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Société - Enquête sur les explosions de Beyrouth

Le juge Bitar approuve la libération de six employés du port et officiers subalternes

Dix-neuf détenus restent sous les verrous. 

Le juge Bitar approuve la libération de six employés du port et officiers subalternes

Vue sur les décombres des silos et du port de Beyrouth, le 13 avril 2021. Photo AFP / ANWAR AMRO

Le juge d'instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, a décidé jeudi de remettre en liberté six des 25 personnes détenues depuis des mois dans le cadre de l'enquête sur la double explosion du port de Beyrouth, principalement des petits employés du port et des officiers subalternes. 

Selon des informations confirmées par L'Orient-Le Jour, le magistrat a acté la libération de Charbel Fawaz, commandant au bureau de la Sûreté générale, du capitaine Joseph Naddaf, chef du bureau de la Sécurité de l’État, de Mikhaël Murr et Johnny Gergès, employés à la direction générale du port ainsi que d'Élias Chahine et Khaled Khatib, sergents chefs aux douanes. 

Les demandes de libération des dix-neuf autres détenus, notamment le directeur général des Douanes, Badri Daher, ont été rejetées et ils resteront donc sous les verrous. 

La décision du juge Bitar se base partiellement sur l'avis rendu la semaine dernière par l’avocat général près la Cour de cassation, Ghassan Khoury, qui avait, lui, approuvé à titre consultatif onze demandes de remise en liberté. Lors d'un de ses premiers entretiens avec les familles des victimes de la double explosion meurtrière, Tarek Bitar s'était engagé à ne laisser aucun innocent derrière les barreaux, ni aucun responsable en liberté. Il avait à ce titre entendu les témoignages des 25 personnes qui étaient détenues depuis août 2020.

Pour mémoire

Bitar promet d’appliquer la loi loin de toute complaisance

Le magistrat s'est ensuite penché, selon des informations rapportées mercredi, sur l’itinéraire et les pays de contact juridique du Rhosus, le navire qui a transporté au Liban en 2013 la charge de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium à l’origine du drame du 4 août 2020. À cette fin, M. Bitar a émis des commissions rogatoires adressées aux pays concernés, directement ou non, par le passage de la cargaison. Ces pays sont la Géorgie, pays d’origine du nitrate d’ammonium, le Mozambique, pays de destination, la Grèce, Chypre et la Turquie. Ce faisant, le juge sait qu’il ne recevra pas de réponses à ses commissions avant au moins l’été, assure une source proche du dossier, qui estime que les autorités des pays concernés par les commissions rogatoires ne sont pas enthousiasmées par la tâche qui leur est confiée. Parallèlement aux commissions rogatoires, le juge Bitar attend toujours le rapport d’experts français qui ont participé au volet technique de l’enquête. Et là aussi, estime la source citée plus haut, ce n’est pas avant la fin de l’été que le rapport devrait lui parvenir. 

La double explosion meurtrière au port de Beyrouth a fait plus de 200 victimes et 6 500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale. Plusieurs responsables sécuritaires et politiques, notamment le Premier ministre sortant Hassane Diab, et les députés Ali Hassan Khalil, Ghazi Zeaïter et l’ex-ministre Youssef Fenianos, avaient été inculpés pour négligence par le juge Fadi Sawan. Celui-ci, initialement en charge de l’enquête, en avait été dessaisi au début de l’année pour être remplacé par Tarek Bitar.

Le juge d'instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, a décidé jeudi de remettre en liberté six des 25 personnes détenues depuis des mois dans le cadre de l'enquête sur la double explosion du port de Beyrouth, principalement des petits employés du port et des officiers subalternes. Selon des informations confirmées par L'Orient-Le Jour, le magistrat a acté la libération...

commentaires (3)

Leaving lower level employees to languish in jail without trial is counter to due process. Defendants should be innocent until proven guilty. These employees are not a threat to public safety. They should be immediately released from jail. They can be forbidden to travel however, leaving these potentially innocent people in jail is an assault on human rights and confirms that Lebanon is a banana republic. Meanwhile, no politician is behind bars and politicians accused of gross negligence continue to enjoy immunity. This is not justice.

Mireille Kang

18 h 53, le 15 avril 2021

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Commentaires (3)

  • Leaving lower level employees to languish in jail without trial is counter to due process. Defendants should be innocent until proven guilty. These employees are not a threat to public safety. They should be immediately released from jail. They can be forbidden to travel however, leaving these potentially innocent people in jail is an assault on human rights and confirms that Lebanon is a banana republic. Meanwhile, no politician is behind bars and politicians accused of gross negligence continue to enjoy immunity. This is not justice.

    Mireille Kang

    18 h 53, le 15 avril 2021

  • J,ATTENDS DE VOIR QUAND EST-CE QUE LE JUGE VA NOUS REVELER LES NOMS DES OU DU PROPRIETAIRES DU NITRATE, DES 72+ CONTENEURS DE PRODUITS CHIMIQUES EXPLOSIFS, TOUS ETAIENT STOCKES AU PORT DEPUIS DES ANNEES, ET DES DECHETS NUCLEAIRES DE ZAHRANI ET LES POURSUIVRE LEGALEMENT. SINON LA JUSTICE LIBANAISE SERT A ETOUFFER ET NON A ECLAIRCIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 20, le 15 avril 2021

  • Quelle farce...

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 55, le 15 avril 2021

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