEULENT L,ANARCHIE ET LE CHAOS POUR ASSEOIR LEUR EMPRISE ET LEUR MAINMISE SUR LE PAYS D,UN PEUPLE QU,ILS ONT DETRUIT, AFFAME ET SOUMIS. TOUS ILS ONT DES INTERETS ET PROFITS PERSONNELS POUR VENDRE LEUR PAYS ET LEURS COMPATRIOTES. JUDA N,EST PAS LE SEUL DE L,HISTOIRE. NOUS AVONS DEUX QUE JUDAS LUI MEME AURAIT QUALIFIE DE JUDAS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 50, le 13 juin 2021

  • Rien ne va plus, et aucun progrès n'est possible. Il est urgent de demander aux nations unies, pour ne pas perpétuer la souffrance de la population, de retourner l'histoire 100 ans, et de redéfinir le Liban tel qu'il était avant ce triste centenaire. Car ceux qui abusent du grand Liban, veulent s'unir à la Syrie. Qu'ils aillent vivre leurs rêves avec les Syriens qui sont déjà partout, et le Liban d'avant 1921, pourrait vivre en paix et espérer une relance économique rapide malgré les difficultés des premiers jours.

    Esber

    18 h 33, le 13 juin 2021

  • Mais pourquoi donc vouloir absolument former un gouvernement ? Le palais de Baabda ronronne de sa petite vie bien réglée en vase clos pour son locataire et ses visiteurs assidus ou occasionnels. La Maison du Centre est occupée jour et nuit à publier des réponses aux déclarations émanant de...Baabda. Les divers chefs de Partis scrutent sans arrêt les médias pour savoir quoi et comment répondre aux déclarations "des autres". Les autorités religieuses des Chrétiens, Sunnites, Chiites rivalisent de conseils et de supplications pour le salut du Liban. Que feraient tous ces personnages si un gouvernement est formé et s'occupe de résoudre les nombreux problèmes de notre vie quotidienne qui dépendent de leur savoir-faire ? La dépression due à l'inaction les envahira en quelques jours, les pauvres ! Nous avons pitié d'eux...de grâce...ne formez pas de gouvernement !- Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 12, le 13 juin 2021

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