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Nos Lecteurs ont la Parole

Il n’y a pas d’espoir

Il n’y a pas d’espoir, surtout pour nous. Pour cette génération, née avant la guerre et qui a passé sa vie à faire semblant que tout va bien dans un pays où tout allait mal. Cette génération des cinquantenaires qui a cru avoir fait sa vie à l’ombre d’une fausse paix et qui se retrouve obligée de tout refaire simplement pour survivre.

Il n’y a pas d’espoir pour cette génération dont le seul espoir est de s’expatrier pour entrer en concurrence avec la génération de ses enfants sur des marchés où l’expérience, la maturité, l’expertise qu’elle a acquises pendant des dizaines d’années sont devenues autant de boulets qu’elle est obligée de traîner.

Il n’y a pas d’espoir, mais en fait qui ose encore parler d’espoir parmi cette génération désabusée, désespérée, qui se retrouve du jour au lendemain au bout du rouleau, perdue, feignant ne pas comprendre ce qui lui arrive pour ne pas sombrer. Qui ose encore parler d’espoir quand la confiance n’est plus.Pas de confiance dans les banquiers qui couraient dans tous les sens pour attirer de nouveaux dépôts afin de remplacer leur propre argent transféré à l’étranger.

Pas de confiance dans le gouverneur de la banque centrale censé instaurer un climat de confiance dans le système bancaire et qui se retrouve accusé d’autoblanchiment d’argent par la justice suisse.

Pas de confiance dans le président de la Chambre qui, à force de jouer au petit dictateur inamovible dans sa Chambre des députés, a transformé le Parlement en un musée de dinosaures politiques.

Pas de confiance dans le chef du gouvernement sans gouvernement qui, après avoir mal négocié son départ quand tout allait s’effondrer, veut revenir quand tout s’est vraiment effondré.

Pas de confiance dans le président de la République qui a contribué à transformer tout espoir de changement et de réforme en ce que la politique est demeurée aujourd’hui comme hier : impuissante, sournoise, infantile, futile, superficielle et vide.

Pas de confiance dans le secrétaire général du Hezbollah qui, en vrai guide de la république, est entrain de conduire un pays en lambeau de l’effondrement vers la marginalisation.

Pas de confiance dans tout cela et dans tous les autres : les partis politiques, les journalistes, les juges, les fonctionnaires, tous ceux qui gravitent autour des gens du pouvoir dans des réseaux organisés de corruption. Tous ceux qui savaient, mais qui ne pouvaient rien faire parce qu’avant le drame, selon eux, c’est toujours trop tard pour agir.

Pas de confiance dans le peuple. Ce peuple soumis quand il croyait avoir tout ne peut pas devenir libre ou moins asservi quand il aura conscience qu’il n’a plus rien.

Que faire  ? Essayer, essayer encore, tenter de secouer les consciences, faire peur pour essayer de créer un déclic, échouer encore, échouer mieux, s’engouffrer encore plus pour mieux disparaître.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Il n’y a pas d’espoir, surtout pour nous. Pour cette génération, née avant la guerre et qui a passé sa vie à faire semblant que tout va bien dans un pays où tout allait mal. Cette génération des cinquantenaires qui a cru avoir fait sa vie à l’ombre d’une fausse paix et qui se retrouve obligée de tout refaire simplement pour survivre.
Il n’y a pas d’espoir pour cette...

commentaires (1)

Excellent et effrayant résumé! Peuple soumis, peut-être dans son ADN?

Sam

09 h 55, le 25 février 2021

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Commentaires (1)

  • Excellent et effrayant résumé! Peuple soumis, peut-être dans son ADN?

    Sam

    09 h 55, le 25 février 2021

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