Nouvelle journée de sit-in et blocages de routes à travers le territoire

Le Liban connaissait jeudi une nouvelle journée de contestation contre le pouvoir qui s'est traduite par des routes coupées et des sit-in dans le Nord, le Sud, et Beyrouth, sur fond de grave crise économique et sociale.

En soirée, des contestataires ont ainsi fermé la rue longeant le siège de la Banque du Liban (BDL) dans le quartier de Hamra. Dans la banlieue sud de la capitale, des manifestants ont bloqué la voie publique au niveau de la localité d'Ouzaï.

En outre, des individus affiliés au collectif "La volonté du peuple" ont observé un sit-in devant le Sérail de Saïda au Liban-Sud, pour manifester leur colère. La route a été partiellement coupée sur les lieux du rassemblement, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah. Selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), cette route a été rouverte un peu plus tard. L'autoroute du Sud a également été bloquée au niveau de Jiyeh au moyen de camions parqués au milieu des voies. Plus au sud, à Tyr, la route a été coupée par des manifestants au niveau de la localité de Bayssarié.  L'après-midi, l'armée a rouvert la route Saïda-Tyr. Selon notre correspondant dans la région, des disputes ont éclaté entre les protestataires et des habitants souhaitant emprunter la route. Des tirs en l'air ont été rapportés. 

Dans le Nord, le Centre de gestion du trafic routier (TMC), affilié aux Forces de sécurité intérieure, a indiqué que des manifestants ont bloqué la route devant la branche de la Fransabank à Halba, dans le Akkar. La colère populaire a également atteint la ville de Beddaoui, au Liban-Nord, où des protestataires, dont des femmes et des enfants, ont bloqué l'autoroute à l'aide de pneus de voiture et de bennes à ordures. Une marche a également été organisée dans les rues de Mina-Tripoli afin de dénoncer les conditions de vie précaires.

Dans la Békaa, l'entrée à Baalbeck a été coupée l'après-midi au niveau du rond-point de Dourès.

La crise économique et financière que vit le Liban depuis l'été 2019 est notamment marquée par une chute libre de la livre face au dollar, atteignant récemment un taux record de 15.000 livres contre le dollar, une hyperinflation, et une impasse politique, le pays étant sans gouvernement depuis plus de sept mois. Jeudi après-midi, après une réunion entre le président Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri, la livre s'échangeait à environ 12.400 contre le billet vert.