Sit-in devant le tribunal militaire pour réclamer la libération d'activistes détenus

Une dizaine de manifestants se sont rassemblés mardi devant le tribunal militaire de Beyrouth en soutien à cinq activistes qui avaient été arrêtés pour leur implication dans des manifestations anti-pouvoir à Tripoli (Nord) fin janvier. Des échauffourées ont éclaté entre les manifestants présents et les forces de l'ordre, selon des vidéos diffusées par des plateformes proches du mouvement de soulèvement du 17 octobre. Selon la page Daleel Thawra, ces protestataires, dont certains sont mineurs, sont détenus illégalement depuis plus d'un mois. L'avocat Ayman Raad a expliqué qu'il avait pu officiellement déposer des demandes pour leur libération auprès du tribunal. Des demandes précédentes avaient été refusées pour des raisons administratives. 

Tripoli avait été secouée fin janvier par des manifestations contre la situation socio-économique, aggravée par le confinement total, qui avaient dégénéré en affrontements entre contestataires et forces de l’ordre, faisant un mort, un jeune homme nommé Omar Tayba, et plusieurs centaines de blessés.

Dans ce contexte, les autorités avaient procédé à une série d’arrestations parmi les militants qui ont participé à ces manifestations. Certains auraient été arrêtés de façon musclée par les services de renseignements, tandis que d’autres ont disparu des radars pendant plusieurs jours. La plupart des militants convoqués par les autorités n’étaient pas accompagnés d’un avocat, contrairement aux dispositions de l’article 47 du code de procédure pénale. Des poursuites pour "terrorisme" ont été lancées à leur encontre. Si une partie d'entre eux a été libérée depuis, d'autres sont toujours détenus illégalement.