Suspension par Riyad des importations libanaises : Geagea pointe du doigt les "partis au pouvoir"

Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a accusé sans les nommer samedi les partis au pouvoir, au premier rang desquels le Courant patriotique libre (CPL), d'avoir couvert "la contrebande" transfrontalière et d'être responsables de la suspension saoudienne des importations de fruits et légumes libanais - un coup dur pour l'économie du pays du Cèdre, déjà en faillite.

L'Arabie saoudite a annoncé vendredi suspendre les importations de fruits et légumes en provenance du Liban à partir de dimanche, jusqu'à ce que les autorités libanaises puissent garantir qu'elles prennent toutes les mesures nécessaires pour empêcher les opérations de narcotrafic, suite à une saisie d'amphétamines dans des cargaisons de grenades. Les exportations de produits agricoles libanais vers l’Arabie se chiffrent à près de 24 millions de dollars par an, selon le ministre sortant de l’Agriculture, Abbas Mortada. Selon l’Association des agriculteurs, Riyad est le deuxième plus gros importateur de fruits et légumes libanais parmi les pays du Golfe, après le Koweït. Les exportations vers le royaume wahhabite représentent 16 % de la totalité des exportations vers ce pays.

"Un nouveau succès aujourd'hui pour le mandat fort et ses alliés. Ils ont réussi à priver les agriculteurs libanais d'un marché vital pour leurs produits", a ironisé le leader des FL dans un communiqué. Il a dans ce cadre estimé que cette interdiction est due au fait que "les partis au pouvoir ont couvert les opérations de contrebande", ainsi qu'à "l'inaction des administrations libanaises concernées pour des raisons bien connues", sans préciser lesquelles. "Chaque jour où cette clique demeure au pouvoir et où ce mandat fort se poursuit entraînera une nouvelle catastrophe qui s'abattra sur la tête des Libanais", a-t-il affirmé, en lançant une pique à peine voilée au chef de l'Etat, Michel Aoun, et au CPL de Gebran Bassil, alliés au Hezbollah, soupçonné de jouer un rôle important dans la contrebande de drogues.

"L'échec de ceux qui sont au pouvoir est devenu manifeste, leur corruption et la poursuite de leurs intérêts purement privés au détriment de l'intérêt des Libanais aussi", a poursuivi M. Geagea. "Nous ne pourrons atteindre le salut qu'en nous débarrassant de cette clique au pouvoir. Il n'y pas d'autres moyens pour cela que des élections législatives anticipées, à travers lesquelles les Libanais assumeraient leurs responsabilités pour mettre en place un pouvoir nouveau qui reconsidérerait le projet de l'Etat", a twitté le leader chrétien.