Les Qataris affluent à la frontière saoudienne

Les Qataris ont continué dimanche d'affluer, pour le deuxième jour, en Arabie saoudite, après la réouverture des frontières communes dans le sillage de la réconciliation entre les protagonistes de la crise du Golfe. De nombreux automobilistes sont passés par le poste-frontière de Salwa, en Arabie saoudite, à 500 km à l'est de la capitale Ryad, venant du point de passage terrestre d'Abou Samrah au Qatar, selon des correspondants de l'AFP sur place.

L'Arabie saoudite avait fermé son seul point de passage terrestre avec le Qatar en juin 2017 dans le cadre de sanctions prises, avec ses alliés, contre Doha, accusé alors de soutenir des groupes islamistes radicaux et d'être trop proche de l'Iran. Le Qatar a toujours nié ces accusations.

L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte, ont finalement levé ces sanctions lors du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 5 janvier.

"Venir en Arabie saoudite, c'est comme venir dans notre deuxième pays, il n'y a aucune différence dans les traditions", a réagi dimanche Mohammed al-Marri, un Qatari venant d'entrer en territoire saoudien. 

Au total, depuis la réouverture de la frontière samedi, 167 voitures qataries sont entrées en Arabie saoudite, a déclaré Ali Lablabi, directeur général du département des douanes de Salwa.

Qatar Airways et Saudi Airlines ont par ailleurs annoncé samedi sur Twitter qu'elles allaient reprendre les liaisons à partir de lundi. Le Qatar a toutefois annoncé des mesures strictes de contrôle sanitaires à cause du nouveau coronavirus pour ceux qui arrivent d'Arabie saoudite. Doha exigera des voyageurs qu'ils présentent un test négatif, qu'ils subissent un autre test à la frontière et qu'ils soient mis en quarantaine dans un hôtel approuvé par le gouvernement pendant une semaine.

Les habitants du Qatar, un des pays les plus riches au monde, ont longtemps injecté des millions de riyals dans l'économie saoudienne - hôtels, agriculture et immobiliers notamment. Mais l'argent qatari s'est tari du côté saoudien de la frontière avec l'embargo, déclenchant une crise économique et divisant les familles élargies des deux côtés.