Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Russie

Une députée d'opposition condamnée à deux ans de prison avec sursis

Une députée d'opposition condamnée à deux ans de prison avec sursis

Le drapeau russe flotte devant une des hautes tours du Kremlin, à Moscou. Photo KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

Un tribunal de Moscou a condamné mercredi à deux ans de prison avec sursis une députée municipale d'opposition, accusée de "violations répétées" des règles sur l'organisation des manifestations que les autorités prévoient d'encore durcir.

"J'ai été reconnue coupable", a écrit Ioulia Galiamina dans un message sur son compte Twitter. Elle a précisé qu'elle ferait appel. Cette professeure d'université de 47 ans avait été arrêtée le 15 juillet dans la capitale russe au cours d'une manifestation contre une révision constitutionnelle qui a notamment accordé le droit au président, Vladimir Poutine, de rester potentiellement au pouvoir jusqu'en 2036. Elle avait ensuite été libérée dans l'attente de son procès. La semaine dernière, le Parquet russe avait réclamé contre elle trois ans de prison ferme, des réquisitions très sévères.

Mercredi, des dizaines de ses soutiens s'étaient réunis devant le tribunal dans l'attente du verdict. Plus de 150.000 personnes ont par ailleurs signé une pétition demandant l'abandon des poursuites la visant. "C'est mon destin. Évidemment, je continuerai quoi qu'il arrive aujourd'hui", a déclaré Mme Galiamina à la presse, dont un journaliste de l'AFP, avant l'audience.

Activement engagée contre la révision constitutionnelle de Vladimir Poutine, Ioulia Galiamina avait également annoncé qu'elle souhaitait se présenter aux élections législatives de septembre 2021. Selon son avocate Maria Eïsmout, cette condamnation "coupe l'accès" de sa cliente à ce scrutin, auquel elle ne pourra désormais pas se présenter, étant sous le coup de sa période de sursis. "C'est exactement pour cela qu'elle a été condamnée", a-t-elle estimé auprès de l'AFP. Ioulia Galiamina était poursuivie dans le cadre d'un article du code pénal très rarement invoqué, qui prévoit depuis 2014 des peines sévères en cas de participation à plus de deux manifestations non-autorisées en six mois.

Mercredi dernier, un autre militant de l'opposition, Konstantin Kotov, avait été libéré après avoir purgé une peine d'un an et demi de prison pour le même motif que Mme Galiamina. Il avait participé l'été dernier à d'importantes actions de protestation contre l'éviction de candidats indépendants d'élections locales à Moscou. Cette libération est intervenue à un moment où les députés russes étudient en deuxième lecture un texte qui, selon les ONG, rendra plus difficile encore l'obtention d'une autorisation de manifester.

Le texte pourrait en particulier rendre impossibles les rassemblements de personnes s'exprimant seules dans la rue, à tour de rôle, munies d'une pancarte. Ces "piquets solitaires" sont l'une des dernières formes de protestation encore possibles en Russie sans autorisation.

Un tribunal de Moscou a condamné mercredi à deux ans de prison avec sursis une députée municipale d'opposition, accusée de "violations répétées" des règles sur l'organisation des manifestations que les autorités prévoient d'encore durcir."J'ai été reconnue coupable", a écrit Ioulia Galiamina dans un message sur son compte Twitter. Elle a précisé qu'elle ferait appel. Cette...