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Société - Explosions au port de Beyrouth

Après le dessaisissement du juge Sawan, des proches de victimes crient leur colère

"Ne nous obligez pas à commettre des crimes car nous sommes prêts à obtenir notre droit par nous-mêmes", menace l'un des manifestants.

Après le dessaisissement du juge Sawan, des proches de victimes crient leur colère

Une proche de l'une des victimes de l'explosion du 4 août au port de Beyrouth, pleure en tenant le portrait de cette victime, lors d'un sit-in devant le palais de Justice de la capitale, le 18 février 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Des proches de victimes des explosions au port de Beyrouth, le 4 août dernier, ont manifesté jeudi en fin d'après-midi devant le palais de Justice de la capitale pour crier leur colère après la décision de la cour de cassation de dessaisir de l'enquête le juge d'instruction près la cour de justice, Fadi Sawan. Une décision prise par la cour suite à un recours pour suspicion légitime présenté par les deux députés du mouvement Amal, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter.

"Mon petit-fils vient d'avoir trois ans", lance Moustapha Soboh, père de Ziad Soboh, 32 ans, l'une des victimes de la double explosion du port, devant le palais de justice. "Je n'accepterai que le juge Sawan. Il a été soumis à des pression politiques. Tout le monde sait qui est responsable de l'explosion. Nous demandons à Sawan de continuer", ajoute-t-il, interrogé par notre journaliste Zeina Antonios.

"Nous voulons savoir qui a tué nos enfants"
Autour de lui, des proches pleurent et crient. Une femme, en larmes, s'assoit sur le bitume, ses jambes ne la portant plus. "L'annonce de la récusation du juge Sawan par la cour de cassation est très difficile à accepter. Nous voulons savoir qui a tué nos enfants, nous ne voulons rien d'autre", martèle de son côté Yousra Abi Saleh. Dans l'explosion du port, c'est son fils de 20 ans, Brahim, qu'elle a perdu. "Que ce soit Sawan ou un autre qui gère ce dossier, je ne pense pas que cela donnera des résultats. Il faudrait peut-être une enquête internationale", déclare, de son côté, Ahmad Ladkani, 24 ans, qui a perdu son père Mohammed de 56 ans

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Lors de ce rassemblement, des proches ont annoncé une escalade de ce mouvement de protestation pour les jours à venir. Plusieurs d'entre eux ont même brûlé des pneus sur place.

"Tous des menteurs"
Suite au dessaisissement du juge Sawan, le dossier de l'enquête sur la double explosion, qui a fait plus de 200 morts et dont l'onde de choc a détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise, sera transféré à un autre magistrat. Il revient donc maintenant à la ministre sortante de la Justice, Marie-Claude Najm, de nommer un nouveau magistrat pour mener l'instruction, et au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) d'approuver cette nomination. Avant la nomination du juge Sawan, le CSM avait refusé plusieurs noms proposés par Mme Najm.

"Que dire de plus ? Ce sont tous des menteurs, ils connaissent tous la vérité mais ne veulent pas la dévoiler. Ils veulent éliminer toute personne détenant le moindre indice", s'est indigné une proche des victimes."Notre patience est à bout, nous voulons la vérité", pouvait-on lire sur l'affiche d'un protestataire alors que deux autres manifestants tenaient une banderole "Non à la politisation, non à la dilution de la vérité, non à la dissipation du sang des martyrs".

"Ne nous obligez pas à commettre des crimes"
"Nous faisons face à un groupe de corrompus, du bas de la pyramide jusqu'à son sommet !", s'est exclamé un autre proche de victimes. "Vous nous avez tué à nouveau, l'enquête est terminée, nous sommes revenus au point de départ. Nous avons connu une deuxième explosion : celle de l'enquête. Bonne chance pour trouver un nouveau juge, qui osera faire quoique ce soit à présent ? A ceux qui ont été convoqués et ne se sont pas présentés : vous êtes dégoûtants !".

