Inquisition bancaire

L’histoire des banques et leurs relations avec l’État est un peu perverse. Qu’est-ce qu’on reproche la plupart du temps aux banques ? C’est d’avoir continué à prêter à l’État, en puisant donc dans les dépôts, alors qu’elles savaient que cet État était devenu insolvable, et que l’argent prêté finissait en fait dans les poches des politiques ou de leurs protégés.

Cette accusation fusait de partout, y compris, chose étrange, des politiques eux-mêmes. Ceux-ci, à tous les échelons de la République, semblent donc dire maintenant aux banquiers : tout le monde savait qu’on volait cet argent et qu’on ne pouvait pas s’en empêcher. Donc vous êtes responsables d’avoir continué à nous faire confiance. Résultat : vous, banquiers et déposants, allez devoir passer à la caisse pour cette erreur fatale. Et, à cet effet, on a eu une idée brillante : comme nous avons déclaré que nous n’allons pas payer nos dettes passées, personne ne va plus nous prêter de l’argent. On va donc tout faire pour vous dévaliser complètement, jusqu’à la faillite, avec vos déposants dans le même braquage.

En plus, on occupera les gens avec des promesses de réformes et de lutte contre la corruption pour un bon bout de temps pendant qu’on poursuit tranquillement nos affaires louches. Et ça marche : nous sommes nous-mêmes étonnés par le nombre de personnes qui continuent à nous croire sur parole.

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