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Politique - Incidents à Aoukar

Aoun critique les FSI et leur demande de maintenir l'ordre pacifiquement

Le chef de l'Etat a présidé une réunion sécuritaire à Baabda, largement consacrée aux conséquences des tensions entre la juge Ghada Aoun et le procureur général Ghassan Oueidate.

Aoun critique les FSI et leur demande de maintenir l'ordre pacifiquement

Le chef d'Etat, Michel Aoun, présidant une réunion sécuritaire à Baabda, le 22 avril 2021. Photo Compte Twitter de la présidence

Au lendemain de heurts entre des partisans de la juge Ghada Aoun et les forces de l'ordre, lors d'une perquisition par la force au sein de la société Mecattaf pour transport de fonds à Aoukar, le chef d'Etat, Michel Aoun, dont la magistrate est proche, a demandé jeudi à la police de ne pas recourir à la violence contre les manifestants.

Lors d'une réunion sécuritaire qu'il a présidé au palais de Baabda, le président de la République est revenu sur les incidents de mercredi, sans toutefois citer le nom de la procureure près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun.

"Faire preuve de patience"

Selon un communiqué de la présidence, le chef de l'Etat a souligné "l'importance de respecter la liberté d'expression tout en protégeant les propriétés publiques et privées". "L'important, c'est le retour à l'ordre. Nous comprenons la douleur des citoyens et leurs peines, sachant qu'ils ont perdu leur argent", a affirmé M. Aoun.

"Les forces de sécurité doivent maintenir l'ordre de manière pacifique, conformément aux règles en vigueur", a-t-il ajouté, dans ce qui semble être une critique claire aux policiers anti-émeutes qui ont, à certains moments, réprimé les manifestants à coup de matraques, afin de les faire sortir du périmètre de la société Mecattaf. Ce qui s'est passé ne doit pas se répéter", a prévenu le chef de l'Etat, qui a toutefois appelé les citoyens à "faire preuve de patience (...)".

L'édito de Issa GORAIEB

Touche pas à mon juge !

Des critiques qu'a semblé rejeter le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, qui a affirmé lors de cette réunion que les forces de sécurité intérieure "agissaient dans le cadre du maintien de l'ordre".

Alors qu'elle avait été déférée la veille par le Conseil supérieur de la magistrature devant l'Inspection judiciaire, la procureure générale près la cour d'appel du Mont Liban, Ghada Aoun, escortée par des dizaines de partisans qui se sont heurtés aux forces de l'ordre, est à nouveau entrée mercredi par la force dans les locaux de la société Mecattaf pour le transport de fonds, à Aoukar, dans le Metn. Un nouvel épisode dans un feuilleton judiciaire mais aussi politique, sur fond de tensions entre le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri.

Ghada Aoun avait déjà perquisitionné à deux reprises cette entreprise au cours du week-end, alors même qu'elle a été dessaisie des affaires liées aux crimes financiers selon une nouvelle répartition des tâches au sein du parquet d'appel ordonnée par le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, réputé proche de Saad Hariri. La juge a, dans ce cadre, été entendue mardi par le Conseil supérieur de la magistrature qui a demandé à l’Inspection judiciaire de se saisir de l’affaire de la procureure générale près la cour d’appel à qui il a enjoint dans le même temps de se conformer à la nouvelle répartition des tâches au sein du parquet d’appel. Une décision que Mme Aoun semble vouloir ignorer. L’affaire en question est basée sur une plainte pour blanchiment d’argent contre le gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, et le PDG de la Société générale de banque au Liban, Antoun Sehnaoui.

"Crise profonde" et "mauvaise gestion"

"Ce qui s'est passé hier soir devant la société Mecattaf est l'un des aspects de la crise profonde que le Liban subit depuis plus de deux ans, et qui est l'aboutissement d'une mauvaise gestion qui dure depuis des décennies", a estimé pour sa part le Premier ministre sortant, Hassane Diab, qui a participé à la réunion sécuritaire. "Cette crise a accéléré l'épuisement des forces militaires et de sécurité, qui se sont vues confier récemment des tâches supplémentaires en termes de gestion de la situation sociale et sécuritaire", a-t-il déploré, en référence aux protestations et incidents liés à la crise économique et sociale qui ont émaillé le pays ces derniers mois.