"Ne nous obligez pas à commettre des crimes car nous sommes prêts à obtenir notre droit par nous-mêmes", a-t-il ensuite menacé. "Vous nous menez sur un chemin dangereux et à partir de ce soir, nous annonçons une escalade, couper la route n'est rien à côté, nous allons procéder à des nouveaux modes opératoires et vous allez découvrir un nouveau visage". Et un autre proche de poursuivre sur le même ton : "Nous sommes des fils de tribus et avons suffisamment de jeunes hommes pour bloquer de routes, de Baalbeck jusqu'à devant le domicile de tous les politiciens concernés".

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Suspectés de négligence alors qu’ils étaient respectivement à la tête des ministères des Finances et des Travaux publics et des Transports quand les 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium avaient été stockées en 2014 dans le hangar numéro 12 au port de Beyrouth, MM. Khalil et Zeaïter avaient été mis en accusation par le juge Sawan, à l'instar de l'ancien ministre Youssef Fenianos (Marada) et du Premier ministre sortant, Hassane Diab. Ils avaient été convoqués par le magistrat une première fois le 14 décembre 2020, mais, forts d’un soutien politique et communautaire, ils avaient refusé d’obtempérer, arguant d’immunités liées à leur statut de députés et d'ex-ministres. MM. Khalil et Zeaïter avaient ensuite déposé leur recours pour suspicion légitime, une requête à travers laquelle ils ont mis en cause l’impartialité du juge Sawan et demandé à la cour de cassation de le dessaisir du dossier. L'instruction avait ensuite été gelée pendant plusieurs semaines jusqu'à ce que le juge reprenne, la semaine dernière, ses interrogatoires. Il avait dans ce cadre convoqué, une seconde fois, l'ancien commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, en tant que témoin, et l'ancien ministre Fenianos. L'interrogatoire de ce dernier, qui aurait dû avoir lieu aujourd'hui, avait été reporté à mardi prochain, l'ex-ministre ayant refusé de s'y rendre, la notification de sa convocation ne lui étant pas parvenue "selon les usages". Selon L'Orient Today, Fadi Sawan avait également convoqué pour la semaine prochaine le chef de la Sécurité de l'Etat, le général Tony Saliba. Avec le transfert du dossier, ces appels à comparaître sont désormais caducs.

Des proches de victimes des explosions au port de Beyrouth, le 4 août dernier, ont manifesté jeudi en fin d'après-midi devant le palais de Justice de la capitale pour crier leur colère après la décision de la cour de cassation de dessaisir de l'enquête le juge d'instruction près la cour de justice, Fadi Sawan. Une décision prise par la cour suite à un recours pour suspicion légitime...

commentaires (2)

APRES SIX MOIS NI SAWAN NI AUCUN AUTRE JUGE N,A OSE REVELER LE NOM DU PROPRIETAIRE ET UTILISATEUR DU NITRATE QUI A DETRUIT BEYROUTH ET NI LES NOMS DES PROPRIETAIRE, A MOINS QU,IL SOIT LE MEME, DES PLUS DE 70 CONTENEURS DE PRODUITS CHIMIQUES STOCKES DEPUIS PLUS D,UNE OU DEUX DECENNIES DANS LE PORT DE BEYROUTH. IL N,Y A QU,UNE ENQUETE INTERNATIONALE QUI POURRAIT JETER DE LA LUEUR SUR CETTE AFFAIRE QUE LES NOTRES S,EVERTUENT A ETOUFFER.

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 39, le 18 février 2021

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Commentaires (2)

  • APRES SIX MOIS NI SAWAN NI AUCUN AUTRE JUGE N,A OSE REVELER LE NOM DU PROPRIETAIRE ET UTILISATEUR DU NITRATE QUI A DETRUIT BEYROUTH ET NI LES NOMS DES PROPRIETAIRE, A MOINS QU,IL SOIT LE MEME, DES PLUS DE 70 CONTENEURS DE PRODUITS CHIMIQUES STOCKES DEPUIS PLUS D,UNE OU DEUX DECENNIES DANS LE PORT DE BEYROUTH. IL N,Y A QU,UNE ENQUETE INTERNATIONALE QUI POURRAIT JETER DE LA LUEUR SUR CETTE AFFAIRE QUE LES NOTRES S,EVERTUENT A ETOUFFER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 39, le 18 février 2021

  • Demandez a Hassouna il vous donnera des réponses ......

    Eleni Caridopoulou

    19 h 27, le 18 février 2021

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