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Monde - États-Unis

Dernière journée de Trump à la Maison-Blanche

À 24 heures de la prestation de serment de Biden, Washington, traumatisée par l’assaut meurtrier du 6 janvier sur le Capitole, avait des allures de camp retranché.

Dernière journée de Trump à la Maison-Blanche

Les préparations allaient bon train, mardi, devant la Maison-Blanche pour recevoir Joe Biden aujourd’hui. Éric Baradat/AFP

Donald Trump passait hier sa dernière journée pleine à la Maison-Blanche avec l’annonce probable d’une série de grâces, au moment où son successeur Joe Biden arrivait à Washington et se préparait à prêter serment dans une Amérique fragilisée et inquiète.

Avant son départ pour la Floride, prévu mercredi matin, le milliardaire républicain pourrait gracier plusieurs dizaines de personnes après avoir, ces derniers mois, déjà utilisé ce pouvoir présidentiel en faveur de plusieurs de ses proches. Celui qui pendant plus de deux mois a refusé le verdict des urnes en dénonçant des fraudes imaginaires deviendra le premier président à ne pas assister à la prestation de serment de son successeur depuis 150 ans.

Joe Biden a quitté lui son fief de Wilmington, dans le Delaware, pour rejoindre Washington où il devait participer, dans la soirée, avec la future vice-présidente Kamala Harris, à une cérémonie devant le mémorial d’Abraham Lincoln en l’honneur des victimes du Covid-19 (près de 400 000 aux États-Unis). Le président élu et son épouse, Jill, devaient ensuite passer la nuit à Blair House, la résidence officielle des invités étrangers du président américain, située en face de la Maison-Blanche, aux abords de la place Lafayette.

À 24 heures de sa prestation de serment, la capitale fédérale, traumatisée par l’assaut meurtrier du 6 janvier sur le Capitole, a des allures de camp retranché.

Les mesures de sécurité entourant la cérémonie d’investiture, prévue à 12h mercredi (17h GMT), sont exceptionnelles. Quelque 25 000 soldats de la garde nationale et des milliers de policiers venus de tout le pays seront déployés pour assurer la sécurité. De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la « zone rouge » entre la colline du Capitole et la Maison-Blanche. On est loin de l’ambiance de liesse qui avait envahi Washington après la victoire de Joe Biden début novembre. Le comité organisateur de la cérémonie a limité le nombre d’invités et, sur l’immense esplanade du « National Mall », où des milliers d’Américains viennent traditionnellement voir leur nouveau président prêter serment, plus de 190 000 drapeaux ont été plantés pour représenter ce public absent.

Depuis le 6 janvier, près de 70 manifestants ont été inculpés pour avoir participé aux violences et des centaines de personnes font l’objet d’une enquête. Parmi eux, des élus et des membres anciens ou actifs des forces de l’ordre.

Biden marque le contraste

Sur le fond comme sur la forme, Joe Biden, qui deviendra à 78 ans le 46e président de l’histoire du pays, entend marquer un contraste aussi net que possible avec son prédécesseur, en particulier dans sa manière de faire de la politique.

Mitch McConnell, chef des républicains au Sénat, sera présent, à son invitation, lors d’une messe à la cathédrale Saint-Matthieu à laquelle il prendra part mercredi. Les autres dirigeants du Congrès ont aussi été conviés. « Cette symbolique est importante », souligne David Axelrod, ancien proche conseiller de Barack Obama. « Nous verrons si cela fera une différence. Mais Joe Biden sait que les relations et les petits gestes d’humanité sont importants en politique. C’est un art qu’il maîtrise à la perfection », a-t-il twitté.

En attendant, le processus de confirmation par le Sénat des ministres désignés par le président élu a commencé hier, afin que le gouvernement soit au plus tôt en ordre de marche face aux nombreuses crises qui traversent l’Amérique.

Sur le front diplomatique, son futur secrétaire d’État, Antony Blinken, a promis de rompre avec quatre années d’unilatéralisme. « Nous pouvons revigorer nos alliances », devait-il dire lors de son audition, selon le texte diffusé à la presse. « Ensemble, nous sommes en bien meilleure posture pour contrer les menaces posées par la Russie, l’Iran et la Corée du Nord et pour défendre la démocratie et les droits humains. »

La prochaine secrétaire au Trésor Janet Yellen a elle appelé à « voir grand » dans la réponse à la crise économique provoquée par la pandémie, et à remettre donc à plus tard les préoccupations sur le déficit public. Elle a aussi pris le contre-pied du gouvernement sortant en défendant devant les sénateurs une taxe internationale sur les géants du numérique.

Fidèle à sa volonté de nommer un gouvernement le plus diversifié possible, Joe Biden a annoncé hier avoir désigné une pédiatre transgenre, Rachel Levine, comme ministre adjointe de la Santé.

Le gouvernement sortant a de son côté annoncé d’ultimes décisions, dont la plus spectaculaire est celle du secrétaire d’État Mike Pompeo de considérer que la Chine « commet un génocide » contre les musulmans ouïghours.

Donald Trump, qui quitte le pouvoir avec une cote de popularité au plus bas (34 % de bonnes opinions selon l’institut Gallup), pourrait s’adresser aux Américains via un ultime message vidéo. Lundi, son épouse Melania

Trump a publié un message d’adieu très lisse dans lequel elle n’a fait qu’une brève allusion à lui. Restée silencieuse juste après l’assaut du Capitole par des partisans de son mari, elle a affirmé dans ce message que la « violence » ne devait « jamais » être « la solution ».

Source : AFP

Donald Trump passait hier sa dernière journée pleine à la Maison-Blanche avec l’annonce probable d’une série de grâces, au moment où son successeur Joe Biden arrivait à Washington et se préparait à prêter serment dans une Amérique fragilisée et inquiète.Avant son départ pour la Floride, prévu mercredi matin, le milliardaire républicain pourrait gracier plusieurs dizaines de...

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