"La solution passe par le contrôle des capitaux, que notre gouvernement propose depuis mars 2020 et qui n'a pas encore vu le jour. Il faut aussi effectuer un audit juricomptable pour dévoiler les transferts à l'étranger et ceux qui ont privé les gens de leur argent", a affirmé M. Diab, tandis que les Libanais sont soumis à des restrictions bancaires illégales depuis octobre 2019. 

"Enfin, l'une des principales raisons de l'effondrement est le retard dans la formation du nouveau gouvernement. Quand tout va bien, la formation du gouvernement ne peut être retardée de neuf mois, mais dans ces circonstances exceptionnelles, c'est inacceptable", a-t-il martelé. Le Liban est sans gouvernement depuis le 10 août 2020, date de la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée des explosions au port de Beyrouth. M. Aoun et M. Hariri, empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer politique ne sont pas parvenus à former un gouvernement. 

A ce sujet, le président Aoun a appelé à la formation d'un gouvernement "le plus tôt possible" et a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la loi sur le contrôle des capitaux et de procéder à l'audit juricomptable, pour "trouver une solution appropriée aux problèmes financiers dont souffrent les citoyens".

Au lendemain de heurts entre des partisans de la juge Ghada Aoun et les forces de l'ordre, lors d'une perquisition par la force au sein de la société Mecattaf pour transport de fonds à Aoukar, le chef d'Etat, Michel Aoun, dont la magistrate est proche, a demandé jeudi à la police de ne pas recourir à la violence contre les manifestants.Lors d'une réunion sécuritaire qu'il a présidé au...

commentaires (14)

Il me semble bien que j'avais posté un commentaire. Ai-je fait une fausse manoeuvre? Ou bien est-il passé a la trappe? Je disais à peu près ceci ; Pénétrez par effraction dans un local privé ne me semble pas relever du "droit de manifester pacifiquement". Par ailleurs, je salue le fait que le président défende le dit droit. Meme si on aurait aimé entendre cette prise de position un peu plus tôt, lorsque des contestataires, pacifiques, ceux-là, se faisaient agresser à coup de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc, voire de balles réelles. Mieux vaut tard que jamais même si ces propos n'ont pas d'effet rétroactif. Certaines mauvaises langues diront que, cette fois. Il s'agissait de gens de son parti. Bien sûr ce ne serait que pure calomnie. Le président lui-même n'a-t-il pas affirmé qu'il ne se mêlait en aucun cas de cette affaire. .

Yves Prevost

16 h 12, le 23 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (14)

  • Il me semble bien que j'avais posté un commentaire. Ai-je fait une fausse manoeuvre? Ou bien est-il passé a la trappe? Je disais à peu près ceci ; Pénétrez par effraction dans un local privé ne me semble pas relever du "droit de manifester pacifiquement". Par ailleurs, je salue le fait que le président défende le dit droit. Meme si on aurait aimé entendre cette prise de position un peu plus tôt, lorsque des contestataires, pacifiques, ceux-là, se faisaient agresser à coup de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc, voire de balles réelles. Mieux vaut tard que jamais même si ces propos n'ont pas d'effet rétroactif. Certaines mauvaises langues diront que, cette fois. Il s'agissait de gens de son parti. Bien sûr ce ne serait que pure calomnie. Le président lui-même n'a-t-il pas affirmé qu'il ne se mêlait en aucun cas de cette affaire. .

    Yves Prevost

    16 h 12, le 23 avril 2021

  • Parce qu'il se prend toujours pour président? Président de quoi exactement?

    Wlek Sanferlou

    21 h 56, le 22 avril 2021

  • c est vrai il ne faut pas violenter les manifestants ,par contre ces derniers peuvent agresser une speakerine de la tele(celle qu on a prive de dessert) pendant qu elle decrit la situation sans parti pris , ou bien ils peuvent saccager une propriete privee c'etait juste pour exprimer leur sympathie

    Jimmy Barakat

    21 h 15, le 22 avril 2021

  • JE NE DIS RIEN DE FAUX POUR ETRE CENSURE. LA VERITE C,EST QUE LES CPLIENS QUI ACCOMPAGNENT GHADA AOUN ET SE SONT COMPORTE EN VOYOUX BRISANT DES PORTES, CASSANT DES MEUBLES DANS UNE ENTREPRISE PRIVE VIOLEE PAR L,INTERVENTION ILLEGALE D,UNE JUGE MUTINE NE DESCENDENT PAS DANS LES RUES SANS LA BENEDICTION ET LES ORDRES DE LEURS SUPERIEURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 42, le 22 avril 2021

