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Moyen-Orient - Violences

Escalade meurtrière entre le Hamas et Israël sur fond de heurts à Jérusalem-Est

Netanyahu veut intensifier les attaques de l’armée sur Gaza ; près de 30 Palestiniens, dont des enfants, tués ; Tel-Aviv visée par une pluie de roquettes.

Escalade meurtrière entre le Hamas et Israël sur fond de heurts à Jérusalem-Est

Un immeuble d’une douzaine d’étages, qui abritait des bureaux de responsables du Hamas, a été complètement détruit hier par un raid israélien sur la ville de Gaza. Mahmoud Hams/AFP

L’escalade militaire entre le Hamas et Israël s’intensifiait hier soir avec une pluie de roquettes lancées par le mouvement islamiste sur la métropole israélienne Tel-Aviv et un déluge de feu de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

La communauté internationale a appelé au calme et des pays musulmans ont exprimé leur indignation face à la pire flambée de violence depuis des années entre le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza et l’État hébreu, déclenchée à la suite de heurts à Jérusalem-Est.

Côté palestinien, les attaques israéliennes menées avec des avions de chasse et des hélicoptères de combat ont fait au moins 28 morts parmi lesquels dix enfants, et quelque 125 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza. Des commandants du Hamas et du Jihad islamique, second groupe armé de la bande de Gaza, ont par ailleurs péri dans ces frappes, ont confirmé ces groupes armés.

Mardi soir, un immeuble d’une douzaine d’étages dans le centre de la ville de Gaza, où des ténors du Hamas avaient leurs bureaux, a été complètement détruit dans une frappe israélienne. En réaction, le Hamas a dit avoir lancé 130 roquettes en direction de la métropole israélienne de Tel-Aviv, où des sirènes d’alarme retentissaient en soirée. Une femme a été tuée près de Tel-Aviv lors de tirs de roquettes du Hamas, a indiqué la police israélienne. Ce décès porte à trois le nombre de personnes tuées mardi en Israël par des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza.

Tout peut arriver

Un bus vide a été atteint à Holon, près de Tel-Aviv, et les services de secours ont fait état de nombreux blessés en soirée dans la région métropolitaine de Tel-Aviv, alors que les vols ont été suspendus à l’aéroport international Ben Gourion. Plus tôt en journée, des roquettes tirées sur les villes d’Ashdod et d’Ashkelon, situées au nord de la bande de Gaza, ont coûté la vie à deux Israéliennes, a indiqué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. De nombreuses personnes en Israël et dans la bande de Gaza craignent que cette nouvelle escalade entre le Hamas et l’État hébreu ne se transforme en guerre comme en 2008, 2012 et 2014.

« Depuis hier (lundi), l’armée a mené des centaines d’attaques contre le Hamas et le Jihad islamique à Gaza (...). Et nous allons encore intensifier la puissance de nos attaques », a déclaré M. Netanyahu dans une vidéo diffusée par ses services, ajoutant que le Hamas « allait se prendre une raclée à laquelle il ne s’attend pas ». La branche armée du Hamas avait promis de faire d’Ashkelon un « enfer » si les frappes israéliennes faisaient des victimes civiles à Gaza, et elle avait promis de réserver le même sort à Tel-Aviv.Parmi les victimes des frappes israéliennes se trouvent donc dix enfants, dont Ibrahim et Marwan qui remplissaient des sacs de paille devant leur maison dans le nord de la bande de Gaza, lorsqu’ils ont été fauchés par les bombes israéliennes. Trois autres membres de leur famille ont également été tués. « On avait préparé trois sacs, je suis allé en porter un à la charrette », a raconté à l’AFP leur jeune cousin, qui a échappé à la mort. « On a rigolé et on s’est amusés, quand soudain ils nous ont bombardés, tout a pris feu autour. » « J’ai vu mes cousins brûler et être découpés en morceaux », a ajouté le garçon de 14 ans, en sanglotant. « Pourquoi m’ont-ils laissé ? J’aurais voulu mourir avec eux en martyr. »

Le ministre de la Défense Benny Gantz a approuvé une demande de l’armée de mobiliser 5 000 réservistes, mais il n’était pas clair dans l’immédiat quand cette décision serait appliquée.

Le Hamas avait menacé lundi après-midi l’État hébreu d’une nouvelle escalade militaire si ses forces ne se retiraient pas de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est – troisième lieu saint de l’islam – où des heurts quotidiens opposant des Palestiniens à la police israélienne ont fait des centaines de blessés depuis vendredi.

Les frappes israéliennes sur Gaza sont les plus importantes depuis novembre 2019. À l’époque, l’État hébreu avait mené l’assassinat ciblé d’un haut commandant du Jihad islamique, Baha Abou al-Ata, responsable de nombreuses attaques en Israël.

Après la mort de son commandant, le Jihad islamique avait lancé environ 500 roquettes vers Israël qui avait pilonné les positions de ce mouvement en tentant toutefois d’épargner celles du Hamas, pour ne pas compromettre une trêve avec ce mouvement. Mais une source au sein du Hamas a annoncé lundi soir que Mohammad Fayad, un commandant de sa branche armée, avait été tué à Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, peu après le début des frappes israéliennes.

Inquiétude grandissante

La communauté internationale a exprimé son inquiétude grandissante. Mais le Conseil de sécurité des Nations unies n’est pas parvenu à s’entendre lundi sur une déclaration commune, les États-Unis – alliés d’Israël – jugeant qu’un « message public n’était pas opportun à ce stade ». Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que « toutes les parties devaient réduire les tensions et prendre des mesures pratiques pour calmer la situation ». Des sources diplomatiques ont affirmé lundi que l’ONU, avec l’aide du Qatar et de l’Égypte, avait amorcé une médiation auprès des parties « concernées » afin d’obtenir une désescalade.

Mais le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a affirmé hier que Le Caire avait tenté en vain jusqu’à présent de discuter avec Israël pour apaiser les tensions. Interrogé sur cette médiation, le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus a rétorqué : « Je ne crois pas que mes commandants soient au courant ou particulièrement intéressés. »

Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a évoqué la question du quartier de Cheikh Jarrah, théâtre à Jérusalem-Est de protestations depuis plusieurs jours contre la possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens. « Israël veut convaincre le monde que ce qui s’est passé à Cheikh Jarrah est un contentieux immobilier (...) comme si nous n’avions pas de mémoire », a-t-il dit. Il a décrit le gouvernement de Benjamin Netanyahu comme « complètement tributaire des intentions durcies des colons et des partis extrémistes en Israël ».

De son côté, la France a appelé hier les autorités israéliennes à un « usage proportionné de la force » et l’ONU s’est dit « profondément inquiète » de l’escalade.

Source : AFP

L’escalade militaire entre le Hamas et Israël s’intensifiait hier soir avec une pluie de roquettes lancées par le mouvement islamiste sur la métropole israélienne Tel-Aviv et un déluge de feu de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.La communauté internationale a appelé au calme et des pays musulmans ont exprimé leur indignation face à la pire flambée de violence depuis des...

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