Fahmi : Le pays sera à nouveau bouclé en cas de hausse des contaminations

Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Mohamad Fahmi a affirmé samedi qu'en cas de hausse du nombre de personnes contaminées par le coronavirus, le pays sera à nouveau bouclé. Le ministre a fait cette déclaration alors que la propagation du virus ne semble pas faiblir au Liban, et que s'ajoute à cette hausse constante l'arrivée dans le pays en provenance de Londres d'au moins un premier voyageur atteint de la nouvelle souche mutante du Covid-19. 

"Si le nombre de contaminations augmente, nous devrons reconfiner", a déclaré M. Fahmi à l'issue d'une réunion avec le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké, à laquelle a également participé la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad. Il a dès lors exprimé l'espoir que "le nombre de cas restera tel qu'il est actuellement pour ne pas avoir à boucler le pays à nouveau". Pour le moment, le taux de contaminations au virus par rapport au nombre de tests effectués tourne autour de 13 %, ce qui est considéré comme élevé selon les standards internationaux.

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Le ministre a aussi souligné l'importance de "trouver un équilibre entre l'économie et la santé". En effet, dans un Liban en crise, les autorités ne peuvent pas verser de compensations financières aux commerçants et travailleurs obligés de suspendre leurs activités, ce qui freine la prise de décision concernant des mesures sévères de reconfinement dans les différents groupes de travail consacrés à cette question. 

Vols en provenance de Londres
En ce qui concerne les appels à une suspension temporaire des vols en provenance du Royaume-Uni, afin de limiter les risques de contaminations au Liban à la nouvelle variante du Covid-19 considérée comme beaucoup plus contagieuse, M. Fahmi a déclaré que cette décision "relève de la responsabilité de la commission concernée". 

Depuis le début de la pandémie, toutes les décisions concernant la lutte contre le virus sont discutées par une série de commissions, une première au sein du ministère de la Santé, une seconde comprenant des experts et des responsables politiques, et enfin une commission ministérielle ad hoc. Ces différents groupes émettent des recommandations, qui sont ensuite transposées dans des circulaires publiées par les ministères concernés, principalement celui de l'Intérieur. 

Jusqu'à présent, ces commissions ont uniquement préconisé un renforcement des tests et des mesures de confinement pour les passagers arrivant de Londres, ce qui a été décrié par les experts. Un premier cas de contamination par la nouvelle souche mutante du coronavirus a été enregistré vendredi sur le sol libanais, avec l'arrivée d'un passager en provenance du Royaume-Uni. Tous les voyageurs se trouvant à bord du même vol ont été appelés à se confiner. 

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Depuis le début de la pandémie au Liban, 168.069 cas de coronavirus ont été officiellement déclarés, au nombre desquelles 1.367 décès et 118.947 guérisons. Malgré cette augmentation constante des cas, le ministère de l'Intérieur avait annoncé lundi que, du 23 décembre au 1er janvier, le couvre-feu imposé pour lutter contre la pandémie sera allégé et ne sera imposé qu'entre 3h et 5h. Cet assouplissement des mesures de prévention fait craindre aux experts et au corps médical une augmentation des cas en janvier, et dans ce cadre le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan avait déjà évoqué l'éventualité d'un reconfinement du pays en début d'année, si cela s'avérait nécessaire, notamment si les unités de soins intensifs arrivaient à saturation.

Kahalé et Kartaba
Sur un autre plan, Mohamad Fahmi est revenu sur les principales enquêtes en cours, notamment l'enquête liée au meurtre, "probablement prémédité" de Joseph Bejjani devant son domicile lundi à Kahalé, qui a choqué ce village du caza de Aley et le Liban en général. "Il y a plusieurs pistes autour des enquêtes concernant les deux crimes à Kartaba et Kahalé, et les services de sécurité s'attellent à découvrir les circonstances du meurtre de Kahalé", a affirmé M. Fahmi. A Kartaba, c'est un ancien officier des Douanes libanaises qui avait été retrouvé mort dans sa maison de campagne. Des observateurs avaient fait le lien entre ces deux affaires et l'explosion du 4 août. 

Concernant l'enquête autour de la déflagration du port de Beyrouth, M. Fahmi a estimé qu'il n'existait aucun désaccord entre les responsables politiques et le pouvoir judiciaire et qu'il ne devrait y avoir aucun clientélisme dans l'enquête, ce qui constituerait une sérieuse entrave aux procédures judiciaires". Le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab et trois anciens ministres ont été récemment inculpés de négligence par la justice. Cette mise en accusation inédite a cependant été mise à mal par la classe politique qui cherche à limiter le champ de l'enquête aux seuls éléments techniques.