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Économie - Le chiffre de la semaine

22,75 % : la proportion basse des résidents au Liban considérés comme ayant un pouvoir d’achat élevé

22,75 % : la proportion basse des résidents au Liban considérés comme ayant un pouvoir d’achat élevé

Il s’agit de la proportion basse des résidents au Liban considérés comme ayant un pouvoir d’achat élevé, la proportion haute étant de 26 %, selon nos calculs et les chiffres fournis par l’institut de recherches libanais Information International. Dans sa dernière étude intitulée « Le Liban entre les chiffres, les apparences et la réalité, où se situe la vérité ? », l’institution a essayé de démêler le vrai du faux concernant la situation des lieux touristiques, comme les restaurants et les bars, dont certains sont bondés, alors que le Liban subit une grave crise économique, l’une des pires de l’histoire récente, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) publié lundi soir.

L’institut essaye donc d’estimer la proportion de la population libanaise ayant un pouvoir d’achat élevé, alors que la monnaie nationale a perdu près de 88 % de sa valeur. Il considère donc que près de 5 % des familles libanaises sont riches, soit près de 215 000 personnes. Ce chiffre ressemble aux estimations que l‘institut avait publiées en mars dernier, précisant qu’uniquement 5 % des entreprises rémunèrent leurs employés en dollars « frais », par opposition aux « dollars libanais » qui désignent ceux issus des comptes en devises sur lesquels s’appliquent, depuis la fin de l’été 2019, des restrictions sur les retraits et les transferts vers l’étranger.

À ces 215 000 individus s’ajoutent près de 200.000 familles, soit donc 850 000 personnes, qui reçoivent des transferts de l’étranger de la part d’expatriés libanais pour un montant mensuel compris entre 200 et 2 000 dollars. La BM avait, quant à elle, indiqué que les remises à destination du pays du Cèdre ont atteint près de 6,3 milliards de dollars en 2020, soit près de 525 millions par mois environ, selon nos calculs. Ces personnes avec un pouvoir d’achat élevé fréquentent les lieux touristiques et commerciaux.De plus, entre « 300 000 et 500 000 personnes » voyageaient annuellement en Turquie, à Chypre ou en Égypte. Or, avec la dévaluation de la livre, ces individus se sont tournés vers le tourisme interne. Ils viennent s’ajouter aux individus se rendant dans les bars, restaurants, hôtels ou commerces, portant donc leur nombre dans une fourchette de 1,365 à 1,565 million de personnes, selon nos calculs.

En estimant que près de 6 millions de personnes vivent au Liban, la proportion des résidents ayant un pouvoir d’achat élevé est comprise dans une fourchette allant de 22,75 % à 26 %, selon nos calculs. Ces chiffres estiment le nombre de personnes qui ont un pouvoir d’achat élevé et n’indiquent pas spécifiquement que ce sont elles qui fréquentent les lieux touristiques. En effet, une partie d’entre elles pourraient décider d’épargner, d’investir au Liban ou à l’étranger (immobilier, entreprises, etc.) ou encore de voyager. Sans oublier que certaines personnes qui n’ont pas un pouvoir d’achat élevé peuvent également se rendre dans des lieux touristiques.

Mais la crise que subit le pays a poussé de nombreuses entreprises à fermer leurs portes (près de 50 % des restaurants et bars, selon le président du syndicat des propriétaires de restaurant, café, pâtisserie et boîte de nuit, Tony Rami), « et il est donc normal que les sociétés (restantes sur le marché) voient le nombre de clients augmenter », explique l’institut, qui précise également que certains expatriés passent déjà l’été au Liban.

Ainsi, les lieux bondés « donnent de fausses apparences de la réalité », selon Information International, qui rappelle que près de 3 millions de Libanais vivent dans des conditions économiques précaires. La BM a indiqué lundi dernier que plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et que le taux de chômage était de 40 % en décembre. Selon le Programme alimentaire mondial, 41 % des ménages libanais ont indiqué connaître des difficultés à accéder à de la nourriture à et d’autre besoins fondamentaux.


Cet article a été modifié le 7 juin à 16h05

Il s’agit de la proportion basse des résidents au Liban considérés comme ayant un pouvoir d’achat élevé, la proportion haute étant de 26 %, selon nos calculs et les chiffres fournis par l’institut de recherches libanais Information International. Dans sa dernière étude intitulée « Le Liban entre les chiffres, les apparences et la réalité, où se situe la vérité...

commentaires (5)

Avec tout ce parler de pauvres Libanais, une equipe de restorateurs a fait une experience. Ils se sont dirigés vers le Akkar pour recruter des jeunes pour des positions dans des societés. Resultat: nul. Personne ne veut travailler. Tout le monde a dit je prefere fumer la narguileh et recolter les 100$ de mon cousin en Australie que de "travailler un travail de Syrien"... Les assistances directes sont dangereuses. Ils doivent etre dirigés vers les vieux et les malades. Sinon nous risquont de glisser la pente dangereuse qui transforme nos jeunes en assistés, qui oublient le reflexe du travail et on perdra des generations et nous deviendront comme les palestiniens.

Tina Zaidan

08 h 45, le 08 juin 2021

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Commentaires (5)

  • Avec tout ce parler de pauvres Libanais, une equipe de restorateurs a fait une experience. Ils se sont dirigés vers le Akkar pour recruter des jeunes pour des positions dans des societés. Resultat: nul. Personne ne veut travailler. Tout le monde a dit je prefere fumer la narguileh et recolter les 100$ de mon cousin en Australie que de "travailler un travail de Syrien"... Les assistances directes sont dangereuses. Ils doivent etre dirigés vers les vieux et les malades. Sinon nous risquont de glisser la pente dangereuse qui transforme nos jeunes en assistés, qui oublient le reflexe du travail et on perdra des generations et nous deviendront comme les palestiniens.

    Tina Zaidan

    08 h 45, le 08 juin 2021

  • Parler de 22 a 26 % de privilegies est totalement tendancieux et cache l'amere realite qui est que seuls 5 a 8 % des habitants beneficient encore d'une certaine aisance. Seulement, le Libanais est trop fier et fera tout pour dissimuler son appauvrissement. Beaucoup de mauvaise surprises apparaitront en septembre prochain, a la rentree scolaire.

    Michel Trad

    17 h 40, le 07 juin 2021

  • Il y'a une double comptabilité dans votre article. Vous semblez faire l'hypothese que les les Libanais qui sont riches ou ceux qui recoivent des remittances sont tout a fait distincts de ceux qui voyagent, ou anniment la "Night Life"...ils ne le sont pas. c'est une evidence. votre dernier chiffre devrait sans doute se confondre avec les 2 premiers. Article approximatif.

    Lebinlon

    14 h 21, le 07 juin 2021

  • 200 familles n'équivaut pas a 800,000 personnes. A moins qu'une famille libanaise se compose de 2 parents et de 4,248 jeunes enfants...

    Charles Mourani

    10 h 45, le 07 juin 2021

    • Merci pour votre commentaire. En effet, il s'agit bien de 200.000 familles et non 200. L'erreur a été corrigée.

      L'Orient-Le Jour

      12 h 22, le 07 juin 2021

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