
La bataille autour de la loi électorale ne fait que commencer. Photo Bigstock
La querelle politique entre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, pourrait prendre une nouvelle dimension avec l’éventuel déclenchement d’une bataille autour de la loi électorale entre les deux camps. Une bataille qui pourrait plus largement mettre en opposition le parti sunnite et les chrétiens en général.
Début 2020, le parti de Saad Hariri avait décidé de confier à une commission spéciale l’élaboration d’une proposition de loi électorale qu’appuierait le parti. Mais ce n’est que depuis quelques semaines que cette commission a commencé son brainstorming avec des experts en la matière, comme le confie Hadi Hobeiche, député haririen du Akkar, à L’Orient-Le Jour. Outre M. Hobeiche, la commission en question regroupe notamment Samir Jisr et Roula Tabch, députés respectivement de Tripoli et Beyrouth.
« Nous n’avons pas encore établi les grandes lignes du projet », confie encore M. Hobeiche, se contentant de souligner que le courant du Futur, à l’instar de plusieurs autres blocs parlementaires, veut présenter sa propre proposition de loi électorale.
Hadi Hobeiche fait notamment allusion au président de la Chambre, Nabih Berry, dont le bloc parlementaire plaidait depuis mai 2019 pour que soit adopté un nouveau texte électoral, prônant la proportionnelle appliquée au Liban en tant que circonscription unique. Une formule qui susciterait des appréhensions, notamment chez les chrétiens. Et pour cause : la proposition Berry réduit l’importance du facteur local (par région) dans le choix des électeurs ainsi que l’importance du choix des candidats au moment de la formation des listes, surtout en présence de partis exclusivement communautaires.
Hadi Hobeiche se dit favorable à ce que le débat autour d’une nouvelle loi électorale soit ouvert dès à présent. Mais il estime difficile d’adopter une nouvelle loi avant les législatives prévues, en principe, en mai 2022.
Le veto FL et CPL
Cette difficulté dont parle le député est liée surtout à l’opposition des formations chrétiennes majoritaires, notamment le CPL et les Forces libanaises, à toute modification ou tout changement de la loi actuellement en vigueur. Adoptée en juin 2017, cette loi est axée sur la proportionnelle appliquée à 15 circonscriptions avec vote préférentiel au niveau du caza. Pour les partis chrétiens, cette mouture a assuré la bonne représentativité de leur électorat lors des législatives de mai 2018. Un objectif pour lequel ils ont longtemps lutté. « Nous ne voulons pas nous noyer dans des querelles à caractère confessionnel, ni affronter Gebran Bassil », assure pour sa part M. Hobeiche. Sauf que de telles déclarations ne semblent pas changer la position catégorique des FL et du CPL.
« Il est inopportun de relancer ce débat à l’heure actuelle, dans la mesure où la priorité devrait être accordée à résoudre la crise économique et financière dont souffre le pays », déclare à L’OLJ un responsable FL, estimant que « la remise sur le tapis de la question de la loi électorale viserait non seulement à empêcher la tenue de législatives anticipées (voulues par le mouvement de contestation), mais également à torpiller le scrutin de mai 2022 et porter atteinte à la bonne représentativité (des chrétiens), et nous allons faire face à ces agissements », conclut le responsable FL.
La querelle politique entre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, pourrait prendre une nouvelle dimension avec l’éventuel déclenchement d’une bataille autour de la loi électorale entre les deux camps. Une bataille qui pourrait plus largement mettre en opposition le parti sunnite et les chrétiens en général. Début 2020, le...
commentaires (3)
Hadi hobeich, une grande référence
Hitti arlette
13 h 40, le 15 janvier 2021