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Dernières Infos - Liban

Pour les députés aounistes, une démission collective du Parlement ne conduira pas à la réalisation des réformes



Le logo du groupe parlementaire du "Liban fort" (aouniste). Photo ANI.

Les députés aounistes ont estimé mardi qu'une démission collective du Parlement permettra certes de retirer la désignation de Saad Hariri, mais n'offre pas de solution réelle pour la réalisation des réformes. 

Dans un discours prononcé samedi, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil avait déjà estimé que le seul moyen constitutionnel permettant de retirer la désignation de Saad Hariri résidait dans une démission du Parlement, brandissant le spectre d'élections anticipées.

Le groupe parlementaire a indiqué que cette proposition permettrait de retirer la désignation de Hariri, mais précise que cela "n'apportera aucune solution réelle à la réalisation des réformes". Il a dans ce cadre souligné que ce qui permet la réalisation des réformes est qu'il y ait "une décision politique majoritaire" dans le pays. Les députés aounistes se sont dits ouverts "à la possibilité de s'entendre sur un programme de réforme complet et clair sur lequel s'entend la majorité". 

La députée des Forces libanaises (FL), Sethrida Geagea, a appelé mardi le groupe parlementaire aouniste à coordonner avec le groupe parlementaire FL pour une démission collective du Parlement, qui permettrait d'ouvrir la voie à des élections législatives anticipées, seule solution selon elle pour sauver le Liban de la crise aux multiples facettes dans laquelle il est embourbé.

Les députés du CPL ont affirmé qu'ils attendaient toujours que Saad Hariri "ait le temps de présenter une formule gouvernementale complète conformément aux principes constitutionnels et à la méthodologie connue" et se sont dits prêts "à fournir l'aide nécessaire pour accélérer la formation du gouvernement".

Par ailleurs, le groupe parlementaire a demandé que le travail de la justice se "poursuive jusqu'au bout en ce qui concerne l'enquête ouverte sur le transfert de fonds à l'étranger". Il a rappelé qu'il est nécessaire "d'approuver la loi sur le recouvrement des fonds transférés à l'étranger" qu'il propose et appelé "les pays du monde, en particulier l'Union européenne, à aider le Liban à dévoiler les détails des transferts en prenant des mesures contre des personnes ou entités au Liban qui ont abusé de l'argent public et conduit le pays à la faillite". 

Les tensions judiciaires, étalées dans les médias depuis deux semaines, sont sous-tendues par la querelle politique entre le CPL et le courant haririen, dont sont proches respectivement la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, et le procureur général près la cour de cassation, Ghassan Oueidate. Les tensions entre les deux procureurs ont éclaté au grand jour lorsque Mme Aoun a voulu perquisitionner à plusieurs reprises la société de convoyage de fonds Mecattaf à Aoukar, malgré qu'elle avait été dessaisie des dossiers financiers. Les perquisitions menées s'inscrivent dans le cadre d’une enquête basée sur une plainte pour blanchiment d’argent contre le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, et le PDG de la Société générale de banque au Liban (SGBL) Antoun Sehnaoui.

Les députés aounistes ont estimé mardi qu'une démission collective du Parlement permettra certes de retirer la désignation de Saad Hariri, mais n'offre pas de solution réelle pour la réalisation des réformes. Dans un discours prononcé samedi, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil avait déjà estimé que le seul moyen constitutionnel permettant de...