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Économie - Sécurité alimentaire

Alimentation : la hausse des prix toujours plus forte au Liban qu’ailleurs dans la région

Alimentation : la hausse des prix toujours plus forte au Liban qu’ailleurs dans la région

Un Libanais assis près d’un étal de fruits et légumes, dans le vieux souk de Saïda, au Liban-Sud, en avril 2020. Photo d'archives AFP

C’est une des données qui reflète sans doute le plus l’ampleur du marasme dans lequel se trouve le pays du Cèdre depuis le début de la crise, avec la dépréciation brutale de sa monnaie nationale par rapport au dollar, ou encore les restrictions mises en place illégalement par les banques pour limiter l’accès des déposants à leurs dépôts en livres.

Dans son dernier rapport sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la sécurité alimentaire dans la zone Mena publié il ya une semaine, la Banque mondiale a relevé que le Liban avait une nouvelle fois enregistré les plus fortes hausses régionales dans une majorité de catégories de denrées alimentaires comparé aux 19 autres pays retenus. Une tendance alignée sur celle révélée par l’organisation internationale dans la précédente édition de cette étude circoncise au premier semestre.

Relayé par le Lebanon This Week de Byblos Bank, le rapport se base sur un examen d’une quinzaine de produits alimentaires qui ont presque tous affiché des croissances à deux chiffres sur la période allant du 14 février au 15 décembre, ce qui reste assez logique compte tenu du fait que le pays importe l’essentiel de ses besoins alimentaires.

La plus forte hausse a été constatée au niveau des prix des viandes bovines, fraîches ou congelées, qui ont bondi de 96,7 % sur la période étudié, contre une moyenne de seulement 14,3 % dans la zone Mena. Pour rappel le Liban produit essentiellement de la viande de chèvre et de mouton mais possède un cheptel bovin essentiellement dédié à la production de lait.

Les prix des bananes arrivent en deuxième position, avec une hausse de 90,2 % sur la période, contre une moyenne régionale de 10,2 %. L’ampleur de cette hausse est surprenant, dans la mesure où le pays produit et exporte ce fruit, qui pousse essentiellement dans des exploitations du Liban-sud.

Suivent les œufs, qui affichent une hausse de 79,5 %, la moyenne régionale ne dépassant pas 10,9 %. Le Liban, qui produit et importe des œufs, fait partie des quatre pays avec Djibouti, la Syrie et le Yémen, qui ont affiché des hausse supérieures à 25 % dans cette catégorie.

Parmi les autres résultats, le prix du riz a augmenté de 78,6 % sur la période étudiée, devant les tomates (+72,8 %), les oignons (+68 %), des laitues (+61,5 %), les pommes de terre (+60,2 %,), la viande de volaille fraîche ou congelée (+54,4 %), les oranges (+51 %), les pommes (+50 %), le lait liquide transformé (+47,5 %), le fromage (+21,2 %) et enfin le pain (+9,1 %). La faiblesse de cette dernière hausse comparée aux autres s’explique en partie par le fait que le ministère de l’Economie plafonne le prix du pain arabe, qui est majoritairement consommé dans le pays.

A l’exception du lait (2e plus forte hausse régionale), de la viande de volaille (2e), et du pain (8e), le Liban a affiché les plus fortes hausses de prix pour l’ensemble des autres catégories de produits retenus par la Banque mondiale.

La hausse des prix de certaines denrées alimentaires a en outre été mitigée par les mécanismes de subventions aux importations mis en place par la Banque du Liban depuis le début de la crise que le pays traverse depuis plus d’un an, notamment celui englobant le carburant - qui a ralenti la hausse des prix des produits locaux - et la liste des références retenues pour constituer le “panier alimentaire élargi” mis en place entre mai et juillet dernier (circulaires n°556, 557 et 564). Le déploiement de ce dernier dispositif a d’ailleurs été accompagné par une interdiction d’augmenter les prix des produits concernés au-delà de certaines limites fixées. Une obligation qui n’a pas systématiquement été répercutée par l’ensemble des commerçants, malgré les tentatives du ministère de l’Economie et du Commerce de sanctionner les abus.

La rationalisation prochaine de ces mécanismes qui permettent aux importateurs d’acheter avec leurs livres libanaises une partie des devises dont ils ont besoin pour payer leurs fournisseurs à un taux inférieur à celui atteint par la monnaie nationale sur le marché des changes risque d’ailleurs de se traduire par une nouvelle flambée des prix de nombreux produits. L’indice mensuel des prix à la consommation (IPC), calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS), a augmenté de 133,47 % en glissement annuel, tandis que les denrées alimentaires ont affiché des hausses de plus de 400 % sur la même période.

C’est une des données qui reflète sans doute le plus l’ampleur du marasme dans lequel se trouve le pays du Cèdre depuis le début de la crise, avec la dépréciation brutale de sa monnaie nationale par rapport au dollar, ou encore les restrictions mises en place illégalement par les banques pour limiter l’accès des déposants à leurs dépôts en livres.Dans son dernier rapport sur...

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