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Raï se défend de vouloir la tenue d'une assemblée constituante

Raï se défend de vouloir la tenue d'une assemblée constituante

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, s'adressant aux manifestants à Bkerké, le 27 février 2021. Photo Joao SOUSA

Le patriarche maronite Béchara Raï, qui appelle à l'organisation d'une conférence internationale sous l'égide de l'ONU pour se pencher sur la crise au Liban et plaide pour la neutralité du pays, a précisé toutefois qu'il n'appelait pas à la tenue d'une assemblée constituante pour changer le système libanais.

Dans un entretien accordé à la chaîne Al-Hurra, et don't l'intégralité sera diffusée ce soir, le chef de l'Eglise maronite a souligné qu'il n'avait pas appelé à la tenue d'une assemblée constituante. "Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est la consécration de la neutralité du Liban et le retour à l'accord de Taëf et à la Constitution, en préservant le vivre-ensemble qui représente le message du Liban", a estimé le cardinal. "Pourquoi existe-t-il au Liban un parti qui contrôle la décision de guerre et de paix, alors que la Constitution dit clairement que cette décision revient au gouvernement libanais ?", s'est interrogé Mgr Raï, dans une référence claire au Hezbollah qu'il critique sans le nommer.

Samedi, Mgr Béchara Raï, a prononcé un discours virulent à l'encontre de ceux qui "paralysent les institutions" du pays, appelant à la "libération de l'État", maintenant que "le territoire a été libéré". Devant des milliers de manifestants venus le soutenir à Bkerké, il a dénoncé "un coup d'État en bonne et due forme", appelant le peuple à "ne pas se taire contre les armes illégales". Il a également défendu l'importance d'une conférence internationale pour sortir le pays du faisceau de crises qu'il traverse et a insisté sur sa volonté de donner au concept de la neutralité de l'État un "caractère constitutionnel".

Le discours de Mgr Raï, au moment où le pays est sans gouvernement depuis août dernier, a été vivement critiqué dans les milieux proches du Hezbollah, alors que le patriarche appelle régulièrement à mettre un terme aux armes illégales, notamment l'arsenal du parti chiite.

Lors de cet entretien, le chef de l'Eglise maronite fait également assumer à "toute la classe politique la responsabilité de la situation actuelle au Liban". En outre, Béchara Raï a commenté la révolte populaire déclenchée le 17 octobre 2019 et qui appelle au départ de toute la classe dirigeante. À ce sujet, le patriarche a dit : "La révolution que nous voulons est civilisée, elle sait ce qu'elle veut et comment le réclamer, sans être synonyme de chaos (...)", a-t-il affirmé. Le prélat a ensuite dit refuser "les appels à la chute du régime". "Ces propos sont lourds de sens, encore plus ceux qui appellent à la chute du président de la République. Nous ne soutenons pas de tels appels", a-t-il fait savoir. Le chef de l'Etat, Michel Aoun, est l'une des figures les plus conspuées par les manifestants anti-pouvoir.

Le prélat a en outre appelé le Hezbollah à faire le choix de "la scène libanaise" et invité ses dirigeants à se rendre à Bkerké. "J'espère rencontrer bientôt les responsables du Hezbollah et je les invite à venir à Bkerké pour discuter de différents sujets, à commencer par la question de la neutralité et la conférence internationale, ainsi que tous les autres sujets qu'ils désirent aborder", a-t-il déclaré, ajoutant n'avoir "aucun autre intérêt que celui du Liban".

Le patriarche maronite Béchara Raï, qui appelle à l'organisation d'une conférence internationale sous l'égide de l'ONU pour se pencher sur la crise au Liban et plaide pour la neutralité du pays, a précisé toutefois qu'il n'appelait pas à la tenue d'une assemblée constituante pour changer le système libanais.Dans un entretien accordé à la chaîne Al-Hurra, et don't l'intégralité...