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Culture - Concert

Cherubini au chevet des Libanais meurtris

L’Orchestre philharmonique du Liban signe le premier événement musical de ce déconfinement ce vendredi 26 mars, 17h, à l’église Saint-Joseph, USJ. 

Cherubini au chevet des Libanais meurtris

L’Orchestre philharmonique du Liban déconfine la musique et joue au profit du Conservatoire national. Photo DR

Ce vendredi 26 mars, à 17 heures, l’église Saint-Joseph (USJ) accueille le premier concert après le confinement. L’Orchestre philharmonique du Liban et des choristes des universités Antonine et Notre-Dame de Louaizé, dirigés par Toufic Maatouk, interpréteront le Requiem en ut mineur de Luigi Cherubini, dédié à la mémoire de Louis XVI. Mais aujourd’hui, loin du sang de la Révolution française, il s’agit d’une pause de réconfort et de soutien, puisque cet événement, initié par Pascale Ojeil, porte un aspect caritatif et s’accompagne d’une collecte de fonds au profit du Conservatoire national de musique.


L’ambassadrice d’Italie au Liban Nicoletta Bombardiere remettant à Toufic Maatouk les insignes de chevalier de l’ordre de l’Étoile d’Italie. Photo DR

Fraîchement décoré des insignes de chevalier de l’ordre de l’Étoile d’Italie par l’ambassade d’Italie à Beyrouth pour sa louable contribution à la promotion de l’inspiration musicale du pays de Garibaldi, le maestro Toufic Maatouk se promet de poursuivre sa mission en faveur de la musique, de toutes les musiques, dans ses nouvelles fonctions, à partir de juin 2020, de directeur artistique du Royal Opera House Oman et de principal chef d’orchestre du Oman Royal Symphony Orchestra.

Maatouk sera donc aux commandes ce vendredi, entouré de trente-cinq instrumentistes et trente choristes, en faveur de cette œuvre religieuse qualifiée par Brahms de « chef-d’œuvre incomparable ». Musicologue, chef d’orchestre et de chœur de Baalbeck, Beiteddine et al-Bustan au Carnegie Hall, en passant par le théâtre de San Carlo ou au Festival d’Île-de-France, ses prestations ont la faveur du public et de la presse. Les mélomanes ne sont pas prêts d’oublier ses pertinents choix et productions opératiques de La Traviata à Cosi fan tutte, en passant par le remarquable Requiem de Verdi sous sa baguette.

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Pour les aspects sanitaires, il faut d’abord préciser que la disposition des places dans l’église respecte les normes de distanciation : une bonne distance séparera orchestre, chœur et public. La moitié des bancs a été supprimée pour la sécurité des musiciens et d’un auditoire qui devra porter le masque. C’est dans cette ambiance de circonstances exceptionnelles d’austérité et de recueillement que s’élèveront sous les voûtes de l’église les grandes arches et vagues sonores d’une œuvre aux sept mouvements.

Sans solistes ni flûtes, si les rumeurs de la chute des rois et les revers de la fortune sont évoquées dans un style monumental et hiératique, il ne se dégage de cette partition au parfum de grandeur et d’éternité ni virtuosité ni maniérisme. Qui, par-delà toute déchéance ou tout bain de sang, tend toujours vers une résurrection. Et c’est cette étincelle d’espoir, tout à fait opportune et bienvenue, que capte l’auditoire libanais en attente de jours meilleurs depuis des lustres…

« Le Requiem de Cherubini évite de décomposer les mouvements individuels en épisodes », explique Toufic Maatouk. En cela, il estime que cette œuvre sacrée ressemble beaucoup à la Messe en ut de Beethoven, qu’il a dirigée lors du festival Beirut Chants en 2020. « Ce Requiem de Cherubini est davantage une œuvre liturgique qu’une pièce de concert, affirme le chef d’orchestre. Il s’ouvre doucement avec une silhouette ascendante dans les cordes graves, créant une ambiance solennelle. La séquence Dies irae est composée de 19 vers entres images du jour de Jugement et appels à la miséricorde. C’est un rappel à la vie, de la nature transitoire de la vie humaine. Cherubini ouvre ce mouvement avec une fanfare de trompettes, suivie du fracas d’un gong, le seul effet théâtral que s’est permis le compositeur… » C’est une vingtaine d’années avant sa mort que Luigi Cherubini, profondément porté à l’univers des scènes de rideaux rouges des opéras, s’est penché avec bonheur sur les partitions à caractère de musique sacrée. Ce Florentin, qui a séjourné à Londres, Vienne et Paris où il mourra, a laissé une empreinte indélébile sur l’écriture de la musique religieuse. Ces opus au service du divin ont emballé Beethoven, Schuman, Berlioz, Brahms et Weber qui n’a pas tari d’éloges sur ces « chefs-d’œuvre ».

On l’écoute religieusement en cette version donnée à Beyrouth en ces temps de déroute, de confusion et de folle hyperinflation… 



Détails du concert

Le Requiem de Luigi Cherubini, qui sera donné à l’église Saint-Joseph (USJ) par le Conservatoire national de musique en collaboration avec l’Institut culturel italien au Liban grâce à l’initiative de Pacale Ojeil, à 17h, sera transmis à la télévision (MTV).

Port de masque obligatoire et respect de la distanciation. Entrée libre, mais il faut réserver les places sur le site Ticketing Box Office (https://www.ticketingboxoffice.com/requiem-de-cherubini-tickets/event/13124/en).

Pour les dons en faveur du conservatoire :

https://www.just-help.org/c/ConservatoireLiban

Ce vendredi 26 mars, à 17 heures, l’église Saint-Joseph (USJ) accueille le premier concert après le confinement. L’Orchestre philharmonique du Liban et des choristes des universités Antonine et Notre-Dame de Louaizé, dirigés par Toufic Maatouk, interpréteront le Requiem en ut mineur de Luigi Cherubini, dédié à la mémoire de Louis XVI. Mais aujourd’hui, loin du sang de la...

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