Rechercher
Rechercher

Société - Coronavirus au Liban

Cinquante-trois décès et 3.369 nouveaux cas en 24h

Plus de 300.000 patients se sont rétablis après avoir contracté le virus.

Cinquante-trois décès et 3.369 nouveaux cas en 24h

Un homme proposant des billets de loterie sur la corniche de Beyrouth, le 28 février 2021. Photo AFP / ANWAR AMRO

Alors que les manifestations contre la dévaluation record de la livre se poursuivent jeudi aux quatre coins du pays sans respect des mesures sanitaires, le Liban a enregistré durant les dernières 24h 53 décès et 3.369 nouveaux cas de contamination au coronavirus, selon le bilan du ministère de la Santé publié jeudi soir. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 17,5%, un chiffre qui reste très élevé. Au total, 386.851 personnes ont contracté le virus depuis février 2020, parmi lesquelles 4.919 sont décédées, alors que 300.923 ont été guéries. Parmi les cas toujours actifs, 2.157 personnes sont hospitalisées, dont 885 en soins intensifs.

Lundi, le Liban avait entamé une nouvelle étape de son déconfinement progressif. Commerces et centres commerciaux ont dès lors ouvert selon des dispositions spécifiques. La prudence et le respect des mesures sanitaires restent cependant de mise. L'obtention de permissions de circulation sur la plateforme Impact n'est requise que pour certains déplacements, notamment pour se rendre au supermarché, à la banque ou dans les centres commerciaux. Le couvre-feu lui est en vigueur de 20h à 5h.

Contrôle des frontières

Évoquant dans une série de tweets les mesures permettant de lutter contre la pandémie, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a souligné que "les demi-mesures ne fonctionnent pas", insistant sur l'importance de renforcer les contrôles frontaliers. "Mettre les passagers en quarantaine à leur arrivée est un élément crucial" de ce contrôle, a-t-il affirmé, appelant à ce que cette isolation soit "bien supervisée". "Les vaccins peuvent également aider", a-t-il ajouté, estimant que si la mise en place d'un "passeport vaccinal" comporte des difficultés "éthiques, légales et juridiques", elle pourrait permettre de "revenir à une société et une économie ouvertes". 

Lire aussi

Au Akkar, « ils ne croient pas au Covid, alors, le vaccin... »

La question du passeport vaccinal n'a pas encore été officiellement évoquée par les autorités sanitaires, alors que la campagne de vaccination lancée le 15 février se poursuit à un rythme jugé jusqu'à présent trop lent pour atteindre les objectifs fixés, à savoir l'immunisation de masse à 80%  d'ici un an. Ces trois dernières semaines, 102.000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech sont arrivées au Liban depuis le 13 février, sur un total de 2,1 millions attendues d'ici la fin de l'année. D'autres cargaisons doivent continuer à arriver progressivement au cours des prochains mois, parallèlement à celles du vaccin AstraZeneca/Oxford, achetées directement auprès du groupe pharmaceutique et via la plateforme Covax. Les premières doses du vaccin AstraZeneca devraient d'ailleurs arriver dans le courant de cette semaine. Des doses du vaccin russe Spoutnik V devraient également être réceptionnées dans les prochaines semaines et les autorités libanaises ont accordé leur approbation d'urgence pour le vaccin chinois. L'ambassadeur de Chine au Liban, Wang Kejian, a indiqué à ce sujet qu'à la suite d'une demande des autorités libanaises, "le gouvernement chinois a décidé d'offrir 50 000 doses du vaccin Sinopharm".

La semaine dernière, la campagne de vaccination avait été marquée par le scandale provoqué par la vaccination de députés, au siège de la Chambre, hors des mesures en vigueur. Plusieurs de ces parlementaires n'entraient pas en effet dans les priorités prises en compte pour la vaccination, qui concerne pour le moment le personnel soignant, les plus de 75 ans et les personnes ayant des maladies chroniques. En outre leur vaccination n'avait pas eu lieu dans un centre agréé. Les Libanais avaient par ailleurs appris que le chef de l'État Michel Aoun, son épouse et plusieurs de ses collaborateurs s'étaient fait vacciner, sans qu'aucune information précise ne soit donnée sur cette opération, alors que les autorités sanitaires avaient promis une campagne de vaccination transparente. Pour assurer cette transparence, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) au Moyen-Orient est chargée de surveiller l'administration des vaccins.

Les justifications du ministre

Mercredi soir, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan s'était défendu des accusations "injustes" lancées à l'encontre de son ministère dans cette affaire. "Ce qu'il s'est passé au Parlement était limité et nous en avons tiré des leçons", a-t-il indiqué. "Nous comprenons que la société libanaise qui vit dans des conditions difficiles rejette ce fait", a-t-il ajouté.

Peu avant, une juge avait obligé le ministère de la Santé à vacciner une personne ayant déposé plainte, sous peine de se voir infliger une amende. L'homme, né en 1941 et souffrant d'une maladie chronique, s'était enregistré sur la plateforme de vaccination mais n'avait pas encore pu obtenir un rendez-vous. Il avait décidé de porter plainte contre le ministère afin de le tenir pour responsable s'il contractait le virus avant d'avoir été vacciné, alors que des députés et fonctionnaires non-prioritaires ont reçu une première dose du vaccin. La juge a émis ce jugement en arguant que le ministère avait enfreint le principe de l'égalité d'accès au vaccin et le programme de vaccination prévu. 

Cette décision a rapidement fait réagir le ministère de la Santé, qui a dénoncé un jugement "hâtif" visant la "surenchère" et émis "sans avoir consulté le ministère". "Cette décision est illégale et on ne peut pas imposer à l'État de payer des amendes", ajoute le texte, qui souligne que le rendez-vous de vaccination du plaignant devrait lui être attribué "tôt ou tard"... 

Alors que les manifestations contre la dévaluation record de la livre se poursuivent jeudi aux quatre coins du pays sans respect des mesures sanitaires, le Liban a enregistré durant les dernières 24h 53 décès et 3.369 nouveaux cas de contamination au coronavirus, selon le bilan du ministère de la Santé publié jeudi soir. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut