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Politique - Décryptage

Aucune percée en vue, mais les discussions ont repris

Lorsque les médias ont annoncé, hier vers 11 heures, la quinzième visite de Saad Hariri à Baabda, beaucoup de Libanais ont pensé que l’entretien entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre désigné mercredi soir avait porté ses fruits et qu’un déblocage gouvernemental commençait à apparaître. Ils ont dû rapidement déchanter, car, au bout d’une demi-heure d’entretien (ce qui est considéré comme rapide après une rupture de plus de 50 jours, la dernière rencontre entre MM. Aoun et Hariri ayant eu lieu le 23 décembre 2020), le Premier ministre désigné a annoncé qu’aucun progrès n’a été enregistré, et sa déclaration a été suivie d’un communiqué similaire de la part de la présidence de la République.

En d’autres termes, le seul intérêt de cette 15e visite de Saad Hariri à Baabda réside dans le fait qu’elle a eu lieu, car elle a permis de briser la glace entre les deux responsables, surtout après la crise de la vidéo dans laquelle le chef de l’État accuse le Premier ministre désigné d’être un menteur, et ce qu’on a appelé « la guerre des communiqués » entre Baabda et la Maison du Centre. En même temps, elle a permis au président du Conseil désigné de faire preuve de responsabilité en mettant de côté ses considérations personnelles pour se rendre à Baabda et discuter avec le chef de l’État, selon les dispositions constitutionnelles, de la formation du prochain gouvernement. Saad Hariri a ainsi mis un terme aux critiques qui lui étaient adressées de ne déployer aucun effort pour former son cabinet, en dépit du mandat qui lui a été donné par le Parlement pour mener à bien cette mission.

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Sur le plan de la forme, cette visite était donc une réussite pour Saad Hariri. Il a montré qu’il faisait le nécessaire, mais une fois de plus, c’est le chef de l’État qui refuse de coopérer. Il a d’ailleurs tenu à mettre l’accent sur le blocage venu de Baabda dans la déclaration qu’il a faite à partir du palais présidentiel et dans laquelle il a exprimé ses trois constantes : un gouvernement de 18 membres, pas de tiers de blocage et des ministres spécialisés.

De son côté, le palais présidentiel a aussitôt riposté en publiant un communiqué qui confirme l’absence de la moindre percée à la suite de cette quinzième rencontre entre MM. Aoun et Hariri depuis la désignation de ce dernier pour former le gouvernement le 22 octobre 2020.

Le communiqué présidentiel n’a donné aucun détail supplémentaire. Mais selon des sources proches de Baabda, le scénario de la quinzième rencontre ne différait nullement de celui de la quatorzième. Le président du Conseil désigné a donc remis au chef de l’État une nouvelle formule gouvernementale de 18 ministres spécialisés pratiquement conforme à la précédente, ce qui signifie qu’elle ne tient pas compte des réserves formulées par M. Aoun qui l’avait d’ailleurs rejetée avant de remettre à M. Hariri des remarques écrites sur la nécessité d’adopter un critère unifié dans le choix des ministres. Hier aussi, le président a refusé la formule qui lui a été soumise et a donné au Premier ministre désigné un document comportant les mêmes critiques déjà formulées lors de leur précédente rencontre. Selon les sources proches de Baabda, il n’a pas été question dans cet entretien ni du tiers de blocage ni du fait que les ministres doivent être choisis parmi les spécialistes, la présidence ayant déclaré à plusieurs reprises, dans des communiqués officiels, qu’elle ne réclame pas le tiers de blocage pour elle et qu’elle est d’accord pour que les ministres soient des spécialistes, chacun dans son domaine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle avait réclamé au début un gouvernement de 22 ministres puisqu’il y a 22 portefeuilles. Elle avait ensuite suggéré un gouvernement de 20 pour pouvoir nommer deux ministres druzes au lieu d’un ainsi qu’un second ministre grec-catholique. Mais M. Hariri avait insisté sur l’équipe de 18 et M. Aoun avait accepté cette idée. C’est dire que « les trois constantes » du Premier ministre désigné ne constituent pas un sujet de conflit entre les deux responsables.

Pourquoi, dans ce cas, Saad Hariri les a-t-il mentionnées à sa sortie de Baabda ? La réponse à cette question n’est pas évidente et, pour l’instant, il n’y a que des supputations. L’impression générale au sein du camp présidentiel est que le président du Conseil désigné continue à vouloir gagner du temps, car l’heure de la formation du gouvernement n’a pas encore sonné. Il cherche à faire assumer au chef de l’État et au Courant patriotique libre la responsabilité du blocage, d’abord face à sa base populaire, ensuite auprès des dirigeants saoudiens dont il continue de solliciter l’approbation.

