Le juge des référés de Nabatiyé, Ahmad Mezher, a rendu samedi un jugement dans lequel il oblige l’État libanais et le ministère de la Santé à fournir deux des respirateurs artificiels reçus par le Qatar depuis plusieurs mois, et actuellement entreposés dans un sous-sol de la Cité sportive de Beyrouth, à des patients souffrant du coronavirus.
Ce jugement d'urgence a été rendu suite à une plainte déposée par le groupe d'activistes "Le peuple veut la réforme du régime", au nom de deux personnes ayant contracté le virus. Dans la soirée, le ministère de la Santé, a précisé dans un communiqué que les respirateurs stockés à Beyrouth sont des appareils "portables" utilisés "pour transférer des patients pendant une période limitée" et ne sont donc pas prévus pour traiter des cas critiques de coronavirus.
Des images des respirateurs stockés dans un sous-sol de la Cité sportive ont suscité l'indignation au cours des derniers jours, alors que les hôpitaux du Liban sont actuellement saturés et que les citoyens en sont réduits à chercher des machines à oxygène et respirateurs via les réseaux sociaux pour traiter les patients à domicile. Réagissant à ces critiques, le ministère de la Santé avait annoncé vendredi soir que ces appareils "seront installés la semaine prochaine, lorsque l'installation de l'hôpital de campagne (également offert par Doha, ndlr) sera finalisée à Sir el-Denniyé (Liban-Nord)", a précisé le bureau de presse du ministère.
Les hôpitaux de campagne offerts par le Qatar étaient arrivés en novembre à Beyrouth. Ils n'ont toutefois toujours pas été montés pour des raisons d’ordre logistique et financier, même si les tiraillements politiques entrent également en jeu. De plus, ces structures "sont des hôpitaux militaires d’urgence avec des tentes en PVC, des lits militaires, quelques éléments de climatisation et des respirateurs portables sur lesquels les patients ne peuvent pas être branchés plus de deux heures, de l’aveu même des médecins", avait précisé à L'Orient-Le Jour le président de l’ordre des médecins du Liban-Nord Salim Abi Saleh et une source proche du dossier au Liban-Sud.
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