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Monde - Diplomatie

La Russie dénonce les « inacceptables » sanctions occidentales

La Russie dénonce les « inacceptables » sanctions occidentales

Alexeï Navalny est désormais détenu dans une colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l’est de Moscou, réputée comme l’une des pires de Russie et décrite comme une machine à « briser » les détenus. Kirill Kudryavtsev/Files/AFP

Moscou a dénoncé hier les nouvelles sanctions « inacceptables » adoptées par l’Union européenne et les États-Unis après l’empoisonnement et l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, avertissant les Occidentaux de ne pas « jouer avec le feu ».

Ces sanctions, officialisées lundi par Bruxelles et mardi par Washington, visent plusieurs hauts fonctionnaires russes, dont Alexandre Bortnikov, patron des puissants services de sécurité (FSB), le chef des services pénitentiaires Alexandre Kalachnikov ou encore le procureur général du pays, Igor Krasnov. Elles prévoient une interdiction de territoire et le gel des avoirs des officiels sanctionnés – neuf au total – au sein de l’UE et aux États-Unis.

Hier, le porte-parole du Kremlin a estimé que ces sanctions étaient « absolument inacceptables » et « nuisent considérablement aux relations déjà déplorables » entre la Russie et les Occidentaux, marquées par des désaccords persistants sur les grands dossiers internationaux, et des accusations d’ingérence électorale, d’espionnage ou de cyberattaques.

« Perplexe » face à « de telles décisions absurdes et injustifiées », M. Peskov a aussi dénoncé « une ingérence dans les affaires intérieures de la Russie » et promis une réponse appropriée qui est déjà à l’étude, selon la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. M. Peskov a aussi jugé « scandaleuses » les accusations visant le FSB, à l’origine, selon Washington, de l’empoisonnement de M. Navalny l’année dernière.

Mardi soir, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une « attaque antirusse hostile », partie intégrante d’une « politique américaine dénuée de logique et de sens ». « Nous continuerons à défendre systématiquement et résolument nos intérêts nationaux, repoussant toute agression. Nous exhortons nos collègues à ne pas jouer avec le feu », poursuit le communiqué.

Navalny en colonie pénitentiaire

Les sanctions annoncées mardi par les États-Unis sont les premières visant la Russie depuis l’arrivée le 20 janvier à la Maison-Blanche de Joe Biden qui a adopté un ton beaucoup plus ferme à l’égard de Moscou que son prédécesseur républicain Donald Trump. Washington s’est dit persuadé que les autorités russes étaient derrière la « tentative d’assassinat » d’Alexeï Navalny, militant anticorruption de 44 ans et principal opposant du Kremlin.

Washington a sanctionné sept responsables russes. Les États membres de l’UE ont de leur côté officialisé des sanctions contre quatre hauts fonctionnaires, deux d’entre eux figurant sur les deux listes : Igor Krasnov et Alexandre Kalachnikov.

Les sanctions américaines ont été prises « en concertation étroite avec nos partenaires de l’UE », a indiqué un responsable américain sous couvert d’anonymat. Il est toutefois peu probable qu’elles satisfassent les proches et les alliés d’Alexeï Navalny qui militent pour des sanctions visant les principaux oligarques russes perçus comme des soutiens de Vladimir Poutine et possédant des biens en Occident.

M. Navalny était tombé subitement dans le coma en août dernier lors d’une tournée électorale en Sibérie. Après son évacuation d’urgence en Allemagne, trois laboratoires européens ont estimé que l’opposant avait été empoisonné à l’aide d’un agent innervant, le Novitchok, développé à l’époque soviétique. L’opposant et ses proches accusent depuis une équipe du FSB d’être à l’origine de cet empoisonnement sur ordre de Vladimir Poutine, ce que les autorités russes démentent avec véhémence. Revenu en Russie en janvier après cinq mois de convalescence, Alexeï Navalny a été immédiatement arrêté et condamné à deux ans et demi de prison. L’opposant est arrivé en fin de semaine dernière dans une colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l’est de Moscou, réputée comme l’une des pires de Russie et décrite comme une machine à « briser » les détenus.

L’arrestation de M. Navalny a provoqué d’importantes manifestations auxquelles les autorités ont répondu par plus de 11 000 arrestations. L’UE comme les États-Unis exigent la « libération immédiate » de M. Navalny.

Des experts de l’ONU ont réclamé lundi une enquête internationale sur son empoisonnement.

Source : AFP

De sa cellule, Navalny assure aller « bien »
 L’opposant russe Alexeï Navalny, condamné en février à deux ans et demi de prison et actuellement incarcéré, a assuré hier de sa cellule qu’il allait « bien », dans un message sur Instagram. « Tout va bien pour moi. Il y a même une barre de traction dans la cour », a-t-il écrit sur ce réseau social, ajoutant qu’il était actuellement dans le centre de détention Koltchouguino, dans la région de Vladimir, à l’est de Moscou. « Je ne reçois pas de lettres pour l’instant et je sais encore moins ce qu’il se passe dans le monde que quand j’étais à Moscou », a raconté l’opposant qui était emprisonné dans la capitale russe depuis son arrestation en janvier, avant d’être transféré dans le centre où il se trouve actuellement. M. Navalny dit se distraire en faisant des biscottes sur un radiateur avec deux autres détenus. On ignorait dans l’immédiat comment il avait pu diffuser de sa cellule ce message sur Instagram.
Moscou a dénoncé hier les nouvelles sanctions « inacceptables » adoptées par l’Union européenne et les États-Unis après l’empoisonnement et l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, avertissant les Occidentaux de ne pas « jouer avec le feu ».
Ces sanctions, officialisées lundi par Bruxelles et mardi par Washington, visent plusieurs hauts...

commentaires (1)

Navalny ne devait pas rentrer en Russie , il veut se faire passér pour un martyre.

Eleni Caridopoulou

17 h 05, le 04 mars 2021

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Commentaires (1)

  • Navalny ne devait pas rentrer en Russie , il veut se faire passér pour un martyre.

    Eleni Caridopoulou

    17 h 05, le 04 mars 2021

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