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Moyen-Orient - Diplomatie

Entre Riyad et Téhéran, un premier pas vers la désescalade ?

Selon le « Financial Times », une réunion se serait tenue le 9 avril à Bagdad entre des officiels iraniens et saoudiens.

Entre Riyad et Téhéran, un premier pas vers la désescalade ?

Des Yéménites inspectent les lieux après des bombardements de la coalition emmenée par Riyad dans la ville de Saada, tenue par les houthis, le 6 janvier 2018. Photo AFP

Si la nouvelle se confirme, elle signerait l’amorce d’une possible désescalade sans pour autant garantir le bouleversement de la configuration régionale. Le quotidien britannique Financial Times a rapporté hier que des officiels iraniens et saoudiens auraient tenu le 9 avril à Bagdad des pourparlers directs en vue de raccommoder leurs relations, au point mort depuis cinq ans. Les deux puissances régionales ont rompu leurs liens diplomatiques en janvier 2016 après le saccage de l’ambassade et du consulat saoudiens en Iran par des manifestants en colère, dans le sillage de l’exécution à Riyad du cheikh chiite Nimr al-Nimr. Selon un officiel iranien cité par l’agence Reuters, la réunion du 9 avril n’a toutefois, pour l’heure, abouti à aucune percée et ne se serait pas déroulée en présence de fonctionnaires de haut rang.

Cette entrevue éventuelle s’inscrit dans un cadre général marqué par la reprise en mars dernier des négociations entre Washington et Téhéran autour du nucléaire iranien dans le sillage de l’arrivée au pouvoir de l’administration de Joe Biden, alors que l’ancien président américain Donald Trump s’était retiré de manière unilatérale de l’accord de Vienne en 2018, réimposant progressivement la politique dite de la « pression maximale » sur l’Iran. Les révélations du Financial Times hier surviennent également après que Téhéran eut annoncé vendredi avoir commencé à enrichir de l’uranium à 60 %. Le franchissement de ce nouveau cap fait suite au sabotage de la centrale nucléaire de Natanz une semaine plus tôt, imputé par la République islamique à Israël. Les déclarations iraniennes témoignent d’une volonté de jouer sur tous les fronts en maniant à la fois la carte de l’escalade et celle de la diplomatie, afin de s’assurer la plus grande marge de manœuvre possible dans ses discussions avec Washington, à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en juin.

Lâcher du lest

Le dossier yéménite, sur lequel les deux puissances régionales sont à couteaux tirés depuis l’intervention militaire de la coalition conduite par l’Arabie saoudite au Yémen en mars 2015, aurait été au cœur de cette première série de discussions d’après le journal. Parallèlement aux négociations avec l’Iran, le nouveau locataire de la Maison-Blanche a également fait de la fin du conflit en cours au Yémen l’un de ses objectifs en matière de politique étrangère.

Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, galvanisé dans ses ambitions de va-t-en-guerre sous l’administration Trump, cherche désormais à entrer dans les bonnes grâces de son successeur, qui s’était engagé à réévaluer les relations avec le royaume, notamment sur la base des droits humains. L’Arabie saoudite a ainsi mis fin en janvier 2021 à l’embargo imposé au Qatar justifié, entre autres, par la proximité de Doha avec la République islamique.

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Surtout, particulièrement vindicatif naguère dans son opposition aux négociations entre Washington et Téhéran, le discours du principal allié des États-Unis dans la péninsule Arabique a gagné ces derniers jours en modération. « Si l’on ne peut pas dire que les États-Unis adoptent une approche conciliante vis-à-vis de l’Iran, il va s’en dire qu’ils ne sont pas enclins à soutenir des rhétoriques belliqueuses, comme c’était le cas sous l’administration précédente. Ils souhaitent réellement négocier avec Téhéran et c’est une chose que Riyad prend en compte. Dans ce contexte, le timing d’une rencontre entre les deux puissances régionales a du sens », commente Michael Stephens, chercheur associé sur le Moyen-Orient au Royal United Services Institute. Signe de ce revirement, le royaume a fait savoir qu’il souhaitait que les États arabes du Golfe se joignent, contrairement à 2015, aux négociations autour d’un accord aux contours cependant plus stricts pour s’assurer qu’elles abordent les sujets qui leur sont sensibles, à savoir le programme balistique iranien ainsi que les activités régionales de Téhéran par l’intermédiaire de ses supplétifs.

Or le terrain yéménite est justement celui où Téhéran serait le plus à même de lâcher du lest. Alors que la question des missiles et des milices relève d’une ligne rouge pour la République islamique, les houthis lui sont moins dépendants que les factions armées irakiennes ou encore que le Hezbollah au Liban, bien que leurs liens avec Téhéran se soient consolidés au cours de ces dernières années. Le royaume wahhabite souhaiterait mettre un terme à son enlisement au Yémen, une guerre coûteuse qui s’est inscrite dans la durée et dans laquelle il n’est pas parvenu à bouleverser les lignes de front tel qu’il l’aurait voulu, se rendant plus vulnérable d’un point de vue sécuritaire. Mais pour ce faire, il doit s’assurer notamment que sa frontière sud ne constitue pas une menace.

