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Société - Campagne de vaccination nationale

Abiad à « L’OLJ » : « Nous avons enfin une solution entre les mains contre le Covid-19 »

De nombreux médecins et infirmiers se sont fait vacciner hier devant les caméras afin de sensibiliser la population.

Abiad à « L’OLJ » : « Nous avons enfin une solution entre les mains contre le Covid-19 »

Mahmoud Hassoun, chef de l’unité des soins intensifs à l’hôpital Rafic Hariri, est le premier à avoir été vacciné contre le Covid-19 au Liban, hier. Anwar Amro/AFP

Médecins et infirmiers de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth se pressaient hier devant l’aile consacrée par l’établissement aux candidats à la vaccination contre le Covid-19 pour donner le coup d’envoi à la campagne nationale prévue à cet effet. C’est en effet un médecin de l’établissement, le docteur Mahmoud Hassoun, chef de l’unité des soins intensifs de l’hôpital, principal établissement public mobilisé dans la lutte contre le coronavirus, qui y est devenu le premier Libanais à recevoir, au Liban, le vaccin Pfizer/BioNTech. Les premières 28 000 doses de ce vaccin étaient arrivées samedi.

Dans la salle consacrée à la vaccination, les infirmières chargées d’administrer les doses s’affairent autour du Dr Firas Abiad, directeur de l’hôpital, qui s’est lui aussi fait vacciner sous le regard des caméras. Plusieurs autres praticiens feront de même lors d’une opération hautement médiatisée. Les travailleurs du secteur de la santé figurent parmi les catégories prioritaires pour la vaccination. « Nous avons enfin une solution entre les mains, nous sommes passés à la vitesse supérieure maintenant. C’est une étape importante dans la lutte contre le virus, nous détenons une arme puissante », s’est félicité le Dr Abiad en supervisant le déroulement des opérations. « Je pense que les gens auront confiance quand ils verront que l’ensemble du corps médical s’est fait vacciner. Il y a plus de 1 000 employés ici, nous allons les vacciner tous », a indiqué à L’Orient-Le Jour ce médecin figure de proue dans la lutte contre le coronavirus au Liban.

Priorité aux personnes âgées

« Nous avons administré 96 doses aujourd’hui (hier) », révèle pour sa part Raïda Bitar, chef de la section pharmaceutique à l’hôpital Rafic Hariri où sont stockés les 28 500 vaccins Pfizer/BioNTech destinés à l’ensemble des centres autorisés par le ministère de la Santé. « Quels que puissent être les effets secondaires du vaccin, il vaut mieux se faire vacciner que de devoir passer des jours aux urgences ou être contraint d’avoir recours à un respirateur, souligne-t-elle tout en se débarrassant d’une dizaine d’ampoules vides. Nous avons vu tellement de gens mourir. Ce premier jour de vaccination était un test. Il nous prépare à la vaccination du grand public bientôt. »Une fois l’immunisation du corps médical terminée, ce sera donc au tour du reste de la population de se faire vacciner en commençant par les plus âgés.

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« Nous avons livré les vaccins aux hôpitaux tôt ce matin. Au moins 23 000 professionnels sont en contact avec le virus au quotidien, ils doivent en bénéficier en premier », affirme un des responsables à l’hôpital Hariri sous le couvert de l’anonymat. « Dès que nous aurons fini cette phase de vaccination, l’on pourra passer aux autres catégories par ordre de priorité à partir de mars. Les personnes âgées seront prioritaires puis celles souffrant de maladies chroniques, et ainsi de suite », ajoute-t-il. À noter que les espaces dédiés à la vaccination dans les établissements hospitaliers sont éloignés des ailes consacrées au traitement des malades du coronavirus, et ce pour empêcher tout risque de contamination.

Des dizaines de membres du corps médical de l’AUBMC patientent devant l’établissement afin de se faire injecter le vaccin anti-Covid-19. Mohamed Azakir/Reuters

Quatre étapes pour la vaccination

Outre l’hôpital Hariri, deux autres centres de vaccination avaient été accrédités par le ministère de la Santé : le Centre médical universitaire – hôpital Saint-Georges ainsi que Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC). Ce dernier a lui aussi organisé une cérémonie hier pour marquer le début de la campagne et communiquer sur la vaccination de ses employés. Devant le bâtiment consacré à la vaccination, des dizaines de membres du corps médical attendaient patiemment leur tour. Une fois à l’intérieur, ils se sont prêtés au jeu et se sont fait vacciner devant les caméras après avoir communiqué leurs données personnelles aux infirmiers.

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« Nous allons vacciner 300 membres du personnel aujourd’hui (hier) », confie à L’OLJ Hicham Bawadi, chef de l’unité d’infirmerie de l’AUBMC. « Une fois nos équipes vaccinées, nous travaillerons avec les autres catégories de patients selon les listes communiquées par le ministère de la Santé. La priorité sera donnée à ceux qui n’ont pas été atteints par le Covid-19 », explique le praticien.Tarek Abou Merhi, responsables des infirmiers et infirmières à l’AUBMC, vient de se faire vacciner par une de ses collègues présente sur place. Il explique que le processus s’effectue en quatre étapes. « Il y a d’abord le préenregistrement (sur la plateforme consacrée par le ministère de la Santé à cet effet) pour contrôler les demandes, précise cet infirmier. Une fois l’enregistrement effectué, on fait le bilan avec chaque patient pour s’assurer qu’il ne souffre pas d’allergies ou d’inflammations, ou qu’il n’est pas porteur du virus au moment de la vaccination. »

La 3e étape s’effectue au moment de se faire vacciner, lorsque le corps médical vérifie à nouveau la situation médicale du patient. « Lors de la dernière étape, le vaccin est administré, les patients en bonne santé sont gardés en observation pendant 15 minutes avant de pouvoir repartir. Ceux qui ont des allergies légères sont observés pendant 30 minutes », indique M. Abou Merhi. « Certains membres du personnel avaient peur du vaccin. Nous avons donc fait une campagne de sensibilisation interne. Le problème, c’est qu’il y a beaucoup de rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux », explique ce praticien qui appelle à la vigilance face à ces fausses informations.

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