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Culture - Disparition

Kentarō Miura, le père de « Berserk », rejoint le monde astral

Kentarō Miura, le père de « Berserk », rejoint le monde astral

« Berserk », c’est l’histoire de deux guerriers, Guts (à droite), le héros né dans les ténèbres, et Griffith (à gauche), faucon de lumière. Photo Pinterest/Nicoletta Lazzaro

C’est une nouvelle diffusée avec deux semaines de décalage, sans pour autant que cela n’atténue la puissance de l’onde de choc qu’elle a provoquée auprès des nombreux lecteurs de manga et amateurs « d’anime » japonais que compte désormais la planète. Kentarō Miura, mangaka auteur et dessinateur de la célèbre série Berserk, s’est éteint le 6 mai à l’âge de 54 ans. Son décès a officiellement été annoncé le 20 mai par la direction du magazine nippon Young Animal qui prépubliait son œuvre phare depuis des décennies.

Selon ses éditeurs, l’artiste, dont les problèmes de santé affectaient régulièrement son rythme de publication, a été emporté par une dissection aortique, une affliction aussi rare que brutale qui se caractérise par une déchirure de la paroi interne de l’aorte qui entraîne une importante perte de sang. Un comble pour l’auteur dont l’œuvre, le récit fantasmagorique et malsain de deux destins croisés dans un univers médiéval fantastique à forte influence gothique, était justement réputée pour sa violence graphique savamment maîtrisée et qui a fasciné des hordes de lecteurs – avertis – aux quatre coins du monde.


Kentarō Miura, l’un des mangakas les plus géniaux et adulés de son époque. Photo Wikimedia Commons


Bande du faucon

Le décès de Kentarō Miura porte également un coup de massue à tous les amateurs de Berserk, un manga que Young Animal a commencé à prépublier en 1989 et qui n’avait pas encore été conclu. Un drame – toutes proportions gardées – compte tenu de la lenteur du rythme de parution de l’œuvre dont les dessins spectaculaires et détaillés donnaient jusqu’ici vie à un récit aussi noir qu’inspirant.

Berserk, c’est l’histoire de deux guerriers, Guts, le héros né dans les ténèbres, et Griffith, le faucon de lumière. Deux hommes aux destinées divines qui vont se croiser pour le meilleur, puis pour le pire, en emportant au passage l’univers entier et toutes ses dimensions dans le tumulte de leur rivalité. Une épopée guerrière dans laquelle l’amour, la haine, la rage et le ressentiment entrent en collision sous les yeux avides de dieux malins ourdissant leur propre complot et de lecteurs saisis au cœur comme aux tripes.

Attendu depuis plus de trente ans et quarante volumes après son lancement, le dénouement de Berserk ne sera donc jamais raconté par Kentarō Miura, qui sera resté distant vis-à-vis des médias jusqu’à son dernier souffle, avec juste quelques interviews à son actif. Sur les réseaux sociaux, certains afficionados se remémorent cette plaisanterie macabre devenue prophétie le 6 mai et selon laquelle le mangaka quitterait ce monde avant de dessiner le face-à-face final entre Guts et Griffith. D’autres se souviennent du sacrifice de la première bande du Faucon, sur l’autel de l’ambition de Griffith, des hordes de démons dépecés par l’épée tueuse de dragons de Guts, de la seconde vie du courageux Rickert ou encore des énigmes des God Hand et du chevalier squelette. Des événements mis en scène par le trait magique de Miura, que les adaptations animées même les mieux produites ne réussiront jamais à bien incarner. Avec toutefois une mention spéciale pour la série animée produite pour la télévision en 1997 par le studio nippon OLM, qui a réussi à recréer, avec peu de moyens mais beaucoup de justesse, l’atmosphère du manga. Une adaptation assez baroque qui s’étale sur 25 épisodes d’une vingtaine de minutes et qui constitue une excellente voie d’accès, voire la meilleure à ce jour, vers l’œuvre originale. Kentarō Miura restera pour sa part et à tout jamais l’un des mangakas les plus géniaux et adulés de son époque, malgré un registre pas vraiment adapté à tous les âges ni les goûts.

C’est une nouvelle diffusée avec deux semaines de décalage, sans pour autant que cela n’atténue la puissance de l’onde de choc qu’elle a provoquée auprès des nombreux lecteurs de manga et amateurs « d’anime » japonais que compte désormais la planète. Kentarō Miura, mangaka auteur et dessinateur de la célèbre série Berserk, s’est éteint le 6 mai à l’âge de...

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