Le groupe aouniste appelle Hariri à "reprendre rapidement le contact" avec Aoun

Le groupe parlementaire aouniste, composé majoritairement de députés du Courant patriotique libre (CPL) a exprimé l'espoir mardi que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, "reprenne contact" avec le chef d'État, afin de former un gouvernement qui respecterait des "critères unifiés". Depuis sa désignation le 22 octobre dernier, Saad Hariri, n'est pas parvenu à s'entendre sur une formule gouvernementale avec le président de la République, les désaccords personnels et les nombreuses tractations politiques ayant conduit à une impasse. Sur une vidéo ayant fuité hier, on entend Michel Aoun traiter Saad Hariri de "menteur", ce qui a creusé encore davantage le fossé entre les deux hommes, bien que Baabda ait ensuite affirmé que l'enregistrement était hors-contexte et incomplet.

"Nous espérons que le Premier ministre désigné reprendra ses contacts avec le président de la République pour former un gouvernement respectueux de critères unifiés, réformateur et efficace", souligne le groupe aouniste dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire. Il insiste sur le fait que les différents partis et communautés doivent être traités de la même manière dans l'attribution des portefeuilles. "Nous appelons le Premier ministre désigné à reprendre son travail le plus tôt possible, loin de toute influence et rappelons l'urgence de la mise en place d'un gouvernement de sauvetage", ont enjoint les députés.

Le groupe parlementaire a également appelé au respect par les citoyens des mesures de confinement décidées par le Conseil supérieur de défense lundi et à un contrôle strict des violations par les forces de l'ordre, "pour ne pas que la négligence provoque une augmentation du nombre de contaminations, sachant que le Liban ne pourra pas fournir de sitôt des vaccins à tous ses citoyens". Alors que le reconfinement suscite des inquiétudes quant à l'effondrement économique en cours du pays, les députés ont appelé à "rationaliser les subventions" de la Banque du Liban sur les biens de première nécessité afin de protéger les centaines de milliers de Libanais tombés sous le seuil de pauvreté.

Le groupe aouniste a enfin insisté sur l'application de la loi sur le dollar étudiant, adoptée par le Parlement le 16 octobre dernier, mettant en garde contre "les tentatives de la contourner en plaçant des obstacles, soit de la part des banques, soit de la part de la Banque centrale". Cette loi, rappelle-t-on, permet le transfert à l’étranger d’un montant annuel de 10 000 dollars sur base du taux officiel maintenu à 1 515 livres pour un dollar à tout étudiant inscrit dans une université étrangère pour l’année 2020-2021, alors que les Libanais pâtissent depuis plus d’un an de restrictions bancaires drastiques et que le dollar s’échange ces derniers jours sur le marché noir autour de 8 500 livres. Elle n’a toujours pas été mise en œuvre, malgré la publication mi-décembre de circulaires par la Banque du Liban relatives à sa mise en application.