Le leader druze libanais Walid Joumblatt a appelé samedi après-midi depuis le palais de Baabda, où il a rencontré le président de la République Michel Aoun, au « compromis » pour former un gouvernement, alors que le Liban est au bord du chaos et que « la faim frappe aux portes » selon ses propres termes.
La rencontre entre le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) et le chef de l’État, dont les relations évoluent en dents de scie, s’est déroulée dans une « très bonne atmosphère », selon notre correspondante Hoda Chedid.
Dans une déclaration à l'issue de l'entretien, M. Joumblatt a souligné la nécessité de parvenir à un "compromis" au sujet de la formation du gouvernement . "Dans la politique libanaise, le point le plus important est le compromis entre toutes les parties. Personne ne peut éliminer l’autre, quelles que soient les circonstances », a-t-il dit. Le chef druze a souligné que la situation est devenue catastrophique dans le pays, avec « l’effondrement économique, la faim qui frappe aux portes des gens, et le coronavirus qui fait des ravages ».
« Je crois que le compromis est nécessaire. C'est mon avis. Mes propos ne sont dirigés contre personne, et personne ne m’a chargé de dire cela. Mais l’invitation du président Aoun était une occasion pour que je lance cet appel », a-t-il ajouté.
Selon notre correspondante, c'est le député Farid Boustani qui a préparé la rencontre entre M. Joumblatt et le chef de l'État. Notre correspondant Mounir Rabih précise que le député avait transmis jeudi à M. Joumblatt une invitation de M. Aoun à se rendre à Baabda, qu'il a acceptée, redoutant que le pays se dirige vers une "explosion" en raison de la détérioration de la situation.
Aucune demande druze
Évoquant la formation du gouvernement, le leader druze a déclaré qu’il n’avait « aucune demande druze à présenter". Sa visite à Baabda intervient deux jours avant une nouvelle rencontre entre le président Aoun et le chef du gouvernement désigné Saad Hariri. Alors que les contacts étaient au point mort entre les deux hommes depuis plusieurs mois, le président de la République et le Premier ministre désigné s'étaient entretenus jeudi de la formation du gouvernement et avaient prévu une nouvelle réunion - la 18e - lundi. Les deux responsables ont relancé leurs démarches sous la pression de la rue et des instances internationales afin d'aboutir à un déblocage de la crise politique. L'un des points d'achoppement est la représentation des druzes au sein du futur cabinet.
M. Joumblatt a estimé que "les nombres ne sont plus importants aujourd’hui, car le pays est en crise", alors que Saad Hariri insiste pour former un cabinet de 18 ministres qui ne comprendrait qu'un seul ministre druze. Michel Aoun propose propose quant à lui une équipe de 20 ministres. Selon notre correspondante Hoda Chedid, Walid Joumblatt pourrait accepter qu’un seul ministre druze le représente ainsi que son rival au sein de la communauté, Talal Arslane.
Il a enfin affirmé que le seul espoir demeurait « ce qui reste de l’initiative française », déplorant que "plus personne ne s'intéresse au Liban".
commentaires (14)
C'est vrai que je me demande souvent à quoi servent nos dirigeants actuels, mais je me suis toujours demandé à quoi servait cette girouette en particulier, à part être le fils de. De plus, si c'est pour nous proposer des formules qui n'ont eu d'effets que de nous précipiter dans l'abîme, c'est vraiment lapider l'argent du contribuable qui est déjà largement pillé.
Robert Malek
21 h 20, le 21 mars 2021