Bagdad entre deux feux

Si elle est confirmée, la tenue des discussions entre l’Arabie saoudite et l’Iran en Irak – qui partage des frontières communes avec les deux puissances – serait forte en symboles. L’Irak est en effet l’un des plus fragiles aux soubresauts régionaux et abrite une multitude de milices affiliées à Téhéran. Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2020, le Premier ministre Moustafa Kazimi est contraint à un subtil jeu de contorsionniste entre Washington et Téhéran.

Les tensions entre les deux ennemis jurés sont montées en flèche dans le sillage de l’élimination en janvier 2020 par les États-Unis de Kassem Soleimani – ex-commandant en chef de l’unité al-Qods au sein des Gardiens de la révolution iranienne et artisan de la mainmise progressive de Téhéran sur Bagdad – et d›Abou Mahdi al-Mouhandis, ex-leader de facto de la coalition paramilitaire du Hachd al-Chaabi, alors majoritairement liée à l’Iran.

Depuis quelques mois, le chef du gouvernement irakien, qui entretient de bonnes relations personnelles avec Mohammad ben Salmane, s’est aussi rapproché de Riyad dans le but de diversifier ses soutiens diplomatiques et financiers. Côté saoudien, il s’agit d’avancer ses pions dans l’arrière-cour de la République islamique. « Si ces discussions irano-saoudiennes ont effectivement eu lieu, l’objectif du Premier ministre irakien est double. Il s’agit d’abord de prouver que son gouvernement est à la fois digne de la confiance de Téhéran et de Riyad pour faciliter ces pourparlers. Dans ce cas-là, il réussirait là où ses prédécesseurs ont échoué », décrypte l’analyste Tamer Badaoui. « Ensuite, par le biais de ces discussions, Moustafa Kazimi tente de restreindre les groupes paramilitaires irakiens avec l’aide de l’Iran sans avoir à les contraindre ou tout du moins en leur imposant une pression minimale à travers un plus grand recours à la diplomatie », poursuit-il. Le Premier ministre irakien semble par ailleurs vouloir à tout prix éviter une confrontation avec les factions armées avant l’élection législative prévue en octobre, à la fois pour éviter de compromettre la tenue du scrutin et parce qu’il souhaite tabler sur son rôle de médiateur régional pour gagner en crédit politique et éventuellement rester aux commandes.

Si la nouvelle se confirme, elle signerait l’amorce d’une possible désescalade sans pour autant garantir le bouleversement de la configuration régionale. Le quotidien britannique Financial Times a rapporté hier que des officiels iraniens et saoudiens auraient tenu le 9 avril à Bagdad des pourparlers directs en vue de raccommoder leurs relations, au point mort depuis cinq ans. Les deux...

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PARTOUT C,EST LA RAISON ET LES INTERETS NATIONAUX QUI L,EMPORTENT. CHEZ NOUS NOUS AVONS UNE PSEUDO RESISTANCE DE 1.5 VOLTS INCAPABLE DE S,ATTAQUER A AUTRE QUE LE PEUPLE LIBANAIS QU,ELLE INTIMIDE ET MENACE AVEC SES ARMES. MAIS DES ARMES D,AUTRES POURRAIENT S,EN PROCURER PROMPTEMENT ET LES MENACES NE LEUR FONT GUERE PEUR. ARAFAT NO 1 EN A PAYE LE PRIX AVEC SES VOYOUX QUI CROYAIENT CREER LEUR ETAT SUR NOTRE SOL. ARAFAT NO 2 EN AURA LA MEME FIN ET QU,AU LIEU DE FINIR EN RUNISIE IL FINIRA AVEC SES TERRORISTES DANS LA WELEYET BEL FAKIH QUI L,A CREE. LE LIBAN NE MOURRA GUERE. SES VRAIS ENFANTS SERONT PRETS EN TEMPS VOULU A L,ARRACHER DES MAINS DES OBSCURANTISTES DU MOYEN AGE ET DE BIEN AVANT.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 52, le 19 avril 2021

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Commentaires (1)

  • PARTOUT C,EST LA RAISON ET LES INTERETS NATIONAUX QUI L,EMPORTENT. CHEZ NOUS NOUS AVONS UNE PSEUDO RESISTANCE DE 1.5 VOLTS INCAPABLE DE S,ATTAQUER A AUTRE QUE LE PEUPLE LIBANAIS QU,ELLE INTIMIDE ET MENACE AVEC SES ARMES. MAIS DES ARMES D,AUTRES POURRAIENT S,EN PROCURER PROMPTEMENT ET LES MENACES NE LEUR FONT GUERE PEUR. ARAFAT NO 1 EN A PAYE LE PRIX AVEC SES VOYOUX QUI CROYAIENT CREER LEUR ETAT SUR NOTRE SOL. ARAFAT NO 2 EN AURA LA MEME FIN ET QU,AU LIEU DE FINIR EN RUNISIE IL FINIRA AVEC SES TERRORISTES DANS LA WELEYET BEL FAKIH QUI L,A CREE. LE LIBAN NE MOURRA GUERE. SES VRAIS ENFANTS SERONT PRETS EN TEMPS VOULU A L,ARRACHER DES MAINS DES OBSCURANTISTES DU MOYEN AGE ET DE BIEN AVANT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 52, le 19 avril 2021

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