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Société - Coronavirus au Liban

Le vaccin sera gratuit, non-obligatoire et accessible pour les Libanais et les résidents étrangers

Le personnel soignant, les personnes de plus de 75 ans et celles souffrant de maladies chroniques seront vaccinés en priorité, selon le plan de vaccination. 

Le vaccin sera gratuit, non-obligatoire et accessible pour les Libanais et les résidents étrangers

De gauche à droite : le Dr Abdel Rahman Bizri, médecin spécialiste en maladies infectieuses, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, la ministre sortante de la Défense, Zeina Acar, et le député Assem Araji, au Grand sérail, lors de l'annonce du plan national de vaccination, le 27 janvier 2021. Photo Dalati et Nohra

Les autorités libanaises ont annoncé mercredi le plan national de la campagne de vaccination contre le coronavirus, qui devrait marquer, selon le Premier ministre sortant Hassane Diab, le "point de départ d'un retour progressif à la normale", alors que le pays croule sous le poids de la pandémie. Selon ce plan, le vaccin ne sera pas rendu obligatoire, mais sera inoculé gratuitement, aux Libanais comme aux résidents étrangers, sur la base de priorités établies par les autorités sanitaires, qui préconisent dans un premier temps la vaccination des soignants, des personnes de plus de 75 ans et de celles souffrant de maladies chroniques. L'objectif de cette campagne sera de vacciner 80 % de la population. 

Le Liban, qui compte six millions d'habitants, a recensé depuis février 2020 285.754 cas de Covid-19, dont 2.477 décès. Le nombre d'hospitalisations et de personnes nécessitant des lits en soins intensifs continue par ailleurs d'augmenter quotidiennement, alors que les hôpitaux, déjà fragilisés par la crise financière et économique, sont saturés et le personnel soignant épuisé.

Selon le plan établi par l'Etat, 2,1 millions de doses du vaccin de Pfizer/BioNTech ont été réservées auprès de la société et arriveront en quatre phases au cours de l'année 2021, à partir de la mi-février. Par ailleurs, 2,73 millions de doses de vaccin ont été réservées via la plateforme Covax, qui assure l'approvisionnement des pays pauvres. Le ministère de la Santé a par ailleurs annoncé que des négociations étaient actuellement en cours avec la société AstraZeneca pour réserver un 1,5 millions de doses. Pour que le vaccin de Pfizer soit efficace, deux doses doivent être administrées à trois semaines d'intervalle.

80 % de la population
"L'objectif de la campagne est de vacciner 80 % de la population, afin de réduire la propagation" du virus, a déclaré le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, lors d'un événement organisé au Grand sérail. Il a souligné que chaque étape de cette campagne serait suivie de près par les autorités et évaluée régulièrement afin d'en garantir la transparence. Il a ajouté que le vaccin qui a été approuvé au Liban, celui de Pfizer/BioNTech, est "le plus efficace et le plus sûr" et il permettra d'atteindre les objectifs fixés. L'inoculation sera gratuite "sans qu'aucun frais ne doive être payé, même dans les centres de vaccination privés", a encore déclaré le ministre, assurant que les résidents étrangers seraient vaccinés au même titre que les Libanais.

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"Nous avons ouvert la porte à l'accréditation d'autres vaccins et une commission sera mise en place pour fixer des critères de qualité et d'efficacité, ce qui permettra d'autoriser l'utilisation de produits provenant d'autres fournisseurs", a-t-il poursuivi. "Nous avons décidé d'accepter tout don de vaccins, mais ces dons devront entrer dans le cadre du plan national", a-t-il souligné, précisant que cela devrait permettre "d'éviter toute violation des critères de qualité et des priorités établis". 

A ce sujet, le Dr Abdel Rahman Bizri, qui a dirigé le développement de la campagne de vaccination dans le pays, a souligné que le personnel du secteur médical, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques étaient prioritaires pour être inoculés dans les premières phases du plan. 

