Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Paris revient à la charge contre les acteurs politiques "qui font de l'obstruction"

Paris revient à la charge contre les acteurs politiques

Le chef du Quai d'Orsay Jean-Yves Le Drian. Photo d'archives AFP

Le Quai d'Orsay a rappelé vendredi que Paris ne restera pas inactif face aux acteurs politiques libanais qui font obstruction à une sortie de crise, réitérant la menace jeudi du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian de restrictions d'accès au territoire français pour les personnalités responsables du blocage politique.

Ces déclarations du ministère français des AE interviennent à l'heure où le Liban est en proie à une crise socio-économique et financière aiguë, aggravée par une impasse politique actuelle qui empêche la formation d'un gouvernement depuis près de neuf mois. Le pays assiste à un bras de fer politique doublé de rivalités personnelles entre le président de la République Michel Aoun et son gendre Gebran Bassil d'un côté, et le Premier ministre désigné Saad Hariri, de l'autre.

Interrogée par les journalistes sur le nombre et l'identité des personnes ciblées par d'éventuelles sanctions, ainsi que sur leurs modalités d'application, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Agnès von der Mühll n'a pas communiqué davantage d'informations, se contentant de rappeler les annonces de M. Le Drian.

"Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères l'a rappelé hier : nous ne resterons pas inactifs face aux acteurs du système politique qui font obstruction à une sortie de crise au Liban. Avec nos partenaires européens, nous avons engagé une réflexion sur les instruments dont nous disposons pour accroître la pression sur tous les responsables du blocage. À titre national, nous avons commencé à mettre en œuvre des mesures restrictives en matière d'accès au territoire français à l'encontre des personnalités responsables du blocage politique en cours ou impliquées dans la corruption. Nous nous réservons la possibilité d'adopter des mesures supplémentaires à l'encontre de tous ceux qui entravent la sortie de crise, en coordination avec nos partenaires internationaux", a-t-elle dit lors d'un point de presse.

Le président français Emmanuel Macron s'est fortement impliqué dans le dossier libanais, sans résultats tangibles jusqu'à présent, en lançant le 1er septembre 2020 une initiative en vue de la mise en place d'un cabinet de mission formés d'experts qui lancerait le chantier de réformes exigées par les pays donateurs pour débloquer des aides financières. Après avoir d'abord écarté toute imposition immédiate de sanctions contre les dirigeants libanais, le chef de l'Élysée a revu sa copie.

La France s’efforçait depuis quelques semaines d’entraîner ses partenaires européens dans une politique de sanctions à l’égard des responsables libanais jugés coupables de "non-assistance à pays en danger", selon les termes utilisés récemment par Jean-Yves Le Drian lui-même. Une démarche qui ne fait pas l'unanimité. En début de semaine, le ministre hongrois des Affaires étrangères en visite à Beyrouth avait déclaré à l’issue d’un entretien avec le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, que Budapest s’opposerait à tout projet de sanctions européennes visant le plus grand parti chrétien libanais, à savoir le CPL.

Le chef de la diplomatie française est attendu mercredi à Beyrouth pour notifier les responsables libanais de la volonté de Paris de mettre officiellement sur les rails les mesures restrictives à l’encontre de ceux qui entravent le processus gouvernemental. Il devrait dans ce cadre s'entretenir avec le chef de l'État Michel Aoun et le président du Parlement Nabih Berry. Il souhaite également rencontrer Gebran Bassil, qui est d'ores et déjà frappé de sanctions américaines depuis novembre, pour corruption présumée et en raison de ses liens avec le Hezbollah, selon l'agence de presse Reuters.

Le Quai d'Orsay a rappelé vendredi que Paris ne restera pas inactif face aux acteurs politiques libanais qui font obstruction à une sortie de crise, réitérant la menace jeudi du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian de restrictions d'accès au territoire français pour les personnalités responsables du blocage politique.Ces déclarations du ministère français des AE...