La sécurité alimentaire directement touchée si les dirigeants n'assument pas leurs responsabilités, préviennent les importateurs

Le président du syndicat des importateurs libanais de produits alimentaires, Hani Bohsali, a mis en garde jeudi contre une nouvelle dévaluation de la livre libanaise et estimé que "la vacance du pouvoir menaçait la sécurité alimentaire des Libanais", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Il a dans ce contexte appelé à ce qu'un gouvernement capable de sauver le pays soit mis sur place immédiatement, alors qu'un nouveau cabinet se fait attendre depuis plus de six mois.

Le Liban connaît une grave crise socio-économique et les pénuries de produits en tous genre se multiplient sur fond d'un effondrement continu de la monnaie locale face au billet vert depuis plus d'un an, couplé à une hyperinflation.

Dans un communiqué, M. Bohsali a appelé à "mettre fin à l'errement actuel et à la formation d'un gouvernement qui ait la confiance des Libanais et de la communauté internationale pour commencer rapidement à mettre en œuvre les réformes, des plans de sauvetage socio-économiques et financiers, et qui puisse reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) et mettre un terme à l'épuisement du pays et la dégradation des conditions de vie des Libanais". Il a mis en garde contre "l'impact négatif " de cette vacance "sur les prix, le pouvoir d'achat et les conditions de vie des Libanais de manière générale". "La crainte est que la vacance du pouvoir se poursuive", a-t-il déploré.

Il a en outre souligné à nouveau "la nécessité de remplacer le système de subventions actuel par des cartes sociales pour les familles les plus nécessiteuses. La sécurité alimentaire des Libanais sera gravement menacée si les forces politiques n'assument pas leurs responsabilités et ne changent pas leur approche réfractaire, en commençant immédiatement par la formation d'un gouvernement capable d'amener le Liban vers la sécurité", a-t-il ajouté. Et de conclure en avertissant : "Nous sonnons l'alerte, car la manière dont est géré le pays ne répond pas aux aspirations des citoyens et constitue une menace non seulement pour la sécurité alimentaire mais également pour l'entité libanaise. "

Début février, M. Bohsali avait déjà prévenu que les stocks des importateurs "étaient menacés", et appelé les autorités à mettre en place un plan d'urgence "afin de préserver la sécurité alimentaire". Il avait également dénoncé la contrebande de denrées subventionnées par la Banque du Liban.