Selon des sources diplomatiques, la récente tournée à l’étranger de Saad Hariri ne lui a pas permis d’avancer dans le dossier de la formation du gouvernement, ni dans celui de l’amélioration de ses relations avec les dirigeants saoudiens, et en particulier avec l’héritier du trône Mohammad ben Salmane. Les dirigeants émiratis et égyptiens auraient ainsi expliqué à M. Hariri qu’ils ne peuvent pas intercéder en sa faveur auprès des dirigeants saoudiens et qu’il doit donc trouver le moyen de renouer le dialogue avec eux, surtout s’il souhaite que le royaume recommence à investir au Liban. De même, le président français, qui a tenu à ce que la visite de M. Hariri à l’Élysée ne soit pas médiatisée, aurait conseillé à ce dernier de s’entendre avec le chef de l’État, tout en promettant d’évoquer le dossier libanais avec les dirigeants saoudiens lors de la visite qu’il devrait effectuer à Riyad avant la fin du mois.

Dans l’attente des nouvelles qui viendraient de Paris (ou de Riyad) au cours des prochaines semaines, Saad Hariri chercherait donc à se positionner comme l’homme qui tient tête à Michel Aoun et à Gebran Bassil, après avoir payé, selon ses proches, le prix fort pour « le compromis présidentiel » conclu avec eux en 2016. De son côté, M. Aoun s’accroche à une des rares prérogatives accordées par la Constitution de Taëf au chef de l’État et se considère comme un partenaire à part entière dans le processus de formation du gouvernement. Les discussions font donc du surplace. Mais au moins, elles ont repris...

Lorsque les médias ont annoncé, hier vers 11 heures, la quinzième visite de Saad Hariri à Baabda, beaucoup de Libanais ont pensé que l’entretien entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre désigné mercredi soir avait porté ses fruits et qu’un déblocage gouvernemental commençait à apparaître. Ils ont dû rapidement déchanter, car, au bout d’une...

commentaires (7)

Du bla bla pour ne rien dire... comme d’habitude. Heureusement qu’il y a quelques lecteurs qui aiment lire des articles aussi insipides

Lecteur excédé par la censure

16 h 42, le 13 février 2021

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Du bla bla pour ne rien dire... comme d’habitude. Heureusement qu’il y a quelques lecteurs qui aiment lire des articles aussi insipides

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 42, le 13 février 2021

  • Bravo Scarlett, Tout devient de plus en plus clair à la lecture de cet article Scarlett , tu es une grande journaliste !

    Chucri Abboud

    14 h 38, le 13 février 2021

  • Du rabâchage. Ceci dit vous ne nous apprenez rien de nouveau. Ça n’est pas la peine de polluer la planète avec des pages noircies pour ne rien dire. Nous ne risquons pas de vous oublier. Inutile de vous dire que nous lecteurs attendons du vrai journalisme dans un quotidien qui nous a habitué à mieux.

    Sissi zayyat

    14 h 07, le 13 février 2021

  • Evidemment, Hariri est le sujet principal et obsession de Mme SH. Parlez nous un peu de l'assassinat de LOKMAN SLIM svp??? Ou vous préférez faire comme le gourou du palais? Silence radio..Circulez...y a rien à voir... On aurait bien aimé un décryptage, analyse, reportage quelque soit le mot donné sur cet assassinat dont tout le monde connait les commanditaires eventuels . D'ailleurs, même le fils du planqué jaune aurait clamé que c'était une bonne nouvelle. En tout cas, oubliez SVP, de grâce , les journées de Hariri , de citer le nombre de fois où il rentre aux toilettes , de ses occupations personnelles etc ...En revanche Parlez nous de cet abject assassinat svp? Merci à vous et merci pour la publication.

    LE FRANCOPHONE

    13 h 27, le 13 février 2021

  • Quinzième rencotre...? Ah oui...?...mais nous on ne les compte même plus, sachant que de toute façon ce ne sont que des rencontres de deux vides qui ne serviront strictement à rien ! -Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 26, le 13 février 2021

  • Remplissage creux, surtout ne pas évoquer la brûlante actualité comme l'assassinat de Mr L.Slim.

    Christine KHALIL

    08 h 12, le 13 février 2021

  • Scarlett vous voulez dire: to be continued? C'est vrai il faut amuser la galerie. Sinon on s'ennuie.

    Massabki Alice

    07 h 50, le 13 février 2021

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