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Politique - Liban

Aoun : Le rôle du Conseil constitutionnel est aussi d'interpréter la Constitution

"Interpréter la Constitution est du ressort du Parlement", rétorque Nabih Berry

Aoun : Le rôle du Conseil constitutionnel est aussi d'interpréter la Constitution

Le président libanais, Michel Aoun, entourés de membres du Conseil constitutionnel, à Baabda, le 8 janvier 2021. Photo ANI

Le président de la République libanaise, Michel Aoun, a estimé vendredi que "le rôle du Conseil constitutionnel devrait aussi comprendre l'interprétation de la Constitution", s'attirant une verte réplique immédiate du président du Parlement, Nabih Berry.

"Le rôle du Conseil constitutionnel ne devrait pas se limiter à surveiller la constitutionnalité des lois mais également (s'étendre) à interpréter la Constitution conformément aux réformes mentionnées dans l'accord de Taëf en 1989", a affirmé le chef de l'Etat aux membres du Conseil qu'il a reçus au palais présidentiel de Baabda. "Il est naturel que le Conseil constitutionnel se charge de l'interprétation de la Constitution, car les lois sont édictées selon des règles constitutionnelles spécifiques et traduisent l'intention du législateur basée sur les dispositions de la Constitution", a-t-il ajouté.

Ces propos interviennent alors que la guerre autour de l'interprétation de la Constitution bat son plein entre la Maison du Centre et Baabda autour des prérogatives du chef de l’État dans la formation du cabinet et celle du Premier ministre désigné, et soulève des interrogations quant à la possibilité d’un dénouement à la crise de la formation d'un gouvernement attendu depuis bientôt cinq mois. Si les proches du Premier ministre désigné, Saad Hariri, reprochent à Michel Aoun d’essayer d’'imposer' une répartition de portefeuilles et des ministres, contrairement aux dispositions de la Constitution qui stipule que le Premier ministre forme le gouvernement en accord avec le chef de l’État, dans les milieux de la présidence, on indique que ce texte ne prête à aucune équivoque et fait du président "un partenaire" dans la mise en place d’un cabinet.

"Apanage du Parlement"

Régissant immédiatement aux propos du président de la République, le chef du Législatif,  Nabih Berry, a jugé que l'interprétation de la Constitution était l'apanage du Parlement. "Le rôle du Conseil constitutionnel est de contrôler la constitutionnalité des lois, sans aller au-delà et interpréter la Constitution, ce qui est du ressort du Parlement", a-t-il affirmé. "Cette question a été tranchée par la Constitution post-Taëf à l'unanimité de la commission générale", a-t-il ajouté.

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Le député démissionnaire, Marwan Hamadé, proche du chef druze Walid Joumblatt, a également dénoncé les propos du président Aoun. "Une nouvelle violation de la Constitution a été commise par le président de la République", a-t-il affirmé dans une déclaration, accusant ce dernier de vouloir "retirer au Parlement sa prérogative d'interpréter la Constitution".  "Il y a une grande différence entre le contrôle de la constitutionnalité des lois et l'interprétation de la Constitution et de ses articles, qui, si elle échappait au Parlement, balayerait  la séparation des pouvoirs, les équilibres institutionnels et nous ramènerait à l'époque de la guerre civile", a estimé M. Hamadé. 


Le président de la République libanaise, Michel Aoun, a estimé vendredi que "le rôle du Conseil constitutionnel devrait aussi comprendre l'interprétation de la Constitution", s'attirant une verte réplique immédiate du président du Parlement, Nabih Berry."Le rôle du Conseil constitutionnel ne devrait pas se limiter à surveiller la constitutionnalité des lois mais également (s'étendre)...

commentaires (9)

Le,parlement légifère en fonction de sa propre interprétation de la constitution et le conseil constitutionnel valide la loi selon sa propre interprétation aussi. Et le dernier mot revient au conseil constitutionnel. Alors arrêtons ce débat stérile.

PPZZ58

21 h 24, le 08 janvier 2021

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Le,parlement légifère en fonction de sa propre interprétation de la constitution et le conseil constitutionnel valide la loi selon sa propre interprétation aussi. Et le dernier mot revient au conseil constitutionnel. Alors arrêtons ce débat stérile.

    PPZZ58

    21 h 24, le 08 janvier 2021

  • Le président de la chambre des députés ne peut interpréter contrairement à l'interprétation obvie de la lettre et de l'esprit de la constitution. Le président de la république a été élu et a prêté serment sur la Constitution. L'autorité du chef de l'Etat ne peut être contestée en matière d'interprétation de la Constitution. Il faut une procédure de démission et pas simplement une interprétation du Président de la Chambre opposée à celle du Chef de l'Etat .

    dintilhac bernard

    21 h 09, le 08 janvier 2021

  • Il est assez comique de voir Berry parler de la Constitution lui qui s'est si souvent assis dessus !

    Yves Prevost

    20 h 18, le 08 janvier 2021

  • A la limite, ceux d’entre eux qui ont diplôme d’avocat (réussi, pas acheté...) peuvent tenter une interprétation. Tous les autres, circulez, il n’y a rien à voir!

    Gros Gnon

    19 h 31, le 08 janvier 2021

  • Je souhaite une bonne année au peuple libanais, et surtout beaucoup de courage face à la nullité, l'ignorance, l'incompétence, la bêtise et l'égoïsme du président, des ministres, des députés et autres chefs de partis et de milice. Ces magnifiques modèles du narcissisme et de l'égocentrisme sont tellement aveuglés par la corruption qu'ils ne savent rien faire d'autre, et ils ne sauront jamais rien faire d'autre de toute leur vie.

    Robert Malek

    17 h 53, le 08 janvier 2021

  • Chacun y va de sa surenchère sur l’interprétation et la conjugaison alors que cela fait un bail qu’il n’y a plus ni constitution ni fondement. C’est la loi de la jungle qui régit et à qui crierait plus fort que l’autre qu’il est dans ses droits. Sachant à l’avance qu’aucun ne gagnera ils préfèrent bloquer le pays pour rester députés, ministres, premier ministre et président. C’est le titre qui les intéresse peu importe la fonction puisqu’ils n’ont jamais servi à rien à part profiter du système et de ses privilèges. L’immunité en tête.

    Sissi zayyat

    16 h 56, le 08 janvier 2021

  • Le Président et le chef du parlement ont passés 13 ans à interpréter la constitution. Le parlement n'interprète certainement pas la constitution mais agit conformément à la constitution. Ce n'est pas parce qu'ils ont été élus par le peuple qu'ils deviennent systématiquement des spécialistes en la matière. Fichez-nous la paix.

    Zovighian Michel

    16 h 42, le 08 janvier 2021

  • De grâce, trouvez en toute urgence une potion magique pour guérir ces Messieurs de leur "chamaillerite aiguë", il y va de la survie de notre pays ! - Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 36, le 08 janvier 2021

  • Puree! Si le President de la Republique et le President du Parlement ne savent pas qui doit faire quoi, comment voulez vous gouverner? Encore une fois ces commentaires demontrent que le Liban est une mazra3a pire qu'une republique bananiere...

    IMB a SPO

    16 h 16, le 08 janvier 2021

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