Le déconfinement se poursuit, six décès en 24h

Alors que la campagne de vaccination s'accélère et que le déconfinement se poursuit, six décès et 298 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été enregistrés au Liban durant les dernières 24 heures, selon le bilan quotidien publié vendredi par le ministère de la Santé. 

Ces chiffres portent à 539.888 le nombre de cas cumulés enregistrés dans le pays depuis février 2020, parmi lesquels figurent 7.711 décès et 516.530 personnes rétablies. Parmi les cas toujours actifs, on compte 340 personnes hospitalisées, dont 175 admises aux soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests PCR effectués durant les deux dernières semaines est de 3 %, un chiffre en baisse considérable par rapport aux mois précédents, notamment grâce à la campagne de vaccination en cours, qui reste toutefois lente. Sur ce plan, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, avait affirmé en début de semaine que 60 % de la population devrait être immunisée d'ici à fin juillet. Jusqu'à présent, 9,6% de la population a reçu une première dose du vaccin et 5 % les deux doses, selon le ministère de la Santé.

Grandes quantités de vaccins Pfizer attendues
Dans ce cadre, le comité exécutif en charge de la campagne de vaccination contre le coronavirus au Liban a annoncé vendredi que toutes les personnes âgées de 50 à 54 ans et souffrant de maladies graves ou chroniques sont désormais éligibles pour recevoir une injection du vaccin Pfizer/BioNTech. Ces personnes doivent être déjà enregistrées sur la plateforme électronique du ministère de la Santé. Les plus âgées d'entre elles seront prioritaires dans cette tranche d'âge.

La coprésidente de la commission nationale chargée du suivi du Covid-19, Petra Khoury, a quant à elle souligné que "si l'immunité acquise après la contamination au virus est de 50%, nous avons besoin de vacciner 20% de la population pour enregistrer de bons chiffres en termes d'immunité communautaire". Mme Khoury a encore affirmé que les chiffres enregistrés récemment sont "très bons". "Preuve en est, plusieurs hôpitaux ont fermé leurs ailes coronavirus ces derniers temps", dit-elle.

Le Dr Abdel Rahman el-Bizri, président de la Commission nationale de vaccination contre le Covid-19, a annoncé de son côté que de "grandes quantités" du vaccin Pfizer/BioNTech devraient arriver au Liban dans les "prochains jours et semaines". "Cela devrait accélérer la vaccination, et le ministère de la Santé sera contraint de créer de nouveaux centres de vaccination et améliorer ceux qui sont actuellement en place", a-t-il estimé dans un communiqué. Il a précisé que l'hôpital turc de Saïda, au Liban-sud, sera l'un de ces grands centres de vaccination. Le médecin a également appelé les Libanais à s'enregistrer massivement sur la plateforme électronique du gouvernement pour être vaccinés, car il s'agit du moyen "le plus efficace" pour atteindre l'objectif de l'immunité communautaire. Pour le moment, à peine plus de 20 % de la population libanaise est inscrite. 

Déconfinement
Parallèlement à la vaccination, et à l'instar de nombreux pays, le Liban poursuit son déconfinement progressif. La chambre d'opérations nationale pour la gestion des catastrophes, dépendant de l'exécutif libanais, a ainsi annoncé vendredi que les centres commerciaux peuvent désormais ouvrir leurs portes jusqu'à minuit trente, tout comme les centres de loisirs, à 50 % de leur capacité d'accueil totale. Les grands événements comme les mariages, conférences, expositions peuvent, eux, se tenir en intérieur comme en extérieur à condition de limiter le nombre de participants à 250 personnes et 50 % de la capacité d'accueil totale des endroits prévus à cet effet. 

La commission nationale chargée du suivi de la lutte contre le coronavirus a par ailleurs émis des recommandations concernant l'arrivée des passagers en provenance du Brésil et du Royaume-Uni, pays où circulent des variants du virus considérés comme plus contagieux et virulents. En plus de se soumettre à des tests PCR avant leur voyage et à leur arrivée à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), ces voyageurs devraient observent une quarantaine de cinq jours et quatre nuits dans un hôtel identifié par le ministère du Tourisme, le temps de passer un troisième test PCR et d'en obtenir les résultats. Cette décision doit être avalisée et rendue publique par la direction générale de l'Aviation civile, au sein du ministère des Transports et des Travaux publics, pour entrer en vigueur. 

Le pays semble s'attendre à un important nombre de touristes cet été, malgré la grave crise socio-économique et politique qui secoue le pays. Ce point, le ministre sortant du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé, l'a évoqué dans son intervention à la 47ème réunion de la Commission régionale pour le Moyen-Orient au sein de l'Organisation mondiale du Tourisme, tenue à Riyad. Saluant les mesures prises dans la perspective d'une relance en toute sécurité du tourisme, le ministre a affirmé que le Liban mise sur les touristes arabes, afin de contribuer à son redressement. La visite de M. Moucharrafiyé à Riyad est la première d'un responsable libanais au Royaume après la crise diplomatique, provoquée il y a une dizaine de jours, par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, qui avait tenu des propos hostiles et racistes à l'égard des pays du Golfe, lors d'une interview télévisée. Pour régler la crise, M. Wehbé a été remplacé à la tête de la diplomatie par la ministre sortante de la Défense Zeina Acar.