
Le 4x4 de Joe Bejjani, froidement abattu alors qu'il se préparait à emmener ses enfants à l'école, à Kahalé, le 21 décembre 2020. Photo fournie par notre journaliste sur place, Lyana Alameddine.
L'assassinat en plein jour lundi matin d'un habitant de Kahalé, Joe Bejjani, devant sa maison par des hommes armés a ébranlé ce village du caza de Aley. La victime s'apprêtait à conduire ses enfants en bas âge à l'école au moment où des individus armés arrivés à moto ont ouvert le feu dans sa direction à plusieurs reprises au moyen d'un pistolet muni d'un silencieux, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
La LBCI a diffusé une vidéo des caméras de surveillance montrant le déroulement du crime, alors que la victime était dans sa voiture devant sa maison. Atteint de plusieurs balles, l'homme a été transporté à l'hôpital Saint-Charles, mais a succombé à ses blessures peu après. Les motifs du crime ne sont pour l'heure pas déterminés et les assassins ont pris la fuite. Les services de sécurité sont arrivés sur place et une enquête est en cours. Joe Bejjani était un employé de la société de télécommunication Alfa mais aussi photographe.
Joe Bejjani, abattu en plein jour à Kahalé. Photo tirée de Twitter
"Hors de contrôle"
Ulcérés par l'assassinat, des dizaines d'habitants de Kahalé ont coupé la route Beyrouth-Damas qui traverse leur localité pour protester contre ce crime, tandis que les cloches des églises du village sonnaient en hommage à la victime.
Alors que la grogne montait, les habitants du village et les responsables s'interrogeaient sur le motif de ce meurtre, quelques jours après le meurtre à Qartaba (caza de Jbeil) d'un colonel des douanes à la retraite, Mounir Abou Rjeily. "Aujourd'hui, la situation est hors de contrôle", s'est alarmé Jean Bejjani, le président de la municipalité de Kahalé. "Nous nous sommes réveillés en apprenant ce crime effroyable, a-t-il ajouté. Nous bouclons la ville du soir au matin du fait de la pandémie, comme cela nous est demandé, nous avons été surpris d'apprendre qu'un gang s'était infiltré de bon matin par les bois afin de tuer Joe Bejjani tandis qu'il s'apprêtait à se rendre à son travail", a poursuivi M. Bejjani, qui indique qu'"il s'agit d'après les caméras de vidéosurveillance, d'au moins trois hommes". "Ceux-ci n'auraient pas pu rentrer s'ils n'avaient pas obtenu des informations spécifiques au préalable. Joe était un homme aimé de tous au village et il n'avait de problèmes avec personne", a-t-il assuré.
"Un Etat voyou"
Les réactions d'hommes politiques au drame n'ont pas non plus tardé. "L'assassinat de sang-froid aujourd'hui du citoyen Joe Bejjani devant sa maison, au même titre que celui du colonel Mounir Abou Rjeily dans son lit à Qartaba présagent de graves conséquences et menacent la sécurité de chaque citoyen", a estimé le député démissionnaire Michel Moawad, sur son compte Twitter.
De son côté, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a écrit sur Twitter : "Ils sont en train de transformer le pays en un Etat dans lequel sont commis toutes sortes de crimes miliciens et mafieux, comme dans un Etat voyou". "Il faut immédiatement identifier les meurtriers du photographe Joe Bejjani et les traduire en justice", a-t-il appelé.
Le Parti socialiste progressiste (du leader druze Walid Joumblatt), qui a également condamné ce meurtre, a appelé les forces de l'ordre à mener rapidement leur enquête sur les circonstances de cette affaire. "Il faut que les criminels soient condamnés le plus sévèrement possible", a souligné le PSP dans un communiqué. Le parti joumblattiste a exprimé son inquiétude face à la multiplication de ce genre d'incidents sécuritaires.
Un autre meurtre qui endeuille le Liban! Un autre libanais s'ajoute aux nombreux disparus sans jamais dénicher le responsable, mais aussi...un autre Lampion qui s'ajoute à cette myriades de martyrs qui illuminent notre chemin vers la liberté et la vrai indépendance! Allah Karim!!! Que Dieu ait son âme!
21 h 56, le 21 décembre 2020