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Économie - Crise

Port de Beyrouth : ce que vont obtenir les transitaires et les propriétaires de camions

Cet accord n’inclut pas les chauffeurs, qui attendent toujours une augmentation de leur rémunération.

Port de Beyrouth : ce que vont obtenir les transitaires et les propriétaires de camions

Une vue du port de Beyrouth depuis Dbayé : plusieurs professionnels ont demandé une modification de leur rémunération. Photo M.A.

Suite à la forte instabilité du taux de change dollar/livre sur le marché qui perdure depuis le début du mois, les transitaires du port de Beyrouth, les propriétaires et les chauffeurs de camions sont mobilisés depuis la semaine dernière pour obtenir un ajustement de leurs rémunérations respectives, majoritairement versées en livres libanaises.

Ces mouvements sociaux ont vite été écourtés, avec l’annonce d’accords qui devraient prendre effet la semaine prochaine pour les propriétaires de camions et, plus tard, pour les transitaires et les chauffeurs. Des revendications que chacune de ces filières justifie en invoquant l’impossibilité de faire face à la majorité des dépenses qu’elles doivent assurer pour la maintenance de leurs équipements et véhicules, ou encore les éventuelles réparations, autant d’opérations facturées en dollars.

Les transitaires sont pour l’essentiel des manutentionnaires qui ne travaillent que dans la zone du port pour charger les marchandises en vrac (ferraille, fruits et légumes, ou blé, par exemple) des navires jusqu’aux camions ou l’inverse. Le transit des conteneurs est assuré, lui, par d’autres agents. Les propriétaires et les chauffeurs de camions englobent les professionnels qui distribuent l’ensemble des marchandises arrivant au port sur le territoire libanais. Les camions qui transportent des marchandises en dehors du Liban par voie terrestre ne sont pas inclus dans l’accord, étant généralement rémunérés en dollars.

Des dollars en espèces

L’accord concernant les revendications des propriétaires de camions, qui devrait entrer en vigueur la semaine prochaine, a été annoncé vendredi par son syndicat à l’issue de négociations « entre les 70 à 80 agents et les commerçants » avec lesquels ils travaillent, a précisé à L’Orient-Le Jour Béchara Asmar, le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL). Selon l’ancien président du syndicat, Naïm Sawaya – lui-même propriétaire de 70 véhicules – l’accord prévoit que les propriétaires de camions se voient verser désormais la moitié de leur rémunération en dollars et en espèces et l’autre moitié en livres, ajustée pour tenir compte de la dépréciation de la livre (il fallait 13 000 livres hier pour un dollar sur le marché parallèle). « Il n’est pas normal qu’un commerçant paye la marchandise et son transport maritime en dollars et celui à l’intérieur du pays en livres à un taux oscillant entre 2 500 et 3 000 livres, voire 1 500 livres (soit le taux officiel de 1 507,5 livres) », s’est exclamé l’ancien syndicaliste.

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Il souligne de plus que les commerçants ne perdent pas au change dans la mesure où ils vendent déjà les marchandises réceptionnées soit en livres au taux du marché, soit en dollars. De fait, la majoration des rémunérations de ces transporteurs ne devrait avoir que peu d’impact sur les prix à la consommation assurent de concert l’ancien syndicaliste, ainsi qu’une source au sein de l’Association des commerçants de Beyrouth, qui met néanmoins en garde contre plusieurs petites hausses « qui vont finir par coûter cher au consommateur final ».

Les dollars en espèces, appelés dollars « frais » depuis le début de la crise, peuvent être librement retirés ou échangés contre des livres au taux du marché parallèle, contrairement aux dollars bloqués par les restrictions illégales mises en place par les banques libanaises depuis l’automne 2019 et qui ne peuvent pour l’instant être retirés qu’en livre à un taux de 3 900 livres fixé par la Banque du Liban (BDL). Selon le syndicat des propriétaires de camions, le taux pris en compte dans le cadre de l’accord devrait être à terme celui diffusé sur la plateforme Sayrafa une fois que les banques commenceront à effectuer des opérations de change, conformément à une décision de la présidence libanaise et de la BDL annoncée la semaine dernière.

Le syndicat a aussi appelé dans son communiqué le ministère des Travaux publics et des Transports à l’aider à faire pression sur le Haut Comité de secours afin d’aider à la réparation ou le remboursement des « 200 à 300 véhicules détruits ou lourdement endommagés », lors de la double explosion meurtrière au port de la capitale le 4 août dernier.

L’ancien syndicaliste affirme que l’accord obtenu par les propriétaires de camions bénéficiera indirectement à plusieurs centaines de chauffeurs, en majorité des Libanais et des Syriens qui vivent de ce métier et qui sont répartis entre salariés aux services des propriétaires de camions, journaliers qui louent ponctuellement des véhicules ou chauffeurs à leur propre compte. L’accord permettra en effet de financer une augmentation des rémunérations dans la filière, qui oscillent actuellement entre « 1 et 1,5 million de livres ».

Cette revendication ne sera toutefois débattue qu’une fois le sort des transitaires fixé, précise le président de la CGTL. Ces derniers, qui représentent une poignée de sociétés totalisant une grosse centaine d’employés, s’étaient mis en grève lundi pour obtenir eux aussi un ajustement de leurs rémunérations. Selon les grandes lignes des discussions qui se sont tenues dans la foulée de la grève avec le ministre sortant des Transports Michel Najjar, les transitaires pourraient désormais recevoir une portion de leur rémunération en dollars frais : 20 %, selon le président de la CGTL présent lundi à la réunion, le reste sera payé en livres, sans plus de précisions.

L’accord final dépendra enfin des négociations qui prendront plus de temps, les entreprises étant liées au port par un contrat. C’est pourquoi Michel Najjar a promis lundi aux transitaires d’étudier en détail le sujet afin de pouvoir ajuster les tarifs en vigueur et d’adresser ce dossier au Conseil des ministres.

Suite à la forte instabilité du taux de change dollar/livre sur le marché qui perdure depuis le début du mois, les transitaires du port de Beyrouth, les propriétaires et les chauffeurs de camions sont mobilisés depuis la semaine dernière pour obtenir un ajustement de leurs rémunérations respectives, majoritairement versées en livres libanaises.Ces mouvements sociaux ont vite été...

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ET TOUJOURS ON NE REVELE PAS LES NOMS OU LE NOM DU PROPRIETAIRE DU NITRATE ET DES PRODUITS CHIMIQUES QUI ETAIENT STOCKES DANS LE PORT. EL LA JUSTICE CONTINUE A S,OCCUPER DE LA QUEUE DE CETTE AFFAIRE ET A IGNORER LA OU LES TETES.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 24, le 24 mars 2021

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  • ET TOUJOURS ON NE REVELE PAS LES NOMS OU LE NOM DU PROPRIETAIRE DU NITRATE ET DES PRODUITS CHIMIQUES QUI ETAIENT STOCKES DANS LE PORT. EL LA JUSTICE CONTINUE A S,OCCUPER DE LA QUEUE DE CETTE AFFAIRE ET A IGNORER LA OU LES TETES.

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    14 h 24, le 24 mars 2021

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