Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a été reçu hier par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à Istanbul, indique un communiqué du bureau de presse du chef du courant du Futur. Les deux responsables « ont discuté des derniers développements régionaux, des défis multiples et des moyens de coopération entre les pays de la région pour y faire face », annonce le communiqué. Ils se sont également entretenus « des relations bilatérales entre le Liban et la Turquie, et des moyens de soutenir les efforts pour arrêter l’effondrement (économique) et reconstruire Beyrouth, une fois le nouveau gouvernement formé ».
Une source informée citée par notre correspondant politique Mounir Rabih précise toutefois que la visite de M. Hariri en Turquie est d’abord motivée par des considération financières. Selon elle, M. Hariri, actionnaire de la société Turk Telecoms, reprise par l’État turc il y a deux ans, a demandé à rentrer dans sa part du capital, restée bloquée jusqu’à la fin de la période légale de vérification des comptes de la société.
Selon la source citée, le Premier ministre désigné a informé le gouvernement français de ce déplacement afin d’éviter tout malentendu à ce sujet avec Paris, en froid en ce moment avec la Turquie.
En ce qui concerne l’influence de la Turquie au Liban, on sait qu’Ankara la renforce par le biais de l’Agence turque de coopération en offrant des bourses d’études et en s’engageant dans des activités culturelles. Ainsi, la Turquie a établi des réseaux et des liens à différents niveaux avec les communautés sunnites à travers le Liban. Un autre champ de cette politique concerne la communauté turkmène du pays, qui compte plusieurs milliers de personnes dispersées entre le nord et l’est du Liban (auxquelles il faut ajouter les réfugiés syriens).
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Eleni Caridopoulou
12 h 53, le 09 janvier 2021