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Netanyahu acculé, sprint final de ses opposants pour un gouvernement

Netanyahu acculé, sprint final de ses opposants pour un gouvernement

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Photo AFP / POOL / YONATAN SINDEL

 A deux jours de l'échéance pour former un gouvernement, le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a affirmé lundi qu'il y avait encore "beaucoup d'obstacles" à la mise en place d'une coalition susceptible de pousser vers la sortie le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Mais les équipes du centriste Lapid et de la droite radicale de Naftali Bennett continuent de négocier les termes d'une périlleuse alliance pour instaurer ce qu'ils appellent un "gouvernement du changement", après 15 ans de M. Netanyahu au pouvoir, un record en Israël.

Yaïr Lapid a jusqu'à mercredi 23h59 locales (20H59 GMT), pour annoncer s'il est parvenu ou non à un accord de gouvernement. S'il y parvient, il aura sept jours pour répartir les différents portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement. A un peu plus de 48 heures de cette échéance, M. Lapid s'est voulu prudent: "jusqu'à la formation du gouvernement il y a encore beaucoup d'obstacles, c'est peut-être notre premier test". "Dans une semaine, l'Etat d'Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère", a-t-il ajouté devant des membres de son parti et des journalistes au Parlement à Jérusalem.

Après une trêve des tractations politiques en Israël pendant les 11 jours (du 10 au 21 mai) de guerre entre Israël et le Hamas palestinien, M. Bennett a changé la donne dimanche en annonçant son ralliement au "gouvernement d'union" que tente de monter M. Lapid, à la tête du parti Yesh Atid ("Il y a un futur"). Début mai, M. Lapid a été chargé par le président Reuven Rivlin de dégager une majorité de coalition pour sortir Israël de deux ans de crise politique, la plus longue de l'histoire du pays.

"Rien n'est fait"

Mais rien n'est encore joué. Il reste à M. Lapid encore quatre députés à rallier pour réunir une majorité de 61 (sur les 120) parlementaires afin de former un gouvernement, sans compter sur de possibles manoeuvres de dernière minute de M. Netanyahu, chef du parti de droite Likoud décidé à s'accrocher au pouvoir après 12 ans de règne sans discontinuer.

"Rien n'est fait tant que ce n'est pas concrétisé, même s'ils (Lapid et Bennett) sont en meilleure position, Bibi (surnom de M. Netanyahu) a toujours un tour d'avance, il n'est pas encore parti", avertit Jonathan Rynhold, professeur de sciences politiques à l'université Bar Ilan.

Après le ralliement Bennett-Lapid, M. Netanyahu a mis en garde contre un "danger pour la sécurité de l'Etat d'Israël" et parlé "d'arnaque du siècle". "Il (Netanyahu) ne peut plus rien faire pour ce pays", dit à l'AFP Julie Shuer, habitante de Tel-Aviv, qui soutenait Benjamin Netanyahu jusqu'aux dernières élections et qui se dit désormais "très en faveur de ce gouvernement d'unité". Le quotidien de droite Maariv parle désormais d'une rupture, avec un Benjamin Netanyahu plus que jamais acculé.

Dirigeant du parti Yamina et chef de file de la droite radicale, "Naftali Bennett est soudainement apparu comme un Premier ministre, et Benjamin Netanyahu est devenu un chef de l'opposition", note l'éditorialiste Ben Caspit. Dimanche soir, plusieurs dizaines de supporters de M. Netanyahu ont manifesté devant les domiciles de responsables du parti Yamina, aux cris de "gauchistes et "traîtres". La sécurité des principaux dirigeants du parti, dont M. Bennett, a été renforcée, selon un responsable.

Bennett 1er Premier ministre ? 

Yaïr Lapid a obtenu jusque-là l'appui de 57 députés, de gauche, du centre, de deux formations de droite et du Yamina. Il doit encore engranger quatre soutiens et compte pour cela sur les partis arabes israéliens, qui ne se sont pas encore clairement positionnés.

"La gauche fait des compromis loin d'être faciles, quand elle m'octroie à moi (...) le rôle de Premier ministre", a déclaré dimanche M. Bennett, proche des colons et qui devrait selon les médias israéliens, prendre la tête du gouvernement pendant les deux premières années, avant de laisser sa place à M. Lapid. Ce scénario marquerait la fin d'une ère politique, entamée il y a 25 ans, de 1996 à 1999. Revenu au pouvoir en 2009, M. Netanyahu ne l'avait plus quitté depuis.

Jugé pour "corruption" dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat. Et celles-ci pourraient le rattraper s'il perd son statut de Premier ministre.

Si d'ici mercredi en fin de soirée le camp anti-Netanyahu ne parvient pas à former un gouvernement, 61 députés pourront demander au président de charger à nouveau un parlementaire pour le faire. Ou, le scénario le plus redouté par les électeurs déjà appelés à voter quatre fois en deux ans: un retour aux urnes.

 A deux jours de l'échéance pour former un gouvernement, le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a affirmé lundi qu'il y avait encore "beaucoup d'obstacles" à la mise en place d'une coalition susceptible de pousser vers la sortie le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Mais les équipes du centriste Lapid et de la droite radicale de Naftali Bennett continuent de négocier les...