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Société - Médicaments

Dans les pharmacies, les livraisons promises par le ministère se font attendre

Dans les pharmacies, les livraisons promises par le ministère se font attendre

Des boîtes de livraison dans l’une des rares pharmacies réapprovisionnées hier à Beyrouth. Photo Agnès Robini

Malgré les annonces faites jeudi par le ministère de la Santé sur la livraison de médicaments qui étaient en rupture de stock depuis des semaines, rares sont les pharmacies à Beyrouth qui semblaient avoir bénéficié hier d’un réapprovisionnement. De Mar Mikhaël à Hamra en passant par Sursock, aucune pharmacie beyrouthine, ou presque, n’avait encore reçu les livraisons tant attendues.

Dans le quartier cossu de Sursock, les clients ont déserté les pharmacies. Si les rayons de crèmes solaires et de produits non subventionnés sont pleins, les médicaments les plus essentiels, eux, manquent cruellement sur les étals. « On attend des livraisons au début du mois de juin, mais pour l’instant, nous n’avons même pas de Doliprane », témoigne une pharmacienne médusée. Ici, quand un client demande une boîte de Panadol, ce sont deux plaquettes dénuées de leur emballage d’origine qui lui sont servies. À Hamra, tout proche de l’hôpital Najjar, même son de cloche. « Avec un peu de chance, nous recevrons des stocks en juin (dès le début de la semaine prochaine). Pour l’instant, on dirait qu’aucune pharmacie n’a été réapprovisionnée », déclare une préparatrice en pharmacie. Officine après officine, les préoccupations sont partagées par tous les pharmaciens. « Il existe des problèmes de livraison, c’est évident, mais on ignore encore pourquoi nous n’avons rien reçu aujourd’hui », déplore une autre préparatrice à Achrafieh.

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Petit miracle dans une petite pharmacie à deux pas de Sassine : une livraison est en cours. Six boîtes bleues entassées dans l’arrière-boutique suffisent à donner le sourire à Jacqueline, la directrice, qui se réjouit de voir son établissement réapprovisionné. Elle préfère « voir de l’espoir » dans cette livraison, plutôt que d’accuser le coup porté par les retards.

Vers une stabilisation la semaine prochaine

La Banque du Liban subventionne depuis le début de la crise économique et financière (octobre 2019) les importations de plusieurs catégories de produits, notamment les médicaments et le matériel médical. Mais depuis début mai, les pharmaciens font face à de nombreuses restrictions en raison d’un changement au niveau de la procédure mise en place par la BDL, qui bloque la distribution de médicaments, même si ceux-ci sont disponibles auprès des importateurs. La banque centrale impose désormais que les importateurs obtiennent une confirmation préalable pour n’importe quelle commande. Le ministère de la Santé avait annoncé jeudi la conclusion d’un accord avec la BDL, qui devrait mettre un terme à la pénurie de médicaments sur le marché et, en même temps, aux échanges d’accusations entre les différents partenaires du secteur de la santé : importateurs, ministère, BDL, hôpitaux, laboratoires… Le ministère a précisé dans ce cadre qu’il assumera désormais la responsabilité de déterminer les priorités d’achat des médicaments, en fonction des besoins du marché, de manière à empêcher que les subventions soient mal utilisées.

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Pourquoi donc ce retard malgré ces promesses ? Une source du ministère de la Santé affirme à L’OLJ que l’accord est en marche et que les livraisons ont commencé dans les pharmacies. « Mais vu le nombre conséquent de pharmacies au Liban, il est normal que l’approvisionnement prenne du temps », poursuit-elle.

Pour une employée d’une société pharmaceutique ayant souhaité garder l’anonymat, la raison de ce retard est simple. « Avec la forte demande sur le marché et la baisse des réserves en dollars de la BDL, on se demande si celle-ci va continuer à subventionner certains médicaments. Mais en attendant de trancher, elle bloque les importations. » D’après cette employée, les distributions vers les pharmacies devraient reprendre dès lundi et, ainsi, fluidifier un marché pharmaceutique asphyxié par la crise.

Malgré les annonces faites jeudi par le ministère de la Santé sur la livraison de médicaments qui étaient en rupture de stock depuis des semaines, rares sont les pharmacies à Beyrouth qui semblaient avoir bénéficié hier d’un réapprovisionnement. De Mar Mikhaël à Hamra en passant par Sursock, aucune pharmacie beyrouthine, ou presque, n’avait encore reçu les livraisons tant...

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