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Culture - Cinéma

Le BAFF dévoile à l’international les « vrais visages » de Beyrouth

Deux cent quarante neuf films de 41 pays sont présentés en ligne entre le 16 et le 28 mars dans le cadre du plus grand festival du film sur l’art. Le Festival international du film sur l’art de Montréal donne à cette occasion carte blanche au Beirut Art Film Festival.

Le BAFF dévoile à l’international les « vrais visages » de Beyrouth

Image tirée du film « Une ville et une femme », réalisé par Nicolas Khoury quelques jours après la double explosion du 4 août.

De Mexico jusqu’à Beyrouth, en passant par certains musées internationaux, le Festival international du film sur l’art de Montréal (FIFA) a choisi une sélection éclectique des plus beaux films artistiques dans sa seconde édition virtuelle du 16 au 28 mars 2021. Grâce à son nouveau site web (lefifa-com) et à sa nouvelle plateforme (ARTS.FILM), le festival présentera 249 titres, 41 pays, 16 films en compétition long-métrage, 25 films en compétition court-métrage. Au cours de cette programmation, carte blanche est donnée au Beirut Art Film Festival (BAFF) où les trois documentaires proposés mettent en avant le regard des intellectuels libanais sur les reconstructions et destructions successives de leur ville.

Pour Alice Mogabgab, présidente du BAFF, cette invitation représente « une solidarité dans l’art ». « Après la double explosion du 4 août à Beyrouth, la direction artistique du Festival international du film sur l’art a pris contact avec moi pour créer un événement à Montréal qui permettrait de lever des fonds et de venir en aide aux personnes dévastées par la catastrophe. Un geste de grande amitié, freiné hélas par la propagation de la pandémie. Le confinement imposé, il a été décidé d’inviter le Beirut Art Film Festival à participer à cette 39e édition du FIFA avec carte blanche sur Beyrouth », affirme la présidente du festival.

« Comme on le sait, depuis sa création en 2015, le BAFF, outre sa vocation de promouvoir la création artistique, s’est fixé comme objectif la défense des droits de l’homme, des patrimoines culturels et de la liberté d’expression. Il était donc normal que cette carte blanche accordée revendique les vrais visages de Beyrouth. En cette période d’instabilité et de confinement, la responsabilité des acteurs culturels est majeure : l’heure est plus que jamais à la réflexion, à l’écoute, à l’échange », poursuit-elle.

Une solidarité dans l’art

En invitant le BAFF à faire partie de sa 39e édition, le Festival international du film sur l’art a souhaité rendre hommage à Beyrouth, ville martyre meurtrie par une gouvernance incompétente, mais aussi ville foyer d’une activité culturelle intense.

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« Cette carte blanche se veut donc une rencontre entre le public du FIFA, et des hommes et des femmes habités par leur ville dans laquelle ils côtoient en permanence la mort, la folie, la tyrannie, la douceur, l’incertitude... avec, toujours, la foi dans un avenir meilleur », précise la directrice artistique du BAFF. « C’est pourquoi le choix s’est porté sur 3 films déjà montrés par le BAFF en 2017 et 2020, portant haut la voix des intellectuels libanais, écrivains, interprètes, chanteurs, photographes, réalisateurs, plasticiens… Ils dénoncent les multiples destructions de leur ville, dans laquelle ils côtoient en permanence l’incertitude, la corruption, la folie, la tyrannie, la mort », ajoute-t-elle.

Beirut… Points of View de Hady Zaccak (2000) est une visite de la ville en l’espace de 32 minutes, avec cinq artistes de différentes générations, inquiets de la disparition du passé et de l’apparition de leur nouvelle capitale, à l’époque où celle-ci était un grand chantier.

Words in Exile de Vouvoula Skoura (2007). Ce documentaire en français sous-titré anglais dresse un portrait de la poétesse-peintre Etel Adnan née au Liban en 1925, d’origine gréco-syrienne, exilée aux États-Unis puis en France. Devant la mer, l’artiste pluriculturelle crée sa propre géographie des femmes et des villes. Elle revient sur les questions qui préoccupent le monde et sur Beyrouth, sa ville, où tout commence, où tout se termine.

Enfin, le troisième film, Une ville et une femme, réalisé par Nicolas Khoury quelques jours après la double explosion du 4 août, est une immersion dans un Beyrouth déserté. Une jeune femme traverse à pied la ville, « non détruite, mais défigurée », tout en interprétant un texte d’Etel Adnan.

Ces trois films couvrent donc la période des 30 années de l’après-guerre, qui va de la reconstruction du centre-ville à la double explosion du 4 août. Alice Mogabgab se dit ainsi ravie et fière de présenter ces films : « Cette première initiative ouvre la voie à de futurs échanges avec le FIFA, ce festival qui se consacre à la promotion et au rayonnement international du film sur l’art et des arts médiatiques. »

De Mexico jusqu’à Beyrouth, en passant par certains musées internationaux, le Festival international du film sur l’art de Montréal (FIFA) a choisi une sélection éclectique des plus beaux films artistiques dans sa seconde édition virtuelle du 16 au 28 mars 2021. Grâce à son nouveau site web (lefifa-com) et à sa nouvelle plateforme (ARTS.FILM), le festival présentera 249 titres, 41...

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