L'Allemagne va présenter la semaine prochaine aux autorités du Liban une proposition de plusieurs milliards de dollars pour reconstruire le port de Beyrouth, dans le cadre d'efforts destinés à ce que la classe politique libanaise forme un gouvernement capable d'enrayer l'effondrement financier du pays, a appris l'agence de presse Reuters de deux sources informées du projet.
Réagissant à ces informations, l'ambassadeur d'Allemagne au Liban, Andreas Kindl, a précise que des compagnies privées effectuaient des études pour le développement du port de Beyrouth après l'explosion, précisant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'une proposition du gouvernement allemand pour la reconstruction du port".
La double explosion, le 4 août dernier, dans le port de Beyrouth a causé la mort de plus de 200 personnes, blessé des milliers d'autres et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise, aggravant encore la crise économique aiguë que le pays subit.
Selon deux sources diplomatiques, l'Allemagne et la France se font concurrence pour mener les efforts de reconstruction à Beyrouth. Les sources ont fait savoir à Reuters que Berlin prévoyait de dévoiler le 7 avril une proposition, que la Banque européenne d'investissement a accepté de financer en partie, pour procéder au nettoyage du port et à la reconstruction des installations. La participation financière de la BEI a été estimée par l'une des sources entre 2 milliards et 3 milliards d'euros.
Un haut représentant libanais a confirmé que l'Allemagne devrait présenter un vaste plan de reconstruction pour le port de Beyrouth. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du ministère allemand des Affaires étrangères. La firme Roland Berger, qui a selon les sources diplomatiques œuvré à mettre sur pied le projet, n'a pas donné suite pour le moment à des demandes de commentaire.
Ce n'est qu'en début d'après-midi que l'Allemagne a réagi par la voix de son ambassadeur au Liban, Andreas Kindl. Celui-ci a évoqué "plusieurs études effectuées par des compagnies privées (HHLA, HPC, Roland Berger, Colliers)", notamment une proposition globale sur le développement du port de Beyrouth et ses environs après l'explosion du 4 août 2020". "Un groupe de représentants de ces compagnies se rendra à Beyrouth la semaine prochaine pour tenir des discussions et présenter leurs projets. Important à noter : ceci n'est pas une étude ou une proposition du gouvernement allemand pour la reconstruction du port de Beyrouth", insiste toutefois l'ambassadeur. L'Allemagne "appelle urgemment toutes les parties et formations politiques concernées à répondre aux attentes des Libanais en contribuant à la formation d'un gouvernement de mission, crédible, qui rende des comptes et qui soit capable d'appliquer les réformes nécessaires", ajoute M. Kindl. "Ce n'est qu'à travers la mise en place de réformes profondes et significatives sur le plan économique et celui de la gouvernance que les autorités libanaises peuvent regagner la confiance de la communauté internationale et créer les conditions nécessaires pour obtenir le soutien des investisseurs", conclut l'ambassadeur.
Deux sources diplomatiques vont également dans ce sens. Elle ont déclaré à Reuters que l'élite politique libanaise devait dans un premier temps s'accorder sur la formation d'un nouveau gouvernement à même de redresser les finances publiques et d'éradiquer la corruption, une condition sur laquelle les donateurs - dont le Fonds monétaire international - insistent aussi avant de fournir des milliards de dollars d'aide. "Ce projet n'arrivera pas sans contrepartie", a dit l'une des sources. "L'Allemagne et la France veulent d'abord voir en place un gouvernement engagé à mener des réformes. Il n'y a pas d'autre moyen et cela est bon pour le Liban".
Un cabinet n'a toujours pas été formé près de 8 mois après la démission de Hassane Diab, le Premier ministre désigné Saad Hariri et le président libanais Michel Aoun n'arrivant pas à se mettre d'accord sur la composition d'un nouveau gouvernement.
En début de semaine, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a prévenu les dirigeants libanais que l'Union européenne étudiait des moyens de faire pression sur ceux empêchant le pays de sortir de la crise.
Faut d'abord expliquer à ces chers Allemands ce qu'est réellement un responsable politique libanais, et comment il fonctionne = c'est-à dire uniquement comme un tirroir-caisse avec fonds multiples et mouvants. Côté intelligence, compétence et honnêteté, les circuits sont hors d'usage depuis longtemps, la faute au manque d'électricité chronique...faute d'alimentation en mazout etc., etc. - Irène Saïd
15 h 19, le 03 avril 2021