Le Liban "sur la bonne voie" pour contrôler la pandémie, cinq décès en 24h

Le Liban, qui est "sur la bonne voie" pour contrôler la pandémie de coronavirus selon les autorités, a enregistré durant les dernières 24h cinq décès et 223 nouveaux cas de contamination au Covid-19, selon le rapport quotidien publié vendredi en fin de journée par le ministère de la Santé.

Ces chiffres font monter à 541.232 le nombre total de cas de Covid enregistrés depuis février 2020, date de l'apparition du virus dans le pays du Cèdre. Parmi ces contaminations, figurent un total de 7.752 décès, et 522.465 personnes rétablies. Parmi les cas toujours actifs, on dénombre 211 personnes hospitalisées, dont 109 admises en soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests de dépistage effectués ces 14 derniers jours est lui de 2,2%.

Lire aussi

Hassan fier de la coopération avec la Banque mondiale pour la campagne de vaccination

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a salué vendredi le fait que son ministère ait réussi à faire face à la pandémie. "Une délégation de la Banque mondiale s'est rendue au Liban pour confirmer que le ministère de la Santé a réussi à faire face au coronavirus et à protéger la société contre lui", a déclaré le ministre, lors d'une cérémonie organisée vendredi par le Hezbollah, à Nabatiyé, au Liban-Sud. Selon M. Hassan, "nous sommes aujourd'hui sur la bonne voie pour contrôler la propagation de la pandémie", a-t-il affirmé.

Le ministère de la Santé s'est en outre félicité du fait que la baisse des indicateurs avait permis au Liban d'être considéré par la France comme une "zone verte", c'est à dire un pays qui ne connaît pas de circulation active du virus ni de variants préoccupants. Sur la base de cette catégorisation, les voyageurs en provenance du Liban à partir du 9 juin seront exemptés de passer un test PCR à leur arrivée en France s'ils ont été vaccinés. Les passagers non-vaccinés devront, eux, passer un test PCR ou antigénique dans les 72 heures avant leur voyage.

Le ralentissement de la propagation de la pandémie s'explique, entre autres, par la campagne de vaccination entamée au Liban en février dernier. Selon les dernières statistiques disponibles jeudi, 11,1% de la population éligible a reçu une dose et 5,6% les deux. Aucun chiffre sur le nombre de personnes vaccinées au cours des dernières 24h n'a par contre été publié aujourd'hui. 

Un nouveau "marathon"
Dans ce contexte, et à la suite  du "succès" du marathon de samedi dernier qui a permis à plus de 10.000 personnes âgées de 30 à 65 ans de se faire administrer le vaccin AstraZeneca sans rendez-vous, le ministère de la Santé a annoncé l'organisation dimanche d'un "marathon" de vaccination avec le produit anti-Covid de Pfizer/BioNTech, ciblant les personnes âgées de plus de soixante ans dans les mohafazats du Akkar (Nord), de Baalbeck-Hermel et de la Békaa. Les citoyens et les résidents au Liban pourront recevoir une dose du vaccin Pfizer sans rendez-vous (en "walk-in") le dimanche 6 juin de 8h à 18h, dans une série de centres et hôpitaux dédiés.

Plus tôt dans la journée, Abdel Rahman el-Bizri, président de la commission nationale de vaccination contre le Covid-19, avait affirmé que la priorité à l'heure actuelle est de vacciner la plus grande tranche de population possible. "L'immunité existant aujourd'hui au Liban est relative, mais avec le temps, elle s'érode progressivement", a-t-il prévenu dans des déclarations à la presse. "Les Nations unies ont approuvé le vaccin chinois Sinovac qui assure une immunité à hauteur de 50% (...). Mais le Liban a refusé d'importer ce vaccin, parce qu'il en possède d'autres plus efficaces à ce stade", a en outre expliqué le médecin.

Par ailleurs, le président de l'entreprise pharmaceutique Arwan, qui est candidate pour produire au Liban le vaccin russe Spoutnik V, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a relevé les "retombées économiques positives" de cette initiative et les opportunités d'emploi qu'elle pourrait créer. Il a toutefois indiqué que pour commencer la production, un "soutien" financier de 20 millions de dollars est demandé à l'exécutif. Il a encore indiqué que le contrat avec la Russie serait signé "prochainement". 

Déconfinement progressif
Parallèlement à la campagne de vaccination, le Liban, à l'instar de plusieurs pays du monde, poursuit son déconfinement progressif. La chambre d'opérations nationale pour la gestion des catastrophes avait annoncé lundi des mesures allant dans ce sens, telles que la réouverture  des municipalités et administrations publiques, qui pourraient fonctionner à 100% de leur capacité, à condition de respecter les gestes barrières et le port des masques. Mais les fonctionnaires et le gouvernement ont rejeté cette nouvelle mesure.

De leur côté, les centres commerciaux et centres de loisirs ouvriront leurs portes jusqu'à minuit trente, mais fonctionneront à 50% de leur capacité d’accueil. Les cinémas ont eux aussi rouvert, tandis que les grands évènements, à l'instar des conférences et mariages, peuvent se tenir en salles comme à l'extérieur. Sauf que le nombre de participants devrait être limité à 250 personnes. Les salles prévues pour ce genre d'activités fonctionneront à 50% de leur capacité d’accueil.

A contrario, un report de quatre semaines de toutes les élections syndicales a été préconisé, tout comme un durcissement des mesures sanitaires à l'encontre des passagers arrivant à Beyrouth en provenance du Brésil et du Royaume-Uni, où circulent des variants inquiétants du coronavirus. Ces voyageurs doivent réserver cinq jours/quatre nuits dans un hôtel identifié par les autorités libanaises, à leurs frais, afin de s'y isoler le temps de passer un test PCR. La direction générale de l'aviation civile a dans ce cadre publié un amendement des dispositions à observer pour ces voyageurs, précisant que si une compagnie d'avion permet à un passager d'entrer au Liban sans réservation d'hôtel, celle-ci devra être faite aux frais de la compagnie aérienne. L'Aviation civile souligne encore, dans son amendement, que les mineurs (moins de 18 ans) ne sont pas tenus d'observer une telle quarantaine.