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Société - Pénurie

Les médicaments seront disponibles en pharmacie dès aujourd’hui, promet le ministère de la Santé

Après un échange d’accusations, une entente a été trouvée entre le ministère de la Santé et la Banque du Liban.

Les médicaments seront disponibles en pharmacie dès aujourd’hui, promet le ministère de la Santé

Pour de nombreux Libanais, trouver ses médicaments est devenu un véritable calvaire et une grande source d’angoisse. Joseph Eid/AFP

« Les médicaments stockés par les importateurs et importés au Liban avant la publication de la circulaire imposant une autorisation préalable seront subventionnés par la Banque du Liban. Il s’agit d’un large spectre de médicaments et de lait pour nourrissons qui sont devenus introuvables sur le marché. Leur valeur s’élève à environ 180 millions de dollars. Ils seront distribués dès ce matin en pharmacie. » L’annonce faite hier en début de soirée par le ministère de la Santé est le résultat d’un accord entre ce dernier et la Banque du Liban. Cet accord entend mettre un terme à la pénurie de médicaments sur le marché, et en même temps aux échanges d’accusations entre les différents partenaires du secteur de la santé : importateurs, ministère, BDL, hôpitaux, laboratoires… Le ministère de la Santé a précisé dans ce cadre qu’il assumera désormais la responsabilité de déterminer les priorités d’achat des médicaments, en fonction des besoins du marché, de manière à empêcher que les subventions soient mal utilisées.Cette décision fait suite au coup de gueule du ministre sortant de la Santé Hamad Hassan hier matin contre la Banque du Liban, l’accusant d’être responsable de la pénurie de médicaments actuelle, alors que ces produits sont subventionnés par la BDL dont les comptes sont dans le rouge.

« Depuis ma visite la semaine dernière à la BDL, le ministère travaille sans relâche et organise les listes en fonction des priorités, alors que les médicaments et le lait, en rupture de stock ou stockés chez les importateurs, attendent les promesses de la BDL de payer les factures afin d’écouler les produits. Je ne suis pas votre client et je ne suis pas partenaire de vos mafias. La santé des gens ne peut pas être l’otage de vos humeurs et de vos politiques financières. Assez ! » s’était insurgé M. Hassan dans un tweet.

La Banque du Liban subventionne depuis le début de la crise économique et financière (octobre 2019) les importations de plusieurs catégories de produits, notamment les médicaments et le matériel médical, en puisant dans ses réserves de devises. Mais depuis début mai, les pharmaciens font face à de nombreuses restrictions et ne parviennent pas à maintenir leur stock de médicaments. En cause, un changement au niveau de la procédure des subventions mise en place par la BDL, qui bloque la distribution de médicaments, même si ceux-ci sont disponibles auprès des importateurs. La banque centrale impose désormais que les importateurs obtiennent une confirmation préalable pour n’importe quelle commande.

Hassan se décharge de toute responsabilité

Dans un entretien à la Voix du Liban (VDL), le ministre sortant était revenu à la charge dans la journée, faisant assumer la responsabilité de la crise à la banque centrale. « Les annonces surprises de la BDL sont derrière les irrégularités sur le marché du médicament », avait estimé le responsable. Il avait ensuite affirmé que le retard dans les livraisons de médicaments est dû « aux opérations de vérification des factures des importateurs ». « La plupart des médicaments non disponibles sur le marché se trouvent en fait dans les dépôts des importateurs qui réclament une promesse du gouverneur de la BDL de payer ces factures afin qu’ils puissent écouler la marchandise », avait ajouté M. Hassan, qui se décharge de toute responsabilité dans ce dossier. Il indiquait ainsi que le ministère n’est pas responsable de la vérification des factures des importateurs, contrairement à ce que lui aurait demandé la BDL. Hamad Hassan avait enfin appelé les importateurs et la banque centrale à « trouver un compromis convenable, en vertu du mécanisme que la BDL jugera bon ». « Le ministère est prêt à être le garant contre toute partialité dans la distribution et tout trafic », avait assuré Hamad Hassan.

Pour sa part, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, s’est voulu rassurant en cours de journée : « Ces médicaments seront distribués entre aujourd’hui et demain. » M. Araji avait aussi estimé que les importateurs et la BDL sont tous deux responsables de la résolution de cette crise, et que celle-ci « le sera progressivement dans les deux prochains jours ».

Dans une réponse au ministre de la Santé, la Banque du Liban a indiqué en journée hier qu’elle possède des factures pour les importations médicales (en comptant les impayés) de 1,31 milliard de dollars, montant qu’elle ne peut payer « sans toucher aux réserves obligatoires des banques, ce que refuse le conseil central de la BDL ». Elle a donc appelé les « pouvoirs (politiques) responsables à trouver une solution ».

Le gouverneur Riad Salamé a martelé plusieurs fois auparavant qu’il ne toucherait pas aux réserves obligatoires qui s’élèvent à 15 milliards de dollars, selon les déclarations du Premier ministre Hassan Diab en mars. Mais vu la fonte de ses réserves en devises et la crise économique que subissent les Libanais, le gouvernement sortant, qui planche sur une carte d’approvisionnement, aurait deux choix pour assurer son financement, selon le ministre des Finances Ghazi Wazni : soit l’utilisation de 200 à 300 millions de dollars provenant de prêts octroyés par la Banque mondiale au Liban mais non utilisés, ou sinon les réserves obligatoires. Ce qui ne sera pas sans conséquences. Car l’agence de notation américaine Moody’s a mis en garde fin avril contre une détérioration des relations entre les banques libanaises et leurs correspondantes à l’étranger « pénalisant alors davantage l’accès aux services de paiement internationaux », si les réserves obligatoires étaient utilisées. À noter qu’au courant du même mois, un courrier qui avait fuité dans les médias révélait que quatre banques correspondantes de la BDL avaient déjà suspendu leurs relations.

« Les médicaments stockés par les importateurs et importés au Liban avant la publication de la circulaire imposant une autorisation préalable seront subventionnés par la Banque du Liban. Il s’agit d’un large spectre de médicaments et de lait pour nourrissons qui sont devenus introuvables sur le marché. Leur valeur s’élève à environ 180 millions de dollars. Ils seront...

commentaires (2)

ET EN QUELQUES HEURES REVIDEES PAR LE RUSH DES CITOYENS POUR S,APPROVISIONNER MEME SI ON NE LEUR DONNE QU,UNE BOITE DE MEDICAMENT A CHAQUE PHARMACIE. ILS N,ONT PLUS CONFIANCE EN AUCUN EMPLOYE DE L,ETAT POURRI.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 31, le 28 mai 2021

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Commentaires (2)

  • ET EN QUELQUES HEURES REVIDEES PAR LE RUSH DES CITOYENS POUR S,APPROVISIONNER MEME SI ON NE LEUR DONNE QU,UNE BOITE DE MEDICAMENT A CHAQUE PHARMACIE. ILS N,ONT PLUS CONFIANCE EN AUCUN EMPLOYE DE L,ETAT POURRI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 31, le 28 mai 2021

  • On est en train de presser les dernières gouttes du citron Liban. Et après, on fait quoi? La guerre?

    Gros Gnon

    06 h 02, le 28 mai 2021

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