Face à la crise gouvernementale, Amal appelle à privilégier l'initiative de Nabih Berry

Le bureau politique du mouvement Amal, la formation du président de la Chambre, Nabih Berry, a appelé lundi les différentes parties chargées de former le nouveau gouvernement à s'appuyer sur l'initiative présentée par M. Berry, estimant qu'elle représente "la bonne solution pour tout le monde" pour résoudre la crise gouvernementale. Le processus de mise sur pied du cabinet est dans l'impasse face au bras de fer entre le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri.

L'initiative lancée par le président de la Chambre prévoit qu'aucune partie ne puisse obtenir le tiers de blocage au sein de la future équipe et que les personnes qui seront chargées des ministères de l'Intérieur et de la Justice, qui font l'objet d'un désaccord entre le président Aoun et Saad Hariri, soient choisies sur base d'un consensus entre les deux responsables.

"Le cours qu'a pris la formation du gouvernement ces derniers jours a révélé la stérilité d'un débat où les intérêts personnels et partisans l'emportent sur l'intérêt national", a regretté le mouvement chiite à l'issue d'une réunion hebdomadaire. "Certains continuent à rechercher comment accroître leur part et leur poids dans la prise de décision", a affirmé le bureau politique du mouvement, en ciblant, sans les nommer, le chef d'Etat, Michel Aoun, et son gendre, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, accusés de vouloir obtenir à tout prix le tiers de blocage. Le président du Parlement s'était d'ailleurs fermement opposé à cette revendication le 1er février dernier, affirmant qu'"absolument personne" ne pouvait obtenir le tiers de blocage".

"L'initiative du président Nabih Berri reste la solution idéale pour tous, afin de dénouer le nœud de la formation du cabinet et de bénéficier des initiatives des pays amis pour aider le Liban", a jugé la formation chiite. Le parti a encore craint que "la déception à la suite de l'absence de gouvernement ne suscite la peur des citoyens et que de nouveaux malheurs ne viennent s'ajouter aux calamités actuelles", en référence à la crise économique et sociale dans laquelle est englué le Liban depuis un an et demi. "Face à l'effondrement du pays, à quoi bon polariser le pays et aggraver les disputes confessionnelles ?", s'est encore interrogé Amal, alors qu'un des arguments du courant fondé par le chef de l'Etat, dans ses critiques de Saad Hariri, est le fait qu'il prive les chrétiens de leurs droits. Un argument auquel le Premier ministre désigné avait répliqué, dimanche, dans un discours dans lequel il avait rendu le chef de l’Etat et son camp responsables du blocage du processus de formation du cabinet.