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Sit in au port de Beyrouth pour marquer les 9 mois de l'explosion du 4 août


Sit in au port de Beyrouth pour marquer les 9 mois de l'explosion du 4 août

Des proches de victimes et une poignée de manifestants se sont rassemblés mardi à 17h devant le port de Beyrouth pour commémorer les neuf mois depuis cette catastrophe. Photo Joao Sousa

Des proches de victimes et une poignée de manifestants se sont rassemblés mardi à 17h devant le port de Beyrouth pour commémorer les neuf mois depuis cette catastrophe qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés suite à l'explosion, le 4 août dernier, de centaines de tonnes de nitrates d'ammonium stockées sans mesures de sécurité.

Les manifestants, qui réclament sans cesse justice depuis cette tragédie, qui a également ravagé des quartiers entiers de la capitale, se sont rassemblés au niveau de la statue de l'Émigré à Beyrouth, non loin du site de l'explosion. Des bougies ont été allumées en hommage aux victimes. 

Prenant la parole au nom du comité des familles des victimes, Ibrahim Hoteit, qui a lui-même perdu son frère dans la catastrophe, a indiqué que les familles ne "se sont pas tournées vers les responsables politiques parce qu'elles n'ont pas confiance en eux". "Vous êtes tous accusés sans exception jusqu'à preuve du contraire", a-t-il dit en s'adressant aux responsables, les appelant à "ôter leur main de la justice". M. Hoteit a aussi assuré que "le temps des actions pacifiques est terminé" et que la classe politique devait "s'attendre à tout". S'adressant à Tarek Bitar, le juge en charge de l'enquête sur l'explosion au port, M. Hoteit a dit : "Nous vous avons accordé notre confiance en raison de votre passé honnête et parce que vous n'êtes pas soumis aux politiciens. Il est naturel que vous découvriez l'implication de certains responsables comme vous avez découvert qui sont les innocents". "Notre patience est à bout", a-t-il ajouté. 

L'enquête continue entre-temps de faire du surplace, au grand dam des familles des victimes et des survivants qui tiennent les dirigeants du pays pour responsables de cette catastrophe. Plusieurs responsables sécuritaires et politiques, notamment le Premier ministre sortant Hassane Diab, et les députés Ali Hassan Khalil, Ghazi Zeaïter et l’ex-ministre Youssef Fenianos, ont été inculpés pour négligence par le juge Fadi Sawan. Celui-ci, initialement en charge de l’enquête, en avait été dessaisi au début de l’année pour être remplacé par Tarek Bitar.

Mardi, le juge Bitar a émis treize commissions rogatoires adressées à des pays ayant des satellites gravitant au-dessus du Liban, leur demandant de lui fournir les photos du port de Beyrouth, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Le juge d'instruction près la Cour de justice entendrait également auditionner de nouveaux témoins pour la première fois dans le cadre de l'affaire.

Le juge Bitar avait auditionné une série de témoins au cours des dernières semaines. Il avait également approuvé la remise en liberté de six des 25 personnes détenues depuis plusieurs mois dans le cadre de cette enquête, principalement des employés du port et des officiers subalternes. Les demandes de libération des 19 autres détenus, notamment le directeur général des Douanes Badri Daher, avaient été rejetées.

Le magistrat s'est par ailleurs penché au cours des dernières semaines sur l’itinéraire et les pays de contact juridique du Rhosus, le navire qui a transporté au Liban en 2013 la charge de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium à l’origine du drame du 4 août 2020. À cette fin, il a émis plusieurs commissions rogatoires adressées aux pays concernés directement ou non par le passage de la cargaison, à savoir la Géorgie, pays d’origine du nitrate d’ammonium, le Mozambique, pays de destination, la Grèce, Chypre et la Turquie. Parallèlement aux commissions rogatoires, le juge Bitar attend toujours le rapport des experts français qui ont participé au volet technique de l’enquête.

Des proches de victimes et une poignée de manifestants se sont rassemblés mardi à 17h devant le port de Beyrouth pour commémorer les neuf mois depuis cette catastrophe qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés suite à l'explosion, le 4 août dernier, de centaines de tonnes de nitrates d'ammonium stockées sans mesures de sécurité.Les manifestants, qui réclament sans cesse justice...