Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Ethiopie

Un haut gradé confirme l'entrée de troupes érythréennes au Tigré


Un haut gradé confirme l'entrée de troupes érythréennes au Tigré

Un tank endommagé lors de combats et abandonné sur une route près de Humera, en Ethiopie, le 22 novembre 2020. Photo AFP / GETTY IMAGES / EDUARDO SOTERAS

Un haut gradé de l'armée éthiopienne, le général Belay Seyoum a confirmé que des troupes de l'Erythrée voisine, étaient entrées dans la région du Tigré (nord de l'Ethiopie) au cours de l'opération militaire lancée par Addis Abeba contre les autorités régionales, dans une vidéo visionnée mercredi par l'AFP.

L'enregistrement date de fin décembre mais a émergé sur les réseaux sociaux mercredi: le chef du Commandement Nord de l'armée éthiopienne y échange avec des habitants de Mekele, la capitale de la région du Tigré, sur des sujets divers tels que la situation sécuritaire ou la restauration des services publics. Après avoir rappelé que la mission première de l'armée "est de sauvegarder l'intégrité territoriale de l'Ethiopie", le général explique qu'une "force armée étrangère non souhaitée est entrée sur notre territoire", alors que les combats faisaient rage entre l'armée éthiopienne et les forces loyales à l'administration tigréenne.
L'armée érythréenne "est entrée sur notre territoire d'elle-même, il faut que cela soit bien clair", a ajouté le général, sans préciser quand les soldats ont franchi la frontière, où ils sont allés et s'ils sont encore présents en Ethiopie. "Ma conscience ne me permet pas de demander à l'armée érythréenne de nous aider. Nous pouvons régler nos problèmes par nous-mêmes. Nous ne sommes pas dans l'incapacité de régler cette situation", a-t-il poursuivi.

Mi-décembre, Washington avait jugé "crédibles" et "graves" les informations sur la présence de troupes érythréennes au Tigré. L'ambassadeur éthiopien aux Etats-Unis, Fitsum Arega, avait dans la foulée dénoncé un "mensonge". Des habitants du Tigré ont également évoqué à l'AFP la présence de troupes érythréennes sur leur sol, les accusant d'exactions et de pillages.

Peu après son arrivée au pouvoir en 2018, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait rapidement opéré un rapprochement historique avec l'Erythrée et son dirigeant Issaias Afeworki, ce qui lui avait notamment valu le prix Nobel de la paix 2019. Le 4 novembre, il avait lancé une opération militaire d'envergure pour déloger les dirigeants dissidents du Tigré, issus du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirigeait les institutions régionales après avoir détenu les leviers de pouvoir durant près de 30 ans à Addis Abeba. Ces derniers sont en fuite depuis la prise annoncée de Mekele le 28 novembre.

Le régime d'Asmara est l'ennemi juré du TPLF depuis la guerre meurtrière ayant opposé l'Erythrée et l'Ethiopie entre 1998 et 2000, au temps de la toute-puissance du parti tigréen à Addis Abeba. Avant le début du conflit, le Tigré abritait quelque 96.000 réfugiés érythréens qui ont fui le régime autocratique du président Issaias. La présence de troupes érythréennes dans la région fait craindre de possibles exactions des troupes d'Asmara contre ces réfugiés, y compris des retours forcés dans leur pays.

Un haut gradé de l'armée éthiopienne, le général Belay Seyoum a confirmé que des troupes de l'Erythrée voisine, étaient entrées dans la région du Tigré (nord de l'Ethiopie) au cours de l'opération militaire lancée par Addis Abeba contre les autorités régionales, dans une vidéo visionnée mercredi par l'AFP.
L'enregistrement date de fin décembre mais a émergé sur les réseaux...