  • UN PRESIDENT ET SON GENDRE QUI DIVISENT LES MAGISTRATS DE LEUR PAYS EN FAISANT DESCENDRE DANS LA RUE LEURS PARTISANS QUI EN VOYOUS CASSENT LES PORTES D,ENTREPRISES PRIVEES ET BRISENT MEUBLES ET ARMOIRES. ILS POUSSENT LE PAYS VERS... JE NE VEUX PAS DIRE LE MOT HONNI. ET ILS EN ONT CONSCIENCE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 17, le 22 avril 2021

  • Le voilà qu’il nous pond une pendule * expression Française qui veut dire plein de choses* parce que sa protégée et une poignée de ses sympathisants ont été obligés de quitter des lieux qu’ils ont essayé d’occuper par effraction en dépit de la loi. Aoun est-il un Président garant des biens et des libertés de tous les Libanais ? ou alors juste un Président qui défend sa famille et ses sympathisants opposés aux institutions, à la justice, police et armée ? Aoun a encore perdu une occasion de se taire, alors que d’habitude il se tait lorsque le peuple attend son soutien. Ou il est mal a droit, ou il le fait exprès, dans les deux cas c’est sa totale incompétence qui ressort. Et dire qu’il a encore un an a tirer avant qu’il n’aille enfin se reposer dans un EHPAD , le pauvre.

    Le Point du Jour.

    20 h 15, le 22 avril 2021

  • Il aurait pu demander la meme chose, il y a belle lurette a, mettons par exemple, le commandant de la caserne de Sarba

    Michel Trad

    19 h 36, le 22 avril 2021

  • Spécialiste des déclarations démagogiques alors que le reste du temps il roupille tranquillement

    Lecteur excédé par la censure

    18 h 03, le 22 avril 2021

  • C’est une société de transfert de fonds et pas de transport de fonds , ce sont deux activités complètement différentes. Vous faites tout le temps cette erreur.

    Farhat Raymond

    16 h 56, le 22 avril 2021

    • Bonjour, La société Mecattaf est un changeur de catégorie A qui peut exporter et importer des devises. Il s'agit donc d'une société de transport de fonds ou d'un convoyeur de fonds. Bien à vous,

      L'Orient-Le Jour

      08 h 56, le 23 avril 2021

  • Il demande à former un gouvernement le plus tôt, et en même temps il empêche sa formation ! Il veut ignorer que ceux qu'il appuie ont forcé le portail métallique d'une propriété privée en présence de celle qui est censée les empêcher. Et forcer la porte de la société, selon quel décision juridique ? Le président n'a pas à se mêler dans des rumeurs non prouvées. C'est indigne.

    Esber

    16 h 23, le 22 avril 2021

  • "...l'important, c'est le retour à l'ordre. Nous comprenons la douleur des citoyens et leurs peines, sachant qu'ils ont perdu leur argent..." C'est tout, Monsieur Michel Aoun ??? Vous dites "comprendre" la douleur des "citoyens"...mais...qu'avez-vous fait pour empêcher cela, et...surtout...pour qu'ils retrouvent leur argent ? Comme toujours, vous êtes fort en belles déclarations, là-haut dans vorte palais bien confortable et sécurisé, pendant que vos "citoyens" se meurent de faim et de désespoir...!!! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 54, le 22 avril 2021

  • Tiens il se réveille??? Il était où lorsque les manifestants se faisaient taper dessus par les milices de ses alliés?? lorsque l'armée et FSI et que sais je, embarquent et harcèlent les manifestants pour les intimider? Il était où lorsqu'on lui a annoncé que les produits sur le quai du port étaient dangereux? Il était où lorsque le président Macron a consolé les libanais pendant qu'il dormait ? Il était où lorsque les soldats et civils ont été kidnappés emprisonnés, torturés à mort dans les geoles de syrie à cause de son FICHU CARACTERE qui lance des guerres à tout va ? ( ah il était sur la côte d'azur LUI, la pauvre ). Donc qu'il arrête de faire la morale.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 42, le 22 avril 2021

  • Deux poids deux mesures: le Prédisent s’insurge dans cette affaire qui touche une de ses protégés et des membres de son parti. Pourquoi il n’a pas réagi au matraquage et à l’emprisonnement de ceux qui manifestaient pour se nourrir et subvenir aux besoins de leur famille ????

    mokpo

    15 h 19, le 22 avril 2021

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