En début de semaine, quarante-deux hôpitaux avaient été identifiés et accrédités par les autorités comme "centres de vaccination" officiels dans le pays. La liste, publiée par le ministère de l'Information, comprend des établissements, publics et privés, répartis dans les différentes régions du Liban. Neuf sont situés à Beyrouth, onze dans le Mont-Liban, onze dans le Nord, six dans le Sud et cinq dans la Békaa. Toutefois, le président du conseil d'administration du centre médical al-Youssef, qui se trouve sur cette liste d'établissements accrédités, a déploré mercredi ne pas avoir encore obtenu de licence de la part du ministère de l'Intérieur lui permettant de construire une annexe permettant l'installation d'un centre de vaccination conforme aux normes.

"Retour progressif à la normale"
De son côté, le député Assem Araji, qui dirige la commission parlementaire de la Santé, a averti que la vaccination ne permettrait pas de passer outre les mesures de prévention sanitaires. "Il faudra continuer à porter le masque et respecter la distanciation sociale jusqu'à ce que l'on ait atteint l'immunité collective de 80 % de la société", a-t-il affirmé. 

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Peu avant, Hassane Diab avait annoncé "le début du compte à rebours" du plan national de vaccination, "point de départ d'un retour progressif à la normale". Il a souligné que face à une pandémie "qui se propage rapidement, et sans le bouclage total, une catastrophe nationale nous attendait". "Le bouclage total a enrayé la propagation de l'épidémie, et si les Libanais respectent les mesures de prévention sanitaire, nous pourrons revenir progressivement à la normale et rouvrir le pays. Dans le cas contraire, l'épidémie reviendra à une vitesse record", a-t-il ajouté. "La patience est la clé et nous ne voulons pas que ce bouclage soit sapé par des décisions hâtives. Nous sommes ouverts au débat et nous avons lancé hier une plate-forme électronique pour étudier les demandes des établissements qui ont réellement besoin de rouvrir, en plus d'une plateforme électronique pour les passagers arrivant par l'aéroport de Beyrouth", a-t-il souligné.  "Nous avons traversé une période très difficile et espérons qu'en vainquant la pandémie, l'activité économique reprendra au Liban. La souffrance du peuple est comprise (...) L'État fournit une aide malgré sa situation financière étroite, l'armée a commencé à distribuer 400.000 LL d'aide à environ 250.000 familles, ce qui n'est, il est vrai, pas suffisant, mais contribue à alléger leur fardeau", a ajouté M. Diab. Le Liban est englué dans sa plus grave crise économique, marquée par une dépréciation historique de sa monnaie, une hyperinflation et des licenciements massifs. Plus de la moitié de la population vit désormais dans la pauvreté.

Dans un tweet publié sur son compte personnel, le président libanais, Michel Aoun, a, lui, affirmé "qu'aucun effort ne serait ménagé pour qu'une grande majorité des Libanais soit vaccinée le plus rapidement possible, afin de garantir une protection efficace contre la pandémie". Il a toutefois souligné que, malgré la vaccination, "il faut continuer à respecter les mesures sanitaires requises".

Outre le couvre-feu permanent, le confinement actuel s'accompagne d'une fermeture des commerces. Des exceptions, pour le personnel médical ou les journalistes, et des attestations de sortie sont prévues pour certains déplacements. Les autorités œuvrent à augmenter le nombre de lits disponibles pour les patients atteints du Covid-19, alors que le secteur hospitalier subit une forte pression, aggravée par les conditions économiques et monétaires du pays.

Les autorités libanaises ont annoncé mercredi le plan national de la campagne de vaccination contre le coronavirus, qui devrait marquer, selon le Premier ministre sortant Hassane Diab, le "point de départ d'un retour progressif à la normale", alors que le pays croule sous le poids de la pandémie. Selon ce plan, le vaccin ne sera pas rendu obligatoire, mais sera inoculé gratuitement, aux...

commentaires (1)

Finalement un peu d’humanité dans ce foutu pays ignorant de tous les besoins minima des citoyens et surtout des personnes résidants au Liban, les réfugiés aussi j’espère. C’est la première bonne nouvelle depuis longtemps. Bravoooo

Khoury-Haddad Viviane

18 h 49, le 27 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • Finalement un peu d’humanité dans ce foutu pays ignorant de tous les besoins minima des citoyens et surtout des personnes résidants au Liban, les réfugiés aussi j’espère. C’est la première bonne nouvelle depuis longtemps. Bravoooo

    Khoury-Haddad Viviane

    18 h 49, le 27 janvier 2021

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