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Lifestyle - Fashion Weeks

Un an après la rébellion de Saint Laurent, la mode sort du cadre

Face aux changements induits par la pandémie de coronavirus, les défilés sont devenus virtuels et bien plus inventifs qu’auparavant.

Il y a un an, Yves Saint Laurent était le premier à rompre avec les Fashion Weeks face aux changements induits par la pandémie de coronavirus. Depuis, Gucci, Celine, Balenciaga et d’autres n’en font qu’à leur tête. Ce qui plaît et fait vendre.

Le styliste belge de Saint Laurent, Anthony Vaccarello, a donné rendez-vous virtuellement hier après-midi pour la collection automne/hiver 2021, deux mois après la semaine du prêt-à-porter féminin à Paris. Le précédent défilé numérique de la maison parisienne, en décembre dernier, se déroulait dans le désert, un univers à l’opposé du cadre traditionnel des shows Saint Laurent avant la crise sanitaire : au pied de la tour Eiffel.

Piratage Gucci-Balenciaga

L’Italien Alessandro Michele, directeur artistique de Gucci, a lui aussi surpris avec sa collection Aria, il y a deux semaines, célébrant les 100 ans de la marque italienne avec une liberté jamais vue. Les logos de Gucci et de Balenciaga, côte à côte, ornent des accessoires et certaines pièces de vêtements, dont la coupe rappelle les lignes de Demna Gvasalia, styliste de Balenciaga et ami du directeur artistique de Gucci. Avec l’accord de ce dernier. Ce n’est pas une collaboration, mais « du piratage », a plaisanté Alessandro Michele.

Un coup de « génie » pour la critique de mode du New York Times Vanessa Friedman, permettant de donner un goût « anti-establishment » à une « marque de plusieurs milliards de dollars pourtant bien intégrée dans le système ».

Dans la foulée, Demna Gvasalia a présenté une collection Balenciaga avec des images photoshopées de mannequins posant sur fond des principaux sites touristiques à travers le monde. Sur les réseaux sociaux est présentée une vidéo avec des animaux de compagnie et des vagues, sans vêtements : un film « feel good », selon Gvasalia, qui tranche avec ses précédents défilés postapocalyptiques et anxiogènes. « Bien sûr, il y a plus de responsabilité dans ce rythme » choisi, a expliqué Alessandro Michele dans une interview à WWD, la bible de la mode, tout en disant se sentir « libre » et avoir retrouvé « la passion d’expérimenter ». « La mode n’est pas terminée et ne finira jamais. Indépendamment de toute Fashion Week, c’est une représentation de la vie et peut s’autogérer », a-t-il estimé.

Les chiffres confirment ce constat : au premier trimestre, les ventes des géants du secteur comme Kering (Gucci, Saint Laurent, Balenciaga, etc.) et son concurrent LVMH (groupe Louis Vuitton) ont dépassé leurs niveaux d’avant la pandémie. L’Asie reste un moteur : LVMH y réalise des ventes en hausse de 86 % par rapport à 2020, Kering de 83 %.

La Chine, marché porteur

C’est à Shanghai (Chine) que la collection Gucci/Balenciaga sera présentée dans les semaines à venir, tout comme l’a été celle de prêt-à-porter homme de Berluti (LVMH) le 8 avril. C’est « un marché porteur » et « le seul endroit où l’on peut présenter les vêtements à un public vivant », a expliqué le directeur artistique de Berluti, Kris Van Assche, qui a quitté la maison la semaine dernière. Son départ a coïncidé avec les annonces du PDG de Berluti, Antoine Arnault, que la maison aura désormais son propre calendrier « pour maintenir le savoir-faire et l’innovation ».

Sans crier gare, Hedi Slimane de Celine (LVMH) l’a déjà fait avec deux films poétiques tournés dans des châteaux, mettant en scène les « chevaliers adolescents » à Chambord en février pour la collection homme et plaçant son défilé femme dévoilé le 14 avril à Vaux-le-Vicomte.

Souplesse due à la crise sanitaire ou début de la fin des Fashion Weeks ? Pascal Morand, président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode, veut bien croire à un retour à la normale. « Si tout le monde sort du système, tout le monde est perdant. Dans ce contexte, il est bien qu’il y ait des garde-fous, des éléments de crédibilité » comme le calendrier officiel, avait-il déclaré en janvier dernier à l’occasion de la Fashion Week virtuelle.

Olga NEDBAEVA/AFP

Il y a un an, Yves Saint Laurent était le premier à rompre avec les Fashion Weeks face aux changements induits par la pandémie de coronavirus. Depuis, Gucci, Celine, Balenciaga et d’autres n’en font qu’à leur tête. Ce qui plaît et fait vendre.
Le styliste belge de Saint Laurent, Anthony Vaccarello, a donné rendez-vous virtuellement hier après-midi pour la collection automne/hiver...

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